Human Village - information autrement
 
« Au nom de tous les miens »
par Mahdi A., mars 2017 (Human Village 29).
 

Le président de la République a donné une interview exclusive à Jeune Afrique [1]. Que peut-on en retenir ?
Si un seul message devait ressortir, ce serait : « Djibouti, n’est la colonie de personne » ! De crainte que cela puisse échapper à l’attention des observateurs, l’information figure même en gros caractères sur la couverture du magazine. Il faut comprendre que les dictées de l’extérieur, c’est terminé ! Le président annonce que Djibouti a son propre agenda et n’envisage pas de s’en détourner quelles que soient les crispations et susceptibilités froissées. Le tempo, c’est dorénavant Djibouti qui le donne, sous entendant que ceux qui seraient gênés par cette situation sont libres d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte… Pas évident. En effet, où pourraient-ils déplacer leurs installations dans la région, « entre une Érythrée hostile, une Somalie instable, une Éthiopie amie mais en proie à des crises cycliques et un Yémen en guerre, [où] Djibouti apparaît comme une oasis de paix ». Enfin, peut-être en prévision des élections législatives de février 2018, le président sort de sa boite à outils un poison à fragmentation : la djiboutienneté qui confèrerait la nationalité… Rappelant l’« ivoirité », cette notion peut fragiliser encore davantage notre société et son unité, déjà dévorée dans ses entrailles par le clanisme et des revendications communautaires régionalistes…

À l’approche de la quarantaine, Djibouti décomplexée se veut dorénavant totalement souveraine dans ses choix
Le tour de force d’Ismaïl Omar Guelleh est d’avoir réussi à faire cohabiter sur le même terrain de jeu - d’à peine 23 000 kilomètres carrés – les forces militaires des armées les plus puissantes du monde, dont les antagonismes et rivalités sont acérés et irréconciliables… La France, les États-Unis d’Amérique, l’Italie, le Japon, la Chine et les Saoudiens - en cours d’installation - y disposent d’infrastructures militaires ainsi que de nombreux hommes en armes. Des forces militaires allemandes et espagnoles sont également présentes dans le cadre de l’opération européenne Atalante, et bénéficient des installations des FFDJ. Il n’est pas étonnant que cette situation inédite, pour ne pas dire unique au monde, suscite quelques crispations et que quelques dents grincent devant l’hospitalité offerte aux troupes chinoises…

« Je sais que cette obsession de la présence chinoise existe. Mais elle est à la fois infondée et unilatérale. Les Chinois n’ont aucun problème à cohabiter avec les Occidentaux à Djibouti, à condition qu’on ne vienne pas constamment espionner leurs installations. Les Américains, par contre, en font une fixation. Ils nous répètent sans cesse que cette présence chinoise les gêne pour leurs opérations. En réalité, la base chinoise en construction à Doraleh, qui jouxte le nouveau quai et la nouvelle zone franche, n’abritera pas plus de quatre cents hommes », indique le président. Comme pour rassurer les Américains, tout en faisant valoir sa lassitude de subir autant de pressions pour le faire revenir sur sa décision. Il semble indiquer qu’il ne le fera pas.
Ces pressions amicales américaines sont réelles. L’entretien du 26 janvier 2017 [2] au palais présidentiel entre le chef de l’État et le général Thomas D. Waldhauser [3], n’a pas du être différent et, contrairement à ce qu’a indiqué le communiqué de presse publié à la suite de l’entretien, il a surtout été question de l’ouverture prochaine de la base chinoise, de sa dimension, ainsi que du contingent militaire que les Chinois comptent y déployer. À l’occasion d’une conférence de presse le 27 mars dernier sur le sol américain, le général a expliqué que le gouvernement djiboutien était informé de leurs inquiétudes concernant cette installation militaire à 11 kilomètres du Camp Lemonnier. « Nous estimons qu’il s’agit une base militaire. […] C’est nouveau pour [les Chinois]. Ils n’ont jamais eu de base outre-mer, et nous n’avons jamais eu de base d’un concurrent important aussi proche que celle-ci. Il y a donc beaucoup de choses à apprendre […]. Ils connaissent nos préoccupations, mais à nouveau c’est quelque chose qu’il faudra surveiller car c’est une première pour nous et pour les Chinois » [4].

