Human Village - information autrement
 
Ouverture d’un dialogue politique à Djibouti ?
par Mahdi A., février 2019 (Human Village 35).
 

Dans la soirée de mardi 29 janvier dernier, la présidence de la République a publié un communiqué de presse indiquant l‘« entame [d’]un processus de concertation et d’échanges avec les forces vives de la nation » sous les auspices du chef de l’État pour « évoquer l’évolution du paysage politique national et régional ». Ce document précise que « dans le cadre de la célébration du 40e anniversaire du RPP et du 25e anniversaire des accords d’Aba’a, le président de la République, […] entamera une série de rencontres et d’échanges, avec l’ensemble des forces vives de la nation. Le chef de l’État débutera dès demain, mercredi, au Palais présidentiel, cette série de consultations avec les représentants des partis politiques djiboutiens, majorité comme opposition. […]. Audience interactive par excellence, les responsables en chefs des partis politiques djiboutiens prendront également la parole pour faire connaître leurs visions et approches ».
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi même, le communiqué ne manque pas de tresser quelques lauriers au chef de l’État à l’origine de l’initiative de dialogue, et de rappeler aussi à quel point les libertés individuelles et politiques sont enracinées dans nos traditions. « Événement de haute teneur, l’assise de demain alerte sur la maturité élevée de nos leaders politique, qui souscrivent invariablement à la nécessité de placer toujours les intérêts suprêmes de la nation et la concorde civile au dessus des motivations personnelles, partisanes.
Cette initiative de concertation et d’échanges voulue par le chef de l’État démontre, si besoin est, que la démocratie est bel et bien ancrée dans notre pays ».

Un dialogue avec qui ?
Avec les leaders des partis « autorisés » à exercer des activités politiques et militantes sur les 23 000 kilomètres carrés du territoire national, à savoir, le RPP, le FRUD, le PSD, le PND, l’UPR, l’UDJ, et le CDU [1]. Exit, le Model, le MRD, l’ARD, le RADDE qui restent pourtant très influents auprès de la population.
« Vous êtes les membres de la communauté nationale, vous êtes ceux qui font l’opinion de ce pays. Vous avez vos responsabilités, chacun d’entre vous, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité. Ce qui nous unit, c’est le pays, c’est la cohésion nationale. Ce qui nous unit, c’est le drapeau.
Ce qui nous unit, c’est la Constitution. Ce qui nous unit, c’est l’amour de ce peuple et de ce pays. A nous maintenant de maintenir un dialogue continu pour garder notre volonté d’aller de l’avant » [2], déclarait notamment Ismaïl Omar Guelleh dans son discours introductif à la rencontre avec les partis représentés au Parlement.
On est en droit de s’interroger : n’y a t-il pas un risque que le débat soit dévoyé et perde toute crédibilité auprès d’une large frange de la population en excluant des échanges les organes politiques dits « non autorisés » ? On peut penser que nier le poids politique de ces partis « non autorisés », ou leur interdire la participation au jeu électoral sous divers prétextes ne va assurément pas contribuer à apaiser le climat politique, et les esprits…

Nous avons publié dans nos colonnes une lettre ouverte au chef de l’État, du président du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD), Daher Ahmed Farah, appelant à tourner la page des différends politiques passés et invitant à l’ouverture d’un dialogue constructif pour l’intérêt du pays et de son peuple. Il demandait des gestes forts du gouvernement, qui marqueraient l’ouverture d’un débat pluraliste, à un moment où l’histoire de la Corne s’accélère, et s’engageait à ce que le MRD y participe dans l’intérêt commun. Il semblerait qu’il n’ait pas été entendu.

Levée de bouclier de l’opposition non autorisée
Depuis l’annonce du dialogue aux apparences inclusives, les réactions se sont déchaînées sur les réseaux sociaux pour dénoncer une opération cosmétique réalisée pour plaire à la communauté internationale, et non dans l’objectif d’engager un virage radical et un dialogue franc, en vue d’une meilleure redistribution des richesses, d’élections justes, transparentes et sincères.

