Human Village - information autrement
 
Wang Yi à Djibouti, enjeux d’une visite
par Mahdi A., janvier 2020 (Human Village 38).
 

Pour son deuxième voyage à Djibouti, après celui de janvier 2014, la visite du ministre Wang Yi s’inscrit dans le cadre du double anniversaire de quarante ans de relations diplomatiques et de deux ans de relation stratégique sino-djiboutienne.
Wang Yi se rendra aussi sur la base navale chinoise de Doraleh pour y rencontrer les troupes stationnées sur place. C’est la plus haute personnalité politique de son pays à s’y rendre depuis l’inauguration du site le 2 août 2017.

Allègement de la dette, aide au développement, renforcement de la coopération économique, et enfin les questions sécuritaires, sont au menu des discussions avec Wang Yi. Le ministre du pays de la Grande Muraille arrive à Djibouti dans un contexte régional particulièrement brûlant, au lendemain de l’assassinat du général iranien Ghassem Soleimani par les États-Unis. Cet événement a suscité une vague d’indignation, de colère, mais aussi des appels à la vengeance plus inquiétants, émanant essentiellement de personnalités de premier plan de pays du triangle chiite, alliés de Téhéran. Cette situation fait craindre une escalade des hostilités aux conséquences plus qu’incertaines aussi bien pour la stabilité du Proche-Orient que pour la Corne. La sécurité du commerce maritime international dans les détroits de Bad el-Mandeb et d’Ormuz - où, les capacités de nuisances iraniennes ne sont plus à prouver -, pâtirait de cette crise en cas de surenchère iranienne.

Rassurer
Sur la sécurité, la Chine devra montrer patte blanche en promettant – à nouveau - de ne pas ouvrir les quais de son infrastructure navale, dont les travaux viennent juste d’être achevés, aux navires iraniens ou russes. Cette question iranienne est si sensible que le gouvernement avait été obligé de se fendre d’un communiqué officiel, en juin dernier, niant des informations diffusées par certains journaux et repris par la presse internationale, qui annonçaient la présence de navires de guerre iraniens dans les ports de Djibouti. La diligence avec laquelle la présidence a tenu à démentir ces affirmations est plus que révélatrice du niveau de tension qui entoure la question iranienne et les sujets liés, comme la guerre au Yémen et la supposée fourniture d’armement à la résistance houtie, alliée de Téhéran. Ce conflit pourrait perturber significativement la libre circulation dans l’importante voie maritime de Bad el-Mandeb en cas d’affrontement direct entre les États-Unis et l’Iran.
Le risque d’un débordement avait été considéré si élevé depuis la crise des tankers de cet été dans le détroit d’Ormuz, que deux coalitions navales ont été mises en place pour protéger le trafic maritime dans cette zone de première importance. La première dénommée Sentinel, sous commandement américain réunit le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unies, l’Albanie, Bahreïn, l’Australie et le Japon. Ce dernier pays disposant aussi d’une installation militaire à Djibouti, avait dépêché la semaine dernière - 28 decembre 2019 - son ministre de la Défense Taro Kono pour s’entretenir de questions sécuritaires et logistiques avec le chef de l’État djiboutien dans le cadre du renforcement du dispositif militaire nippon dans la zone. La seconde mission navale, appelée European-Led mission Awareness Strait of Hormuz (EMASOH), doit démarrer ses activités courant de ce mois en cours, et comprendra la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.
Considérant ces initiatives occidentales comme un empiètement dans son pré carré, l’Iran avait organisé dans les derniers jours de 2019 des exercices navals tripartites de quatre jours, désignés « ceinture de sécurité maritime », qui se sont déroulés à l’entrée du détroit d’Ormuz et dans le golfe Persique [1]. Pour la Chine, il s’agissait aussi de répondre en mettant en garde les parties prenantes des opérations navales de septembre 2019 réunissant les dix nations de l’Asean et les Etats Unis d’Amérique, et dont il ne fait de doute que la préparation militaire la désignait comme l’ennemie commun de cette nouvelle alliance maritime en mer de Chine meridionale. [2].