Vision géopolitique chinoise (Le Monde, 20/2/2017)

Feignant d’ignorer que les prétextes invoqués pour décrocher le fameux sésame cachent en réalité des visés géostratégiques inavouables, le président s’en tient à la version officielle, à savoir que, « les Japonais ont souhaité s’installer pour protéger leurs navires de la piraterie maritime qui sévit dans le golfe d’Aden. Les Chinois, eux, veulent sécuriser à partir de ce hub stratégique de la “nouvelle route de la soie” leurs investissements massifs et leurs ressortissants dans toute la région, de l’Ouganda à l’Arabie saoudite en passant par l’Éthiopie ». Et les Américains seraient officiellement présents à Djibouti pour lutter contre des éléments d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et les shebbabs somaliens.
Profitant du flou artistique sur les intentions réelles ou supposées des uns et des autres dans cette partie de poker menteur - puisque personne ne dévoile son véritable jeu - Ismaïl Omar Guelleh pose ses cartes et fait sauter la banque !
Comparant les avantages opérationnels et géostratégiques, ainsi que les risques potentiels, entre les emprises françaises d’Abou-Dhabi et de Djibouti, l’amiral Bernard Rogel, chef d’état major de la marine, n’y est pas allé par quatre chemins lors de son audition par une commission parlementaire : « Djibouti est beaucoup plus intéressante, d’autant que la France y est accueillie dans des conditions favorables depuis longtemps ». Il laissait ainsi entendre que la France était assise sur un brasier à Abou-Dhabi, considérée comme une « zone de conflit potentiel »…