Les personnalités politiques de l’opposition non autorisée ne sont pas en reste, à l’instar de Cassim Ahmed Dini, membre de l’ARD, qui vilipende cet appel au dialogue du président de la République dans un post publié depuis son compte Facebook [3]. Pour lui, Ismail Omar Guelleh ne manque ni de toupet, ni de culot en s’arrogeant le droit de désigner à sa guise les participants à la réflexion engagée pour renforcer la cohésion et la solidarité nationale, ce qui l’amène à la conclusion qu’il n’y a rien à attendre de cette mauvaise pièce, et que « la vraie opposition a plus sérieux à faire que d’accepter cette nouvelle ruade ». « Seuls des partis amis s’invitent à des évènements les concernant : aucune alliance d’aucune sorte ne nous lie au RPP. De plus, ce serait applaudir les conditions dans lesquelles il est devenu parti unique […] ».
Abdourahman Mohamed Guelleh, dit TX, ancien maire de Djibouti-ville, et président du RADDE, se montre tout aussi dubitatif dans un message posté sur les réseaux sociaux [4] et dans lequel il dénonce en somali ce qu’il qualifie de manœuvre politicienne pour enfumer l’opposition et s’accrocher indéfiniment au pouvoir. Pour lui, les précédentes initiatives du même type, que cela soit celles de 1994, 2001 ou 2014, se sont lamentablement terminées pour l’opposition. Il fait le constat que tous les accords noués par le passé se sont fracassés contre un mur de duperies et de trahison à la parole donnée. C’est la raison pour laquelle il rejette par avance une quelconque participation à ce dialogue – auquel il faut tout de même rappeler qu’il n’est pas convié – sans l’adoption de mesures de supervision encadrant le processus. Ce n’est pas tout. Il demande expressément qu’Ismaïl Omar Guelleh, pour prouver sa bonne foi, fasse au préalable serment en public de renoncer à être candidat à un 5e mandat lors de la présidentielle de 2021. Il dit soupçonner le chef de l’État à se préparer à rempiler. Il le conjure de quitter le pouvoir dans la dignité à la fin de son mandat, pour préserver le pays, et dans l’intervalle d’ouvrir un dialogue politique pluriel avec l’opposition sous médiation internationale, comme gage de sincérité, pour préparer l’organisation des prochaines échéances électorales et s’assurer qu’elles seront transparentes et loyales. Il tire la sonnette d’alarme au cas ou l’obstination du président à vouloir conserver le pouvoir pour lui ou les siens, n’entrainerait le pays dans une situation explosive, citant comme exemple de pays dévastés par des régimes ayant choisi de se maintenir au pouvoir par la force, comme en Somalie, Éthiopie, Tunisie, Burkina Faso, Libye, Bulgarie, Georgie, Ukraine, Hongrie… Enfin il s’insurge contre la main-mise du pouvoir sur les médias, rappelant que le pays ne compte qu’une chaîne publique, la Radio Télévision de Djibouti (RTD) et un seul quotidien, La Nation, à l’image de la Corée du Nord.
Pareillement Omar Elmi Khaireh, président d’honneur du CDU qui a été convié à la rencontre, a manifesté, dans une vidéo [5] du vendredi 1er février, sa crainte que ce dialogue n’aboutisse à rien, comme les précédents auxquels sa mouvance politique avait pourtant participé en pensant que le chef de l’État était un homme de « bonne foi » et tiendrait sa parole d’en être le garant et traduirait en propositions ou en actes les points de consensus. Ce fut une toute autre affaire ! Il explique que l’opposition a été bernée dans des nuages d’illusions. Cependant il veut pourtant encore y croire en laissant une chance à la pacification de l’espace politique. C’est la raison pour laquelle il accueille les discussions engagées positivement, un pas dans la bonne direction, et espère que le chef de l’État sera cette fois-ci animé par des motivations honnêtes, sincères et patriotiques pour les mener à leur terme. Il insiste sur la nécessité que tous les participants partagent le même sentiment, celui de l’intérêt suprême de la patrie. Il semble indiquer qu’en cas de nouvel échec, de nouvelle tromperies dans cette entreprise citoyenne, la réaction de l’opposition risquerait d’être moins accommodante… La menace d’une rébellion le cas échéant, est agitée de manière assez franche par cet ancien leader indépendantiste.
On suppose que Bolock Mohamed Abdou, qui dans une tribune aspirait à un dialogue sincère qui permettrait de pacifier l’espace politique, en associant l’opposition et les corps intermédiaires, doit pour sa part savourer cette initiative.