Dans ce contexte de fortes crispations, où tous les acteurs ont les nerfs à vif, il sera important pour Djibouti de réaffirmer au ministre des Affaires étrangères Wang Yi sa position sur les questions de sécurités maritimes, en conformité à son appartenance à la coalition « pour la mer Rouge et la Corne de l’Afrique ». Mise sur pieds par les Saoudiens en décembre 2018, elle comprend l’Égypte, la Somalie, le Soudan, le Yémen, et la Jordanie, l’Érythrée, Arabie saoudite, dont les ministres des Affaires étrangères se sont réunis à Ryad, hier lundi 6 janvier. Elle interdit aux navires iraniens d’effectuer les avitaillements indispensables pour maintenir une mission dans la durée dans la région, contraignant cette flotte à retourner à son port d’attache du golfe Persique. La Chine sera tenue de s’y conformer.
Il parait évident que cette multiplication d’opérations navales dans la zone ne peut pas contribuer à une désescalade, mais entraîne plutôt une augmentation supplémentaire des tensions. Comment ne pas penser, devant tous ces bruits de bottes, que les préparatifs pour un nouveau conflit mondial s’accélèrent. Soucieux de ménager toutes les parties et ne pas rajouter de l’huile sur le feu, Ismail Omar Guelleh devrait rappeler la position médiane de Djibouti et proposer des accommodements pour concilier les préoccupations sécuritaires de chacun. Il s’agit de prévenir tout risque de retour des incidents qui ont fait la une des journaux internationaux. Djibouti ne veut pas devenir un terrain d’affrontement entre les deux nations, entre deux visions du monde... Faire cohabiter de façon apaisée les différentes forces présentes à Djibouti n’est pas une tâche aisée. L’adoption d’un code de conduite conjuguant les efforts de toutes les parties pour une cohabitation harmonieuse est indispensable. Wang Yi devra aussi rassurer ses hôtes sur toutes ces questions sécuritaires.

Cette visite permettra également de procéder à l’inauguration dans l’enceinte de la garde présidentielle du système de cameras intelligentes de reconnaissance faciale, fabriqué par Huawei et offert par la République populaire de Chine. Ces centaines d’yeux électroniques installés dans la capitale permettront de reconstituer les parcours, d’identifier les véhicules et les visages des personnes qui y circulent… Tout un programme ! Nul doute que ces nouveaux outils, annoncés pour améliorer la sécurité des habitants de Djibouti, auront un effet dissuasif sur la délinquance et permettront de prévenir les agressions, ou d’appréhender rapidement les personnes recherchées par les forces de sécurité. Malgré ces affirmations rassurantes, il faut reconnaitre que le procédé ne fait pas l’unanimité non seulement auprès d’une large partie de la population qui n’a d’ailleurs été consultée — sans doute son avis ne compte-t-il pas —, mais aussi auprès des autres forces installées sur notre sol. Elles s’inquiètent de cette situation, craignant que ces équipements Huawei ne soient pourvus de portes dérobées permettant à l’Armée populaire de libération (APL) d’épier les contingents installés à Djibouti. N’y a-t-il pas un risque que cette vidéosurveillance par du matériel chinois ne renforce le niveau de crispation avec les autres alliés ? Ces questionnements taraudent tellement que, le jeudi 4 mars 2019, le sénateur représentant les Français établis hors de France, Olivier Cadic, s’en offusquait en commission des Affaires européennes, au point de qualifier de « surveillance orwellienne » les outils en cours d’installation. Il estime que la superposition de cette surveillance avec des appareils intelligents est très inquiétante, notamment l’explosion du nombre de caméras de vidéosurveillance dans les rues.
« La Chine a commencé à exporter ses technologies en matière de contrôle et de surveillance. Elle livre gratuitement à Djibouti, en ce moment même, un système de 600 caméras de surveillance avec reconnaissance faciale destinée à surveiller toute la population. Ce système sera contrôlé par le siège des services de sécurité djiboutiens. Orwell l’avait cauchemardé dans son roman 1984 ; la Chine va bien au-delà, c’est devenu l’ère du totalitarisme 2.0 ! Pouvons-nous continuer comme si de rien n’était ? ».