Black jack
Au casino, lorsqu’un croupier a toutes les bonnes cartes en main, on dit qu’il fait sauter la banque ! La métaphore se prête à merveille à la situation actuelle. Djibouti, « encaisse les loyers des bases qui sont autant d’assurance-vie pour [ce] pays (plus de 200 millions de dollars par an) ».
Pour avoir son ticket à la table des grands et de se prémunir d’une éventuelle rupture de sa chaîne d’approvisionnement, la Chine n’a pas lésiné sur les moyens, ni sur les garanties diplomatiques, militaires, ou financières. Des arguments chocs qui ont sans doute contribué à faire peser la balance en sa faveur.
A l’instar d’un maître d’école, le chef de l’État décerne bonnes et mauvaises notes. Le premier bon point est attribué au meilleur élève de la classe, la République fédérale populaire de Chine : « les seuls à investir chez nous dans tous les domaines : chemin de fer, ports, banques, parcs industriels, etc. ». Pour être sûr d’être bien compris, il en rajoute une louche : « la réalité est que personne d’autre que les Chinois n’offre un partenariat à long terme à Djibouti ».
Les« Français et […] Européens sont largement aux abonnés absents [… et] font preuve de myopie. Obnubilés par l’Afrique de l’Ouest, ils ne voient pas que derrière Djibouti c’est l’accès à toute une partie de l’Afrique de l’Est qui se joue ». Il leur délivre une mauvaise note avec la mention, « peut mieux faire » ! Il leur demande de se réveiller, puisque rien n’est perdu. Il a eu l’occasion de s’adresser récemment à Paris au MEDEF, et il avait invité les hommes d’affaires français à saisir les opportunités commerciales offertes avant qu’il ne soit trop tard. Il ne désespère pas puisque « des groupes comme CMA-CGM, Airbus, et la BRED ont manifesté leur intérêt : ils sont les bienvenus ».
Cette passion française pour l’Afrique de l’Ouest, dont fait mention le chef de l’État, est loin d’être imaginaire. Cette thèse est confirmée par un article du Monde diplomatique [5] qui met en lumière, non seulement le poids, l’importance de l’enracinement, ainsi que la densité du maillage des implantations tricolores dans tous les secteurs économiques vitaux de la Côte d’Ivoire. « Depuis l’arrivée au pouvoir en 2011 de M. Alassane Dramane Ouattara, proche du président d’alors, M. Nicolas Sarkozy, les entreprises françaises ont contre-attaqué, avec une artillerie multisectorielle […]. Dès lors la France s’est maintenue, à la fin de 2015, comme premier investisseur étranger, avec un stock d’IDE de 2,6 milliards d’euros, soit 39% du total des IDE dans le pays (7 milliards d’euros). A la fin de 2016, environ 700 entreprises françaises étaient présentes en Côte d’Ivoire (dont près de 200 filiales). Selon le Trésor français, leurs activités contribuent pour près de 50% aux recettes de l’État ivoirien en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de redevances et d’impôts sur les sociétés, et leur chiffre d’affaires cumulé représenterait environ 30% du produit intérieur brut (PIB) du pays… ».
En ayant connaissance de cette désaffection des IDE européens pour la Corne de l’Afrique, faut-il encore s’étonner que Djibouti ait décidé de convoler en justes noces avec la République fédérale populaire de Chine ? Quel autre choix s’offrait à elle ?
Qui est le cancre de la classe ? Les États-unis, la nouvelle Amérique de Donald Trump. Les « Américains, qui ont manifesté leur intérêt pour le projet de pipeline Djibouti-Addis, leur objectif est de gagner beaucoup, vite et seuls : c’est compréhensible, mais plus compliqué que prévu pour eux ». Et d’ajouter, pour ce que cela vaut, comme une mise garde, que « notre patience n’est pas illimitée. Ai-je été entendu ? Un peu, je pense. »
Qui est désigné comme le porteur du bonnet d’âne ? Black Rhino ! Pour des raisons environnementales, et aussi afin de réduire les frais élevés d’acheminement des hydrocarbures qui sont actuellement transportés par des camions-citerne (entre 300 et 500 par jour), il était prévu qu’un oléoduc soit construit pour apporter le combustibles liquides depuis notre port vers la région d’Awash en Éthiopie. Ce pipeline long de 550 kilomètres, dont 100 en territoire djiboutien, donc avec des droits de transit, devait être enfoui à 1,5 mètre. Concomitamment, un second accord a été conclu entre Black Rhino et la SIHD pour un partenariat dans la construction du futur terminal de stockage des hydrocarbures. Questionné sur l’état d’avancement de ce projet dans nos colonnes, le ministre de l’Economie et des Finances, en charge de l’industrie indiquait qu’« un pipeline de pétrole raffiné est en négociation en Éthiopie, la République de Djibouti et une société américaine Black Rhino en sont partenaires. Ce contrat a été prolongé hier[ndlr, mardi 22 juin 2016] d’un an, puisqu’il avait été signé en septembre 2015 à New York afin de laisser du temps pour finaliser les discussions portant sur les accords définitifs qui permettront le lancement des travaux et études d’ingénierie ».
Comme presque deux années se sont écoulées depuis cette signature, le président laisse entendre qu’au terme de l’échéance, c’est-à-dire le 22 juin 2017, il n’exclu pas de tourner la page et d’exploiter les infrastructures du chemin de fer dont les cuves d’acheminement sur rails sont déjà positionnées. La compagnie chinoise titulaire de la concession ferroviaire pour les six prochaines années milite en coulisse pour que cette option soit envisagée. Elle pourrait tirer les marrons du feu devant l’imbroglio d’intérêts divers. Il s’agit de quatre millions de tonnes de produits raffinés annuels ; les enjeux financiers sont importants. Pour la compagnie chinoise, cette aubaine rendrait la profitabilité de la concession encore meilleure, et donc le retour sur investissements d’autant plus rapide pour les deux propriétaires de la ligne, à savoir l’Éthiopie et Djibouti. Il semblerait que pour le président, si “América first” signifie « gagner beaucoup, vite et seuls », il renoncera à ce pipeline !