De quoi pourraient-ils discuter ?
Les thèmes qui seront abordés lors de ce dialogue politique entre la majorité et l’opposition autorisée ne sont pas mentionnés précisément dans l’allocution présidentielle. Pour commencer les débats pourraient reprendre là où étaient resté les discussions entre l’USN et la majorité à la suite de l’accord du 30 décembre 2014. L’USN avait alors mis l’accent sur deux points essentiels : la réforme des textes fixant le fonctionnement et l’organisation du CENI ainsi que la mise en place d’un statut de l’opposition. Pour rappel le statut promulgué l’a été sans l’assentiment de l’USN. La question du financement public de l’opposition et de l’accès aux médias, à l’instar de ce qui se fait dans les autres démocratie, sera sans aucun doute débattue. L’opposition veut que le droit encadre un peu plus la politique dans notre pays. Les détails seront négociés âprement, point par point.
Par ailleurs, pour faire entendre sa voix, exprimer son opinion et sa vision du pays, il faut avoir accès aux médias. Il ne faut pas être un fin analyste politique pour constater que les médias publics, hormis durant les très courtes périodes électorales, n’ont jamais été ouverts à l’opposition. La situation actuelle ne peut rester à l’heure des réseaux sociaux. Ceci expliquant sans doute cela, la lecture de La Nation du 21 janvier 2019, laisse penser que le gouvernement est arrivé à la même conclusion. C’est pourquoi il lance « un débat de fond autour d’une restructuration des médias », et pour se faire s’oriente vers « une amélioration et une refonte du cadre légal en matière de communication et d’information ».
On pourrait croire qu’une brise venant d’Éthiopie souffle sur Djibouti apportant ses bienfaits… Mais interrogeons-nous : comment expliquer ce Big Bang, alors que encore récemment aux « Rencontres citoyennes » du RPP, le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, appelait très clairement la population à ne pas trop espérer des changements importants, que le vent de liberté qui souffle en Éthiopie ne passerait pas la frontière ? Estimant que cette voie hasardeuse conduirait le pays à sa perte et à sa destruction. Il se disait très attaché à la sécurité de ses concitoyens, et rappelait pour mémoire que notre nation a été préservée de la désolation et des turpitudes du printemps arabe.
Alors comment comprendre ce revirement, ce remue ménage ? Y aurait-il une quelconque corrélation avec la venue le 13 février 2019 à Djibouti, de la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la commission, Federica Mogherini ?