Soft Power
Quel meilleur exemple du succès de cette stratégie que mettre en relief le renoncement en novembre 2017 à la construction d’un oléoduc pour acheminer les combustibles liquides importés depuis Djibouti vers la région d’Awash en Éthiopie en co-partenariat avec la société américaine Black Rhino (filiale du groupe Black Stone). Les raisons invoquées par le gouvernement éthiopien pour annuler ce projet djibouto-éthiopien, étaient liées à des aspects financiers. Cette décision aurait été guidée par le souci d’assurer une gestion en bon père de famille des deniers publics. L’oléoduc envisagé pour désengorger le corridor routier et assurer l’acheminement de près de quatre millions de tonnes de combustibles consommés en Éthiopie ne se justifierait plus dans l’immédiat, du fait de l’opérabilité, depuis janvier 2018, du corridor fret par le rail reliant les deux pays. A travers cette décision il s’agissait d’éviter les doublons inutiles et coûteux.
In fine dans cette partie de billards à plusieurs bandes, les Américains ont été sortis du jeu. C’est d’autant plus un revers que les ambitions cachées de l’entreprise américaine, derrière cet oléoduc, étaient probablement importantes. Cet oléoduc a-t-il été pensé comme une sorte de cheval de Troie afin de permettre au groupe américain de se positionner en Éthiopie pour que, si le pétrole jaillissait des entrailles de l’Ogaden, il n’ait plus qu’à effectuer les raccordements jusqu’aux gisements pétroliers et inverser le flot du pipeline pour amener le brut éthiopien au port de Djibouti ? Sujet d’autant plus délicat que les dirigeants de Black Rhino ont été introduits auprès des autorités djiboutiennes par la conseillère spéciale à la sécurité nationale américaine, Susan Rice, le 8 mars 2014. Sans intégrer ce point essentiel, on ne peut appréhender les problématiques énergétiques et d’influence sous-jacentes au projet de la société américaine Black Rhino. La Chine s’est tournée vers l’Éthiopie et la République de Djibouti pour sécuriser ses approvisionnements de produits pétroliers/gaz en assurant le financement d’infrastructures dans les domaines de l’énergie et des transports et sceller une coopération régionale plus poussée, accélérée, tout en renforçant la position géostratégique de Djibouti… vis-à-vis de la Chine. C’est ainsi qu’un pipeline de 767 kilomètres, capable de transporter jusqu’à 12 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, une usine de liquéfaction et un terminal GNL vont voir le jour.
« La société chinoise Poly GCL a obtenu des concessions d’exploitation de gaz dans la région de l’Ogaden en vue de construire un pipeline de gaz naturel entre l’Éthiopie et Djibouti. Cette société souhaite construire une usine de liquéfaction de gaz naturel à Djibouti ainsi qu’un terminal de chargement de GNL. Les retombées de ce projet seront immenses et vont toucher entre autres l’emploi, la formation professionnelle, l’industrialisation… Ce projet représente le plus gros investissement que notre pays ait connu, il s’agit de quatre milliards de dollars, dont trois seront engagés en République de Djibouti. Il faut savoir aussi qu’en parallèle de l’usine de liquéfaction, une centrale électrique à gaz sera construite. Elle sera une source d’électricité sûre, permanente et à bas prix au service de la population  », avait expliqué dans nos colonnes Omar Assoweh Guedi, alors directeur général de la SHID. La visite de Wang Yi vient à point nommé : la dernière touche à ce projet vient d’être donnée par le Parlement éthiopien le 26 décembre dernier. Il a approuvé le contrat signé entre Djibouti et l’Éthiopie relatif au transit du gaz de l’Ogaden pour la Chine via le port de Damerjog. [3].
Enfin elle démontre de manière éclatante du succès de la stratégie de la route de la soie, pour accroître considérablement entre autres l’influence et donc les intérêts économiques chinois sur le continent africain au détriment des anciennes puissances coloniales. Djibouti, malgré elle, va devenir un véritable couloir énergétique, un hub énergétique qui bénéficiera à l’Éthiopie et à la Chine… Exit les États-Unis ! Ce dont il est question plus largement, est la volonté de la Chine de créer une nouvelle route d’approvisionnement, provoquant par la même occasion de nouveaux équilibres dans la région. La base navale militaire inaugurée en 2017, est au cœur de cette stratégie. Elle trouve son prolongement/pendant dans l’axe du détroit de Malaca, sur l’archipel des Spratleys, avec la création d’îlots artificiels à grands coups de remblais pour y installer également des infrastructures militaires. Cela a tout l’air d’une stratégie à très longue vue...

