Instabilité et recul démocratique au Somaliland
Communiqué du Département d’État des États-Unis, 30 mars 2023 [1].
Les États-Unis sont de plus en plus préoccupés par la poursuite des violences à Las Anood et se joignent à d’autres partenaires internationaux et voisins pour appeler à la désescalade, au respect du cessez-le-feu, à un accès humanitaire sans entrave et à la reprise d’un dialogue constructif en vue d’une solution pacifique. La poursuite de la violence augmentera les capacités des groupes extrémistes à propager l’instabilité et à exacerber la crise humanitaire.
Nous appelons le Somaliland à retirer ses forces de sécurité afin de démontrer son attachement à ces principes. Nous demandons aux milices du Las Anood de s’abstenir de toute action offensive contre les forces du Somaliland. Nous soutenons l’engagement constructif du gouvernement fédéral de Somalie et l’envoi d’une délégation d’anciens des clans et nous nous félicitons de l’engagement pris par le président du Somaliland, M. Bihi, de la rencontrer à Hargeisa.
Nous notons également avec inquiétude que les élections présidentielles au Somaliland ont été reportées depuis novembre 2022, bien au-delà du calendrier prévu par la constitution du Somaliland. Nous appelons les autorités du Somaliland à fixer un calendrier précis et à tenir les élections dès que possible. Les États-Unis sont prêts à faire usage des pouvoirs conférés par la section 212(a)(3)(C) de la loi sur l’immigration et la nationalité pour restreindre la délivrance de visas à des fonctionnaires somaliens, anciens ou actuels, ou à d’autres personnes dont on pense qu’elles sont responsables ou complices de l’affaiblissement du processus démocratique en Somalie, y compris au Somaliland.
Réponse de la République du Somaliland au communiqué du Département d’État américain
Communiqué du ministère somalilandais des Affaires étrangères, 31 mars 2023 [2].
Le gouvernement de la République du Somaliland partage les préoccupations de la communauté internationale concernant la poursuite des violences à Las’anod, déclenchées par l’assassinat d’un homme politique du Somaliland en décembre. Les incursions consécutives de forces extérieures et les attaques contre des zones civiles, y compris la résidence de plusieurs ministres du Somaliland, ont préoccupé la communauté internationale.
Afin de contenir la violence et de rétablir la stabilité, le gouvernement du Somaliland a retiré ses forces de sécurité de Las’anod, déclaré un cessez-le-feu unilatéral et encouragé toutes les parties à s’y joindre. Le gouvernement a également soutenu une mission de paix menée par les Anciens de clans du Somaliland afin d’entamer un dialogue, et a salué l’initiative prise par les gouvernements voisins de servir de médiateurs pour mettre fin aux hostilités.
Cependant, ceux qui ont provoqué ce conflit ont rejeté tous ces efforts. Au contraire, ils ont continué à inciter à la violence et à la désinformation pour déstabiliser la région et remettre en cause la souveraineté de la République du Somaliland. Au cours des deux derniers mois, l’armée du Somaliland a subi des attaques constantes et non provoquées alors qu’elle s’efforçait de contenir l’instabilité et d’éviter une nouvelle escalade militaire pour ne pas nuire aux civils.
À ce jour, les négociations avec les chefs des communautés locales ont été contrecarrées par les attaques menées par des groupes armés. Ces groupes comprennent des membres d’Al-Shabaab, chassés de leurs refuges en Somalie par les activités antiterroristes soutenues par les États-Unis, des membres des forces de sécurité du Puntland et de l’armée nationale somalienne, notamment le commandant du 4e bataillon Danab Brigade, formé aux États-Unis, qui a été tué lors d’un assaut visant des unités militaires du Somaliland.
Comme tous les autres gouvernements, la République du Somaliland a le droit de défendre son intégrité territoriale, et nos forces armées l’ont fait avec retenue et professionnalisme.
Malgré cette situation difficile, le gouvernement du Somaliland n’a toujours pas reçu de réponse à ses demandes de soutien américain pour convaincre les autorités du Puntland d’empêcher l’arrivée de combattants et d’armes depuis leur territoire vers Las’anod, ou pour permettre aux Anciens d’entamer des pourparlers. En conséquence, les milices armées opèrent en toute impunité à Las’anod, intimident les dirigeants locaux qui souhaitent entamer un dialogue politique avec le gouvernement et créent un environnement favorable aux terroristes. L’incapacité des États-Unis et d’autres pays à s’engager de manière constructive, objective et impartiale, risque d’enhardir ces milices et de prolonger le conflit.
Le gouvernement de la République du Somaliland exhorte une fois de plus les États-Unis, l’Union africaine et la communauté internationale à travailler en solidarité avec notre peuple pour rétablir la sécurité à Las’anod et soutenir une solution durable qui inclut la reconnaissance de la souveraineté du Somaliland.
Malgré ces défis, nous sommes déterminés à mettre en œuvre des élections démocratiques, un droit que le gouvernement a maintenu dans un processus modèle pour la région.
Conformément à nos lois, la Commission électorale nationale est chargée d’organiser les élections dans notre pays. C’est donc à elle qu’il incombe d’élaborer une feuille de route pour le déroulement des élections.
Traductions Human Village à partir de DeepL.
[1] Voir en ligne « Instability and Democratic Backsliding in Somaliland ».
[2] Voir en ligne « The Republic of Somaliland’s response to the US State Department Statement ».