Djibouti n’est et ne sera la colonie de personne
Les ingérences en politique intérieure, c’est du passé selon le chef de l’État. Mieux, il fait valoir des droits souverains trop longtemps confisqués par l’ex-puissance coloniale. Il souhaite une redéfinition des termes du traité de défense de 2011 [6], notamment son article 4, relatif aux clauses de sécurité qui « prévoit également la participation française à la police de l’espace aérien et à la surveillance des eaux territoriales selon les modalités qui seront précisées par des accords et arrangements spécifiques ».
Il fait remarquer que « nous aider à surveiller notre espace aérien est une chose, assurer la police de l’air en est une autre. […] Il a donc fallu leur expliquer, qu’il s’agissait là d’une question de souveraineté. Idem pour les radars de surveillance maritime dont nous a dotée la France. La France ne peut assurer seule la surveillance de nos eaux territoriales. Nous devons le faire conjointement ».

Pourquoi cette exigence, maintenant ?
La raison est simple, Djibouti veut veiller au grain et s’assurer que l’interdiction de survol de la zone du Moussa-Ali, à la jonction des trois frontières, est bien effective. La réponse est simple, parfaitement consciente des capacités de déstabilisation et de nuisances, tant des forces françaises, qu’américaines qui comptent chacune dans leur besace pléthore de coups tordus et de coups d’état à la chaîne, en Afrique ou en Amérique latine… Le président veut se prémunir des loups impéralistes installés confortablement dans la bergerie, qui voient d’un mauvais œil la venue des Chinois dans le pré carré occidental !
Comme l’indique François Soudan, « il existe toujours un mouvement résiduel de rebellion afar, le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD armé), qui opère le long de la frontière érythréenne ». Le président veut éviter que des germes de la colère,ne puissent être mis en bouture dans cette zone instable pas entièrement sous contrôle.
Aussi légitime que soit sa requête, il n’est pas certain, que les Français, apprécient la couleuvre. Le chef d’état-major de l’armée de l’air française, avait précisé aux rapporteurs, concernant l’utilité de la base de Djibouti : « c’est le seul endroit dans le monde où la France assure la mission régalienne de défense aérienne en lieu et place du gouvernement » de la nation hôte. C’était en quelque sorte sa spécificité, le marqueur qui témoignait de sa relation privilégiée et ancienne avec Djibouti.
Le même rapport parlementaire français, reprend un questionnement du député, Alain Moyne-Bressand, concernant les emprises militaires étrangères à Djibouti : « Tous les grands États y sont présents, mais pour quelles raisons ? […] Sont-ils uniquement présents au titre de leurs intérêts économiques ? Cela peut se concevoir, mais il convient alors d’en prendre conscience, de réagir et de ne pas se laisser faire » [7]. Rien de très rassurant : que signifie « réagir et de ne pas se laisser faire » ? La prudence est mère de sureté !