Les investissements chinois à Djibouti couvrent principalement les secteurs stratégiques

Les investissements chinois à Djibouti ne sont pas le fait du hasard, ils s’articulent autour de la chaîne logistique, à savoir les routes, les chemins de fer, les ports en eaux profondes, les zones franches, les zones économiques spéciales et les aéroports. Ils servent à soutenir la croissance chinoise, puisqu’ils vont permettre une meilleure pénétration des produits chinois dans la zone économique du COMESA, ainsi qu’à fluidifier et à sécuriser les importations de matières premières dont la Chine a tant besoin… tout en servant nos intérêts.
« Pour lutter efficacement contre le chômage, il est établi qu’il faut déclencher un processus d’industrialisation, c’est exactement ce que nous sommes en train de réaliser en accélérant le développement du parc industriel dans la nouvelle Djibouti Free Trade Zone. A travers le projet ambitieux de parc industriel, avec une première phase de 4 km2, qui sera construit en moins d’un an et qui permettra la création de plusieurs milliers d’emplois grâce aux investissements directs étrangers qui affluent massivement. Plusieurs milliards de dollars seront engagés dans ces projets avec l’appui de notre partenaire China Merchant Holdings, ils permettront la création de plusieurs milliers d’emplois », nous déclarait pour justifier de la pertinence de ce partenariat Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie [4].
Seuls les projets d’infrastructures touristiques du groupe Touchroad sortent de ce schéma, même si l’on peut considérer que, comme la clientèle cible est également chinoise, le retour sur investissement est assuré puisque les Chinois ne partent en vacances que dans les destinations autorisées. Djibouti, en fera évidemment partie.

Le fait que la Chine a décidé de jeter son dévolu sur Djibouti et d’y installer une base militaire, sa première à l’étranger, devrait nous rassurer sur le fait que les investissements chinois, même s’ils devaient sensiblement fléchir ailleurs, seront épargnés pour la plus grande partie en République de Djibouti. Ce grand pays va donner un coup d’accélérateur à notre croissance économique, cela en fait donc un allié de choix, un partenaire privilégié … à la condition toutefois que ses chalutiers cessent de piller nos eaux territoriales et que ses groupes miniers respectent scrupuleusement la législation sur l’environnement dans les projets qu’ils vont mener au lac Assal. D’ailleurs à ce propos, à combien s’élève les droits miniers versés au Trésor public pour l’obtention/acquisition de la gigantesque concession minière de la Salt Investment S.A, aux ambitions considérables, bien au-delà, de la simple récolte de sel marin ? Les énormes retombées attendues avaient d’ailleurs incité Emerging Capital Parteners (ECP) - fonds d’investissement américain - à investir 30 millions de dollars dans le projet de la Salt Investment S.A [5]. Aujourd’hui la Chine [6] et des partenaires locaux reprennent les billes. Là encore, quelle est la contrepartie pour les droits octroyés (il s’agit d’un investissement déclaré de 80 millions de dollars au 12 decembre 2019) ? Quelle est la part de l’État dans la société, alors que ce dernier a financé à hauteur de 128 millions de dollars américains, à travers deux prêts internationaux, la construction du port du Goubet dédié exclusivement aux activités de la Salt Investment S.A et qu’elle s’apprête, dans une seconde phase, à produire l’énergie de demain, le lithium ? Quelles sont les règles environnementales imposées pour veiller à ce que notre patrimoine naturel ne soit pas saccagé ?

Concernant PEACE, le projet de câble sous-marin qui doit connecter en 2021 l’Europe à destination l’Asie via l’Afrique de l’Est, d’une longueur de 12 000 kilomètres, les dés sont loin d’être jetés… La pression américaine pour saboter ce projet est maximale auprès de toutes les parties prenantes. Djibouti pourra-t-elle faire fi des mises en garde appuyée, de surcroit en plein pic de tensions diplomatique entre les deux géants ? Ce sujet sera probablement longuement discuté, tout comme celui de l’allègement de la dette dont Djibouti attend beaucoup pour soutenir financièrement le développement du pays. Elle espère non seulement un effacement partiel, mais aussi une restructuration du solde, tant au niveau de la durée que des taux consentis. Djibouti est en droit de considérer, avec le recul, les engagements pris comme des sortes de chausse-trappes, et estimer ne pas avoir été suffisamment payé en retour de sa décision d’autoriser une position militaire chinoise, en dépit des pressions inouïes subies pour le faire revenir sur sa décision. Cela ne serait qu’un juste retour des choses !

Enfin n’y a-t-il pas un risque que les menaces de guerre commerciale qui visent à stopper la croissance chinoise avant que celle-ci ne dépasse l’économie américaine, puisse rebondir sur le sol djiboutien en détricotant la stratégie gouvernementale vision 2035 qui entend surfer sur les importantes délocalisations d’usines chinoises sur le continent africain. Elles espérent profiter des accords commerciaux (AGOA, ACP-UE, etc) liant l’Europe et les États-Unis pour contourner quotas et taxes en produisant sur le continent africain certains produits. Elles pourraient se voir fixer de nouvelles réglementations et des tarifications douanières désavantageuses à l’instar de celles imposées par l’Alena, pour lesquelles une hausse des salaires a été instaurée en faveur des ouvriers mexicains afin de réduire la compétitivité de ce pays tout en augmentant la part des intrants américains dans la composition des véhicules importés… Après ce précédent mexicain, plus rien ne garantit que pour atteindre les industriels chinois implantés sur le continent, les zones franches économiques africaines ne soient pas les prochaines victimes collatérales à moyen terme de cet affrontement entre puissances nucléaires...

