Après le lancement de l’opération militaire « tempête décisive » menée tambour battant par une coalition de dix pays, avec à sa tête l’Arabie saoudite, et dirigée contre les houtis, il est à craindre que les frappes militaires de la coalition n’ajoutent au chaos ambiant, plus de désolations et de destructions rendant la situation encore plus compliquée pour les populations civiles.
Cette nouvelle guerre « pour restaurer la paix » va sans aucun doute occasionner un désastre humanitaire supplémentaire dans une péninsule arabique déjà plus que tourmentée. Les habitants des zones de combats vont être poussés à la fuite, contraints de fuir les atrocités et les bombardements. Ce conflit armé impactera la République de Djibouti qui se trouve en première ligne à son corps défendant. Le gouvernement va devoir gérer une situation humanitaire complexe à la suite de l’effondrement du Yémen. Un important afflux de réfugiés est attendu sur les côtes d’Obock. Le gouvernement se prépare donc à affronter une situation qui pourrait devenir ingérable si l’impréparation perdure. Selon les Nations unies, les personnes fuyants les conflits seraient susceptibles de quitter la péninsule arabique depuis trois villes côtières qui serviraient de ports de départ : Aden, Mokha et Hodeidah.
Afflux de réfugiés sur les côtes d’Obock
Les autorités djiboutiennes ont déjà annoncé qu’un peu moins de 2000 réfugiés avaient déjà débarqué sur le sol djiboutien ces derniers jours. Les premiers seraient arrivés par avion avant le déclenchement des bombardements ciblés de la coalition sur l’aéroport de Sanaa, le rendant depuis inopérant ; la seconde vague serait parvenue à atteindre les côtes djiboutiennes à bord de plusieurs petites embarcations, en bravant les flots du Bab-el-Mandeb.
Face à l’urgence, les réfugiés ont été installés dans des abris provisoires dans un premier temps. Les autorités djiboutiennes sont conscientes qu’il faudra aller très vite, à tout moment les choses peuvent basculer ; c’est avec l’appui des Nations unies qu’elles ont entrepris d’organiser l’accueil et l’hébergement des populations civiles qui viendront se réfugier à Djibouti. Un site a été identifié pour l’établissement d’un centre, à Oulma, à proximité de la ville d’Obock. Ceux qui ont de la famille ou des amis à Djibouti pourront choisir aussi d’aller vivre chez eux.
Le Yémen abrite plus de 300 000 réfugiés somaliens. Confrontés à l’instabilité grandissante et la rudesse des affrontements, ils pourraient décider de fuir vers Djibouti. Pour l’heure, l’absence de transports empêche les départs du Yémen.
Au delà des conséquences économiques, sanitaires et humanitaires, l’arrivée massive de réfugiés poserait aussi d’important défis sécuritaires aux autorités djiboutiennes, qui s’inquiètent notamment de l’infiltration de membres de l’État islamique ou de Shebabs mélangés aux réfugiés qui affluent sur le territoire djiboutien. Une question taraude les responsables de la sécurité : comment distinguer un « combattant terroriste » d’un réfugié ? Les services sont sur les dents, un dispositif de contrôles minutieux aux frontières et aux lieux d’arrivée des migrants a été mis en place afin d’empêcher les activistes de se mêler aux migrants.
Sécurité renforcée aux frontières
Le gouvernement a été prompt à réagir à la menace. « L’armée djiboutienne renforce son déploiement dans les zones maritimes du nord du pays en vue d’une sécurisation optimale. La sécurisation de la zone côtière s’effectue en coordination étroite avec les renseignements des forces militaires installées en République de Djibouti à travers un échange d’informations, une surveillance des frontières, une présence militaire renforcée notamment », a -t-on appris jeudi de source sécuritaire. Les forces de sécurité et de défense sont donc déployées à travers le pays afin de garantir sa sécurité.
En effet, la menace islamiste sur Djibouti est bien réelle, l’attentat perpétré à la Chaumière le 24 mai 2014 est là pour le rappeler. Cet attaque se voulait comme une réponse des Shebabs à l’intervention des forces militaires djiboutiennes en Somalie dans le cadre de l’opération de l’Union africaine (Amisom). La capitale étant placée en niveau alerte depuis, est-il possible de relever encore davantage le niveau de vigilance ? Pourtant la prise d’otage, et la tuerie qui s’en est suivie, ces jours-ci à Garissa au Kenya ont mis encore plus sur les nerfs les forces de sécurité djiboutiennes. Tous les sites sensibles sont protégés.
Le dernier niveau d’alerte n’a pas été encore activé, il reviendrait à imiter la France en plaçant des militaires, fusils d’assaut à la main, dans les différentes artères et lieux névralgiques du pays. Si cette ultime étape devait être franchie elle aurait pour objectifs de rassurer la population, les investisseurs étrangers et les résidents de Djibouti, et surtout de soulager les forces de polices et de gendarmerie qui commencent à être à bout de souffle à la suite des alertes à répétition et des astreintes de garde qui n’en finissent plus.
Mahdi A.
Djibouti est et restera une terre d’accueil, d’asile et de paix pour tous les ressortissants des pays frères et amis.
L’accueil ne se fera jamais au détriment de la sécurité de nos compatriotes.
Salut cher Mr Mahdi
je suis intéressé et fier qu’il y a des magazines. Mais mon rajout n’est guère que les photos, (obock). merci
cordialement, merci