UE et Djibouti, quel est l’état de la relation ?
La signature le 19 juin 2014 du 11e Fonds européen de développement (FED) pour la période 2014-2020, a permis que l’aide au développement en faveur de Djibouti augmente considérablement. Le montant croît de plus de 120%, passant des 40 millions du 10e FED à 107 millions d’euros. Mieux, dans le cadre de l’initiative Supporting Horn of Africa Resilience (SHARE), l’UE a apporté, sous forme de dons, un appui additionnel de 8 millions d’euros « pour financer la réhabilitation et la construction d’infrastructures urbaines, périurbaines et rurales (forages et adductions en eau potable ainsi que des bornes fontaines) ». On peut donc penser que la relation est au beau fixe.
Comment expliquer cette générosité débordante de l’UE à l’égard de la République de Djibouti ? Depuis le 8 décembre 2008, « l’UE mène une opération militaire pour contribuer à la dissuasion, la prévention et à la répression des actes de piraterie et de brigandage au large des côtes de la Somalie » [6], et que pour ce faire elle bénéficie à Djibouti de facilités portuaires indispensables à la bonne marche de cette mission. Il ne serait pas incongru de penser que cet appui conséquent est la contrepartie financière, une sorte de loyer déguisé, aux différentes facilités portuaires offertes aux navires de guerre opérant sur la zone.
Un éditorial de l’ambassadeur de l’UE à Djibouti, Joseph Silva, en novembre 2014 [7], nous renseigne sur le poids de l’UE en République de Djibouti, qui est notamment le premier pourvoyeur en aide au développement du pays. Par ailleurs, il révélait une certaine tension entre les deux entités, en déclarant que, même si l’opération Atalanta sert les intérêts des pays européens, Djibouti est le premier à tirer profit de l’accroissement du trafic maritime sécurisé… « L’Union européenne et ses États membres sont des partenaires importants de Djibouti, partenaires pour son développement durable, partenaires pour sa sécurité dans une région troublée, partenaires appelant aussi à des avancées politiques, économiques et sociales », déclarait-il. Ce message avait été interprété alors comme une sorte de mise en garde, un rappel à l’ordre. On sait que l’UE était très impliquée à cette période dans le dialogue politique entre l’opposition et le gouvernement, que l’opposition dénonçait comme « bloqué » malgré les accords du 30 décembre 2014.
On constate par ailleurs que cette flèche politique était lancée alors que les travaux du futur port de Doraleh – avec un financement chinois – avaient débuté depuis quelques mois (début 2014), et que le « projet phare » de l’UE avait été déplacé pour faire de la place aux futurs quais du port. La couleuvre a sans doute été difficile à avaler, alors que des études onéreuses de faisabilité et d’impact environnemental avaient été réalisées. Le déplacement du site a engendré un surcoût, provoqué des dépassements de délais du projet, puisqu’il fallait lancer de nouveaux appels d’offres, sélectionner de nouveaux bureaux d’études, des entreprises de construction… En outre, le système de gouvernance européen demande que toute modification d’une allocation soit validée par plusieurs comités. Tous ces délais sont coûteux et entraînent par la même occasion d’importants frais de gestion supplémentaires.
L’accord militaire signé en mai 2015 avec Pékin pour la construction d’une base mitoyenne au nouveau site de l’usine de dessalement, dont 75% de la superficie a été grignoté par l’armée de Chine populaire (8,5 ha sur les 12 ha concédés…) n’a pas contribué à améliorer les relations avec les Européens. On peut supposer qu’ils ont, à leur tour, levé un peu le pied sur leur « projet phare ». Quelques mois plus tard, la résolution votée par l’UE [8] à la suite des événements de Bouldhuquo n’a pas apporté l’accalmie attendue ! Le document s’alarmait autant du processus de démocratisation prévalant alors, que de la transparence du processus électoral, déplorant en outre, « la décision des autorités djiboutiennes d’enfreindre l’accord de 2014 sur la réforme de la commission électorale et les invite instamment à collaborer étroitement avec l’opposition afin de parvenir à un processus électoral plus équitable et plus transparent ». Est également pointé du doigt un climat des libertés politiques délétère au point que des dirigeants de l’opposition, des journalistes et des militants seraient harcelés ainsi qu’emprisonnés « sans aucune inculpation subis ». Concernant plus spécifiquement la presse, le Parlement européenne « condamne l’absence d’une presse indépendante à Djibouti ainsi que la surveillance et la censure de sites internet critiques envers le gouvernement ; déplore la pratique de l’autocensure pratiquée par les médias étatiques ; invite le gouvernement de Djibouti à accorder des licences de radiodiffusion FM à tout organisme de médias indépendants qui en fait la demande ; invite le gouvernement à accorder aux journalistes étrangers un accès libre au pays pour leur permettre d’exercer leur métier en toute sécurité et de manière objective ; invite le gouvernement de Djibouti à mettre en place la commission de communication nationale et à autoriser la radiodiffusion privée et indépendante ; ».
La réponse à ce qui a été considéré comme une ingérence est venue du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, qui dans un discours de politique générale, le 1er octobre 2016, n’avait pas manqué de remonter les bretelles à « ceux qui, Djiboutiens ou étrangers, pensent que les règles désuètes qui ont suivi les indépendances des États africains peuvent encore être applicables. La politique gouvernementale se décide uniquement à Djibouti, dans les organes de décision du gouvernement djiboutien ». Il indiquait en outre « que l’esprit de dialogue et d’amitié avec tous les pays, la nécessité d’avoir des objectifs communs pour lutter contre le terrorisme international, la volonté de coopérer sur le plan économique avec toutes les nations qui œuvres pour le développement, ne doivent pas nous faire oublier notre volonté de défendre notre indépendance politique ». Bref, il précisait que la situation a changé et que les belles années de la Françafrique sont derrière nous. Il allait plus loin, puisqu’il sous-entendait implicitement qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin en confondant hospitalité offerte gracieusement et une invitation à s’immiscer dans les affaires intérieures de la nation. La menace n’était nullement déguisée, elle visait directement l’opération européenne Atalanta, qui aurait pu perdre ses facilitées portuaires et militaires dans ce bras de fer. Le couac technique dans les colonnes de La Nation de la dernière interview de l’ambassadeur Silva à la fin de sa mission n’est que plus révélateur de la tension qui subsistait !