Le président laisse penser que la fronde oromo et amhara aurait pu être orchestrée depuis l’extérieur. Une sorte de main invisible aurait pu comploter pour porter un rude coup à l’Éthiopie. « Avec quel dessein ? » peut-on se demander. Les investissements chinois massifs en cours pour l’exploitation des énergies gazière et pétrolière en Ogaden n’y seraient pas pour rien, semble-t-il croire. « Ce qu’il y a de nouveau dans la crise que vient de vivre ce pays, c’est le rôle crucial qu’ont joué les émissions en amharique de la Deutsche Welle et de Voice of America, ainsi que les réseaux sociaux et la diaspora. Pendant toute une période, un jeune opposant éthiopien de 28 ans jusque-là inconnu, établi aux États-Unis, donnait des ordres aux Oromos : “Faites grève, n’allez pas à l’école, manifestez à tel endroit, etc.”, le tout via internet, Skype, Facebook. Et il était suivi ! » Et d’ajouter, « le Premier ministre Hailemariam Desalegn a su gérer la situation avec habileté ». Pour rappel le régime éthiopien a muselé la fronde des régions Oromia et Amhara, qui défilaient inlassablement semaine après semaine en levant leurs poings croisés en signe de pacifisme, au prix de plusieurs centaines de morts selon les différents rapports publiés aussi bien par Human Rights Watch, qu’Amnesty International. Ismaïl Omar Guelleh serait selon François Soudan, « adepte du développement autoritaire, main de fer dans un gant de velours ».

L’autochtonie comme modèle de société… à quelle fin ?
« Lui, président ? Qu’il nous donne d’abord son acte de naissance ! Son père et lui ne sont devenus djiboutiens qu’en 1977, lorsqu’ils ont troqué leurs laissez-passer éthiopiens pour des cartes d’identité djiboutiennes ».
Ce message, malgré les apparences, ne s’adresse pas à Abdourahman Boreh, que sa double nationalité met d’office hors course pour la présidentielle. Il est à l’attention des hommes politiques de premier plan, de la majorité ou de l’opposition, qui nourriraient quelques ambitions pour la magistrature suprême.
Cela étant, cette idée – après celle encore plus désolante qui stigmatisait une composante de la nation en la désignant comme « patchtoune » [8] - ne peut que nous interpeller. Elle est affligeante, voir effrayante si l’on pense à l’exemple ivoirien. Opposer ceux établis sur le sol djiboutien durant l’époque coloniale aux naturalisés d’après 1977 n’augure rien de bon pour l’avenir de notre pays ! En quoi le fait d’être né à l’étranger empêche-t-il un candidat de concourir à la présidentielle ? La volonté de conserver le pouvoir, ne devrait jamais remettre en cause notre bien le plus cher : notre unité, qui connaît malheureusement déjà quelques fissures. Notre société est suffisamment fracturée pour ne pas avoir besoin d’en rajouter. Les supposés natifs n’ont pas de droits spécifiques, ils ont les mêmes droits et devoirs que les naturalisés djiboutiens au fil des quarante années d’existence de notre patrie. Fédérons nos énergies et nos intelligences, refusons le populisme lorsqu’il nous présente un poison comme étant un vaccin !

Mahdi A.


[1Jeune Afrique, numéro 2933, 26 mars 2017.

[3Le général Thomas D. Waldhauser est le quatrième commandant du commandement des Etats-unis pour l’Afrique (AFRICOM) et le premier issu du corps des Marines des Etats-unis.

[4Yasmin Tadjdeh, « Africom Commander Concerned About New Chinese Naval Base », National Défense.

[5Olivier Piot, « Les entreprises françaises défiées dans leur pré carré », Le Monde diplomatique, avril 2017.

[6Voir le texte de l’accord, entré en vigueur en 2014, sur Légifrance, et un PDF du rapport de l’Assemblée nationale lors de son approbation.

[7Compte-rendu de la Commission de la défense nationale et des forces armées, mercredi 9 juillet 2014, voir en ligne.

[8« Ismaïl Omar Guelleh : “Les Djiboutiens m’ont interdit de partir” », entretien avec François Soudan et Olivier Caslin, Jeune Afrique, 29 mars 2016.

 
Commentaires
« Au nom de tous les miens »
Le 2 avril 2017, par Rabia.