Sur un autre registre cette visite pourrait profiter à la paix régionale : Wang Yi proposera très certainement ses services pour rapprocher les deux seuls pays de la Corne encore en froid depuis la crise de Doumeira : Djibouti et l’Érythrée. La mission de médiation de Wang Yi auprès de Isaias Afeworki ne sera pas aisée tant les deux parties campent sur leurs positons. Cependant, au vu de l’état des crispations au niveau régional, un retour au bon sens et aux relations cordiales de bons voisinages pourrait faire des émules — tant qu’il y a de la vie ne dit-on pas qu’il y a de l’espoir — mais surtout apporter un peu de douceur dans un monde de brutes !

Mahdi A.

Ajout du 10 janvier, communiqué de la présidence djiboutienne [7]

« Nous souhaitons voir Djibouti jouer un rôle plus important dans les affaires régionales, internationales, y compris au sein du Conseil de Sécurité des Nations-Unies », dixit le ministre chinois des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie chinoise, M. Wang Yi, a fait cette déclaration à l’issue d’une audience qu’il eut aujourd’hui, jeudi, en fin de matinée, au Palais de la République, avec le chef de l’État djiboutien, Son Excellence Ismail Omar Guelleh.
La disponibilité chinoise a apporté son adoubement et sa bénédiction à la réalisation d’une plus grande visibilité et présence de Djibouti dans les instances internationales s’inscrit dans le droit fil d’une éthique diplomatique de ce pays qui, souscrit au principe d’équité entre toutes les nations du monde et, cela quelque soit leurs tailles respectives.
« Nous sommes attachés au principe d’égalité entre tous les pays et cela quelle que soit leur taille », a dit en substance M. Wang Yi, corroborant ainsi la légitimité institutionnelle et le profil procédural et de droit dont dispose, à l’échelle unitaire, la République de Djibouti pour être le candidat de la région d’Afrique de l’Est au siège non permanent du Conseil de sécurité.

L’audience du ministre chinois des Affaires étrangères avec le président Guelleh constitue la principale étape d’un déplacement qu’il effectue depuis ce matin à Djibouti.

Plusieurs sujets, dont l’état des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays et les peuples et les partenariats stratégiques et gagnant-gagnant que les deux nations entretiennent dans une série névralgique du développement, ont été abordés au cours de cette rencontre.
Le port polyvalent (DMP), le chemin de fer électrique et la nouvelle zone franche de PK 23 constituent, entre autres projets, la preuve de la coopération économique réussie entre la Chine et la République de Djibouti.
C’est pour cela que l’officiel chinois a d’ailleurs, dans sa déclaration, fait état de la « détermination de son pays à poursuivre et étendre à tous les secteurs d’activités les partenariats gagnant-gagnant avec la République de Djibouti ».
« La Chine apprécie l’important concours que, sous la houlette du président Guelleh, la République de Djibouti lui apporte, notamment pour s’acquitter de ses missions internationales », a fait observer le ministre chinois, réitérant « la détermination de son pays à demeurer un allié fiable et durable du développement djiboutien. »

Lors de son audience avec le président djiboutien, M. Wang Yi était accompagné d’une délégation de haut niveau comprenant le vice-ministre chinois des Affaires étrangères en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient, du vice-ministre du Commerce et du vice-président de l’Agence chinoise pour le développement et la coopération internationale.


[2« Exercices maritimes USA-ASEAN, RFI, 2 septembre 2019.

[4« Entretien avec Ilyas Moussa Dawaleh », Human Village.

[5« Djibouti : a legacy of the salt trade », juin 2009, Télécharger le PDF.

[6« Projet de bromure sodium au lac Assal », La Nation, 23 août 2017.

[7Voir en ligne sur Facebook.

 
Commentaires
Wang Yi à Djibouti, enjeux d’une visite
Le 9 janvier 2020, par un nomade.

Excellent article, cher mahdi, pourle nouvelle an.

 
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