He Liehui, président directeur général de la holding Touchroad, s’est engagé dans une série de projets d’investissements dans des infrastructures de plusieurs milliards de dollars sur une période de vingt ans. Cette belle histoire d’amour entre la République de Djibouti et le groupe chinois Touchroad International a été concrétisée il y a un an par la signature d’un mémorandum d’entente entre le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, et le jeune patron de la compagnie chinoise. Mercredi dernier, 2 mars, l’homme d’affaire en visite de travail dans notre pays, a rencontré le Premier ministre. L’occasion d’un point presse qui a permis de faire le point sur l’état d’avancement de ses projets depuis un an. Les présentations et la vidéo promotionnelle avaient de quoi donner le tournis, même aux plus aguerris des professionnels de la presse et des officiels de la primature présents.
He Liehui a d’abord rapidement survolé les nombreux projets que Touchroad International, s’est engagé à mettre en œuvre à Djibouti. Il s’agit principalement de constructions d’infrastructures comprenant une zone économique spéciale sur la route de Venise et des projets de complexes hôteliers et résidentiels autour d’activités nautiques et de loisirs, notamment sur les sites de Ras Syan, des Sept Frères et l’île Moucha.
Cette série de projets, dont des centres commerciaux, des hôtels, des resorts touristiques, des centres d’attractions et de loisirs, etc, visent, selon le président de la multinationale, à bâtir un pôle économique, commercial et financier permettant de faire de Djibouti un pays émergent et un hub commercial et bancaire pour toute la région.
Il a d’abord évoqué le chantier de construction du premier projet, un mall, autrement dit un grand espace commercial et de loisirs, le long de la route de Venise, dont la réalisation a été confiée à Halt Group International dirigée par Said Del Wais, principal partenaire de la société chinoise à Djibouti. Selon le PDG du groupe Touchroad, le centre commercial sera ouvert au public vers la fin de l’année en cours. Il comprendra des supermarchés, des salles de cinéma, des restaurants, des cafés et des aires de jeux. Ce sera un endroit convivial et attractif pour les Djiboutiens. Puis, dès 2017 suivront la construction du grand hôtel de Venise, de quais et d’hôpitaux selon les explications de M. Liehui.
Puis, M. Liehui en est venu au cœur de son projet : la construction d’une zone économique spéciale (ZES) sous forme de smart city. Bâtie sur un espace de près de 3,75 km2, elle permettra de réaliser une zone d’affaires et de quartiers résidentiels, entre la mer et l’embouchure de l’oued Ambouli. Appelée l’« Œil de l’Afrique », cette zone comprendra notamment des activités professionnelles, des quartiers résidentiels, commerciaux et de loisirs. Les visiteurs y trouveront toutes les fonctions nécessaires à une vie paisible : écoles, administrations, centres de santé, centres commerciaux, espaces d’écotourisme et espaces verts, ainsi que des hôtels et une marina, qui offriront toute la panoplie d’une petite ville intelligente et miniaturisée pour le plus grand bien de ses résidents et visiteurs.
Cette mini smart city, utilisera abondamment les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour améliorer la qualité des services urbains. Cette ZES sera capable de mettre en œuvre une gestion des infrastructures (eau, énergie, information et télécommunications, transports, services d’urgence, équipements publics, bâtiments, gestion et tri des déchets, etc.) communicante, adaptable, durable et plus efficace, automatisée pour améliorer la qualité de vie des habitants, dans le respect de l’environnement.
Il s’agira d’un ouvrage intégré qui impliquera outre les habitants et usagers, les collectivités locales, les urbanistes et les administrations concernés par l’aménagement du territoire et des villes et, pour le secteur privé, les industriels des secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, des réseaux télécoms et infrastructures, les constructeurs intervenant sur l’équipement matériel des villes intelligentes, les intégrateurs et SSII, les éditeurs, fournisseurs de logiciels propres aux compétences des organismes locaux et les sociétés de conseil, etc.
Ce thème est un concept de marketing parfois utilisé par des sociétés commerciales et des villes, qui n’en traitent souvent qu’un aspect, alors que la ville ou le territoire intelligent ont toujours un caractère multidimensionnel en termes d’acteurs, de domaines ciblés et de briques technologiques. Ce concept offrira une nouvelle vision de Djibouti et contribuera à mettre en adéquation l’apparence de notre capitale avec son rôle économique régional. Les retombées en termes d’emploi, d’accroissement de l’activité économique et des conditions de vie de la population seront au rendez-vous, grâce à la qualité des logements, à l’activité économique et l’emploi qui auront un effet important sur la population et l’économie.
Au-delà de cette zone économique spéciale, le groupe Touchroad compte investir dans la construction d’installations portuaires, aéroportuaires, des complexes commerciaux, des logements, des instituts et des structures hospitalières. Les projets du groupe touchent également des secteurs comme le tourisme, la logistique ainsi que le secteur tertiaire afin d’attirer d’autres capitaux, de mobiliser d’autres investisseurs et de faire de Djibouti une place de choix pour les communautés d’affaires et les promoteurs internationaux.
Le PDG de Touchroad a ensuite présenté une vidéo promotionnelle qui montre les différentes phases de constructions et la réalisation de la zone économique spéciale. Un mégaprojet d’investissement, qui ne se réalisera pas du jour au lendemain a tout de même tenu à préciser le PDG de la holding chinoise. « Nous comptons nous installer à Djibouti pour longtemps. Donc, nous prendrons le temps qu’il faut pour parachever ces projets immenses et nous mobiliserons d’autres partenaires et investisseurs chinois ou d’autres nationalités » a-t-il insisté.
A l’issue de sa conférence de presse, le PDG de Touchroad International a été reçu en audience par le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed. Une rencontre qui a permis au promoteur chinois de faire le point sur l’état d’avancement de ces projets.
Touchroad International, basé à Shanghai, est actif dans des domaines aussi divers que le commerce international, la finance, l’immobilier, les mines, l’éducation, les parcs industriels, la culture ou encore les médias.
Mohamed Ahmed Saleh