Bravo à l’auteur, pour ce travail d’analyse méticuleux !
Cependant, j’aimerais bien savoir quel gouffre bouche "notre assurance vie"
Les réels profits de cette impressionnante présence militaire ne touche qu’une partie infirme de la population djiboutienne. Dont la majorité n’est même pas au courant de ’qui est là ou pas’ pour le reste ceci n’est qu’un sujet de conversation dans les mabrazes juste pour donner du peps à leurs moments de détentes privilégiés !!!
Dans tout ça personne ne se demande pourquoi depuis quelques années on assiste à une prolifération prodigieuse des maladies cancérigène. Auparavant le mot ’cancer’ n’existait (pour moi) que dans les séries télévisés des feuilletons espagnoles arabes et actuellement de gauche à droite tu n’entend malheureusement que ça !!
La citoyenneté djiboutienne n’est pas un plat que l’on retourne quand bon semble c’est à dire juste à l’approche d’une quelconque élection !! Et franchement entre nous chacun connait : qui sont les nouveaux vénus et quand ???

Voila j’ai dit ce que j’avais sur le cœur, je souhaite sincèrement qu’il aura toujours quelqu’un pour dire ce que tout le monde ’s’en tape’ car une certaine ébullition commence à s’installer sur notre "havre de paix".


« Au nom de tous les miens »
Le 17 avril 2017, par sepecat.

Je n’ai découvert votre site que très récemment. Vos articles se révèlent fort intéressants et porteurs d’une analyse / réflexion détaillée qui nous change un peu des vitupérations habituelles sur fond de patriotisme exacerbé.
Concernant les Chinois, personne de réellement sensé n’oserait prétendre que leur présence à Djibouti est désintéressée, au même titre que les Américains, les Français et, plus généralement, toutes les nations qui se sont découvert ces dernières années quelque affinité avec la Corne de l’Afrique.
Là où réside le danger, à mon sens, c’est dans le fait que le néocolonialisme chinois (pour reprendre une expression à la mode) progresse sur une base contractuelle, c’est à dire en reposant sur des relations commerciales supposées équilibrées entre la Chine et ses partenaires africains.
Marché de dupes... mais dans lequel beaucoup de dirigeans africains se sont engoufrés, au motif que les Chinois vous prêtent sans contrepartie là où le FMI ou les grands organismes internationaux exigeront des mesures de rigueur économique.
Le Président de Djibouti le clame aisément, les Chinois prêtent sans exiger... sauf que tout ceci repose sur des contrats et des conditions financières qui paraissent intenables sur le long terme. Lorsque lesdits Chinois exigeront leur dû le moment venu, ils pourront le faire sur une base parfaitement valable devant les tribunaux.
Djibouti n’étant plus en mesure de faire face, nul doute que les contreparties exigées par la Chine seront loin d’être négligeables et placeront, de fait, ce territoire sous leur domination effective.
Concernant les chefs d’entreprise français, dont le Président djiboutien se plait à dire qu’ils sont aux abonnés absents, j’ai le souvenir d’avoir entendu l’un d’entre eux parler de ce sujet lors d’un entretien à la radio et regretter que les règles du jeu ne soient pas les mêmes selon que l’on se trouvait être un pays du Golfe ou une société française. Il est toujours facile de fustiger le peu d’enthousiasme des sociétés en question lorsqu’on a pris bien soin de fausser en sous main les conditions d’entrée en relation commerciale.
Quant aux relations Afars / Issas, il me semble, de mémoire, avoir entendu ce même Président déclarer dans un entretien qu’elles étaient une pure invention du colonisateur français. Bin voyons... ceci dit, il suffit de parcourir les récits d’explorateurs et autres ayant parcourur la Côte Française des Somalis à la fin du 19ème siècle pour voir que les rapports tendus entre les différentes ethnies du territoire constituent une constante régulièrement constatée et rapportée par écrit. Tous ces documents sont disponibles en libre accès sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (http://gallica.bnf.fr/) pour qui veut s’intéresser d’un peu plus près à la genèse de Djibouti et ses alentours.
Bonne continuation en tout cas à votre site.

 
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