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En aparté… Hassan Idriss Ahmed
par Mahdi A., mars 2016 (Human Village 26).
 

Hassan Idriss Ahmed est né en 1949. Il est marié et père de 5 enfants. Il est candidat à la présidentielle en qualité d’indépendant. C’est la situation économique et sociale de notre pays qui l’ont poussé à agir. Il veut redonner espoir à la jeunesse, donner du travail aux chômeurs… et augmenter de 20% les salaires de tous les fonctionnaires ! Rencontre…

Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, nous dire qui vous êtes ?
Tout d’abord, cher Mahdi, je tenais à vous féliciter pour votre initiative de rencontrer tous les candidats à la présidentielle.
Je suis l’ancien ambassadeur de Djibouti à Bruxelles, j’étais également accrédité pour les pays du Benelux. J’ai exercé de très hautes fonctions dans l’appareil de l’État. Tout d’abord à l’Éducation nationale, puis aux Affaires étrangères. J’ai participé, notamment entre 1980 et 1988, aux assemblées générales des Nations unies, et plus précisément aux travaux de la commission politique de cette institution.

Pourquoi êtes-vous candidat ? Que pensez-vous que vous pourriez apporter au pays si vous étiez élu à la tête de l’État ?
Je ne me suis pas porté candidat pour pavoiser dans les rues de la capitale. Ma candidature a pour origine un constat. Je suis rentré 2006 au pays, dix ans après mon retour, le pays est dans un délabrement sans nom. La jeunesse est désorientée, la misère sévit dans tous les quartiers, malgré les énormes moyens financiers dont nous disposons. C’est un véritable scandale. C’est cette situation qui m’a poussé à être candidat. Je veux provoquer un changement profond, les choses ne vont pas bien : les ménages djiboutiens souffrent, le chômage bat son plein, et tous les indicateurs sont au rouge.

Avez-vous bénéficié d’un financement public et dans le cas contraire comment financez-vous votre campagne ?
Je n’ai pas bénéficié de financement public, ni émanant du gouvernement et encore moins de l’étranger. Ce sont mes proches, mais également des personnes qui veulent croire au changement que j’incarne, qui se sont mobilisés pour apporter leur grain de sel, et soutenir ma candidature à cette élection présidentielle.

Quels sont les grands défis que notre pays devra nécessairement relever ces prochaines années ?
Pour les cinq prochaines années je miserai sur l’emploi, sur la santé et l’éducation. Il faut que chaque djiboutien puisse trouver un travail. Il est inadmissible que des étrangers occupe la place des djiboutiens, qui sont pourtant parfois plus diplômés. Cette situation pénible pour ces jeunes me fait très mal pour eux.

La loi interdit les partis politiques à caractère religieux. Quel est votre avis sur cette loi ?
On ne peut pas confondre la politique et la religion. Un parti politique ne peut pas fonder son socle uniquement sur des valeurs religieuses.

Quel est votre sentiment, sur la stratégie de développement raccrochée à la locomotive éthiopienne et le partenariat économique avec les chinois visant à faire de Djibouti le grand hub de la sous région ?
L’Éthiopie est un partenaire incontournable, avec lequel nous avons d’excellentes relations, qui dispose d’un potentiel humain remarquable, une population proche des 90 millions d’habitants : il est évident que l’on doit continuer à s’arrimer à ce pays et poursuivre dans le sens de l’intégration économique. L’interdépendance économique ne doit pas nous inquiéter mais plutôt nous rassurer dans le décollage de notre économie. Par contre j’ai des réserves quant aux investissements chinois à Djibouti. Ces sommes empruntées aux Chinois représentent près de 80% de notre PIB, et comme vous le savez notre monnaie a une parité fixe avec le dollar depuis 1949, aussi n’y a t-il pas un risque que demain notre monnaie nationale soit dévaluée à cause de ces emprunts contractés de manière inconsidérée ? Ces prêts chinois ont été des choix hasardeux du gouvernement. Notre pays est de petite taille, il devrait rechercher des financements sous la forme de dons. Nous avons de très bonnes relations avec tous les pays épris de paix. C’est vers ces derniers que nous devrions nous tourner pour financer notre développement.

Comment comptez-vous lutter contre le chômage des jeunes diplômés ?
La lutte contre le chômage est prioritaire dans mon programme. Pour en savoir plus je vous invite, ainsi que vos lecteurs, à ne pas hésiter à jeter un œil sur mon site internet qui très documenté. Vous y trouverez toutes les informations quand à ma vision, à ma stratégie pour créer du travail à nos jeunes diplômés.

Est ce que la CENI telle qu’elle est actuellement constituée, vous semble être représentative avec une certaine indépendance vis-à-vis du gouvernement ?
La CENI actuellement constituée ne correspond pas à mes attentes. La CENI aurait du être un organe indépendant, composé par des personnes choisies par les différents candidats de façon paritaire. Le président de cet organe aurait du être élu au sein de cette instance par ses membres. Vous ne trouvez pas surprenant que le président de cette commission soit choisi par l’un des candidats ? C’est une véritable entorse à la démocratie !

Pensez vous qu’il y aura un deuxième tour ? Si oui, quelles seront vos orientations de vote au cas ou vous ne serez pas retenu ?
Logiquement, il y aura un deuxième tour, c’est inévitable !
En cas de deuxième tour, je ne peux soutenir quelqu’un aveuglément uniquement parce qu’il est au deuxième tour ! Cela se négocie. Je regarderai les programmes politiques des candidats et en fonction de cela je me déterminerai. Pour le moment je constate que je suis le seul à disposer d’un programme clair et visible de tous, sur mon site.

Si au lendemain de la présidentielle il se trouve vous êtes celui que les Djiboutiens choisissent pour diriger ce pays, quels seront les premiers actes que vous poseriez dans les 100 premiers de votre mandat ?
Je vous renvoie à mon programme sur mon site. Il y a dix points qui y figurent, notamment l’augmentation de 20% des salaires de la fonction publique et des forces de sécurité de l’État.

Si c’est aussi aisé d’augmenter les salaires du public de 20% pourquoi le gouvernement ne l’a pas fait ? Et concernant les salaires du privé, allez-vous appliquer la même mesure ?
Je ne sais pas pourquoi le gouvernement ne l’a pas fait alors que ce ne sont pas les moyens qui lui font défaut. Surtout, ne pensez pas que cette proposition est farfelue ou qu’elle ne repose sur rien de tangible. Elle se fonde sur une étude très sérieuse produite par des experts djiboutiens qui démontrent, chiffres à l’appui, que c’est tout fait réaliste. Pour ce qui est du privé il faudra nécessairement engager une discussion avec la chambre de commerce. Même si l’augmentation ne sera pas aussi élevée que dans le public, un effort devra être consenti pour revaloriser les salaires des employés du privé.

Propos recueillis par Mahdi A.

 
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