Il semblerait que le projet de l’usine de dessalement qui était dans l’impasse suite à ces vents contraire ait retrouvé un second souffle avec la prise de fonction du nouvel ambassadeur, Adam Kulach, qui a souhaité le dépolitiser. C’est ainsi qu’un cabinet indépendant a été sélectionné afin de voir si l’unité de dessalement pouvait être réalisée sur la superficie restante (3,5 ha). Les conclusions de l’étude avaient finalement permis de réconcilier des positions inconciliables - les voies du seigneur sont impénétrables - en montrant en substance que le projet peut être réalisé après des modifications techniques qui ne modifieront pas les capacités de production souhaitées. Les travaux du « projet phare » de l’UE ont pu finalement débuter le 18 janvier 2018, pour une durée estimée à plus ou moins trois années, et dans la foulée le 30 juillet 2018, le Conseil de l’UE a prolongé le mandat de l’opération Atalanta jusqu’en décembre 2020.

Résolution dénonçant les violences à la suite de Buldhuquo
Les perspectives signalées par le Parlement européen ont été renforcées par la publication, en octobre 2017, d’un rapport sur la gestion des droits de l’homme à Djibouti. Les conclusions du rapport de DefendDefenders [9], CIVICUS [10] et la FIDH [11] mettent en exergue qu’en dépit des engagements pris par le gouvernement, la situation déplorable des droits est restée inchangée, tant dans le domaine des droits politiques et électoraux que pour les restrictions imposées aux activités de la société civile.

Est-il possible qu’à la suite de l’évaluation de la situation, notamment des libertés, lors de sa visite dans le cadre du dialogue UE-Djibouti, Federica Mogherini puisse envisager la mise sous sanctions du pays en référence à l’article 9 de l’accord de Cotonou [12], qui stipule que le partenariat ACP-UE se fonde sur « le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’État de droit », auquel des manquements répétés peuvent entraîner l’application de l’article 96 et aller jusqu’à la suspension de la coopération ? C’est peu probable même si un collectif associatif a saisi en décembre dernier la cheffe de la diplomatie européenne sur cette question.
Le gouvernement malgré son peu d’entrain manifeste pourra toujours se prévaloir d’avoir pris le train en route.
Comme on dit, l’apparence c’est la réalité…

Mahdi A.

Additif : Jeudi 31 janvier, notre rédaction a formulé à la délégation européenne à Djibouti une demande d’interview individuelle de la cheffe de la diplomatie, Federica Mogherini, à relayer aimablement auprès des services concernés à Bruxelles. Nous réitérerons ici notre sollicitation.


[2La Nation, édition 22, double numéro du jeudi 31 janvier-vendredi 1er février 2019.

[3Cassim Ahmed Dini « Une ruade de plus », Facebook, 30 janvier 2019.

[4Abdourahman Mohamed Guelleh dit TX « Déclaration sur le dialogue politique », Facebook, 30 janvier 2019.

[5Omar Elmi Khaireh « Sur la concertation avec le président de la République », Facebook, 1er février 2019.

[6Wikipedia, s.v. « Opération Atalante », voir en ligne.

[7Lettre d’information de la délégation de l’UE à Djibouti, numéro 3, novembre 2014, voir en ligne.

[8« Résolution d’urgence du parlement européen », ACP-Europa, 12 mai 2016.

[9East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (DefendDefenders) est une OSC régionale qui a pour objectif principal de soutenir le travail des défenseurs des droits de l’homme (DDH) dans toute la sous-région, en les rendant moins vulnérables au risque de persécution et en renforçant leur capacité de défense des droits de l’homme. DefendDefenders œuvre au Burundi, à Djibouti, en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya, au Rwanda, en Somalie (y compris le Somaliland), au Soudan du Sud, au Soudan, en Tanzanie et en Ouganda.

[10CIVICUS est une alliance mondiale d’organisations de la société civile (OSC) et d’activistes engagés dans le renforcement de l’action des citoyens et de la société civile dans le monde. Fondée en 1993, l’organisation assure la promotion des voix marginalisées, en particulier celles des pays du Sud. Ses membres sont présents dans plus de 170 pays.

[11La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) est une ONG internationale des droits de l’homme qui réunit 184 organisations membres issu de 117 pays. Depuis sa fondation en 1922, la FIDH a défendu tous les droits de l’homme énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et d’autres textes internationaux relatifs aux droits de l’Homme.

 
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