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Une crise économique et sociale s’annonce
 

La crise générée par l’épidémie de covid 19 n’est pas seulement sanitaire, elle est aussi économique et sociale. Dans le monde entier, cette crise compromet les résultats d’efforts fournis depuis des années. La plupart des secteurs sont touchés, en particulier le tourisme, l’hôtellerie, le transport aérien, le BTP, l’automobile, la culture, etc.

À l’échelle internationale, l’ONU a mobilisé des fonds initialement destinés aux objectifs pour le développement durable pour soutenir les États membres. Quelque 17.8 milliards de dollar qui devaient couvrir le programme de développement durable ont été redirigés vers les besoins liés au covid 19.

Face à cette crise économique et sociale, quelle réponse apporter ? Comment juguler ses effets dévastateurs ? C’est dans cette optique que le gouvernement djiboutien a publié sous le nom de « pacte national solidaire », une évaluation macroéconomique de l’impact du covid-19 sur l’économie de Djibouti en 2020, réalisé en concertation avec la Banque mondiale, le PNUD, le FMI et la CEA. Selon les hypothèses, entre 30 000 et 40 000 emplois sont menacés.

Des situations difficiles dans le secteur du tourisme
Abdi Hassan est gérant d’une agence de voyage. Son activité a été durement touché par le covid-19. Depuis fin mars, toutes ses activités sont à l’arrêt. « Nous sommes au bord de la ruine, si on nous assiste pas » nous dit-il .
Son agence a raté les fêtes de Pâques, où il y a d’habitude de nombreux voyageurs. La haute saison, à savoir les mois de juin, juillet et août, sera sans doute blanche à cause de la fermeture des frontières qui va se prolonger jusqu’au 1er septembre. « Si l’Etat ne nous assiste pas, on risque de fermer boutique et retomber dans le chômage… ».
L’Association djiboutienne des agences de voyage et du tourisme, dont il est membre, a entrepris des démarches pour sensibiliser les pouvoirs publics sur cette situation qui touche aussi de plein fouet les professionnels des transports aériens.
Safia est mère de famille, elle tient un petit restaurant au quartier 6. Avec son commerce, elle subvenait aux besoins de ses enfants, dont le père est décédé il y a quelques années. Depuis le confinement et la crise du covid 19, elle s’est retrouvée au chômage. « Pour l’instant nous survivons avec mes maigres économies, et j’ai une grande appréhension quant à l’avenir », affirme t-elle, un trémolo dans la voix.
Les guides touristiques ont du arrêter leurs activités et revenir à la maison, faute de clients, après la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes, et l’interdiction des circulations de personnes. Ils travaillent avec des agences de voyages ou des sites touristiques qui ont mis la clé sous la porte. « Vous savez, si les touristes étrangers ne sont pas là, nous on ne peut pas gagner notre vie », reconnaît Mohamed, père de famille. Les guides n’ont pas d’autres alternative que de croiser les bras et d’attendre la fin du confinement ou du covid 19, pour reprendre leurs activités. Confinés, ils sont sans couverture aucune face aux conséquences économiques de cette pandémie. « Depuis le début du confinement, je n’ai pas pu assurer une journée de travail et j’attends la fin de la maladie pour reprendre mes activités », nous confie Ali, guide touristique qui sillonnait le pays avec les touristes. Espérant que les organismes en charge du domaine se saisissent du dossier et soutiennent les petits emplois, souvent informels mais qui faisaient vivre plusieurs dizaines de personnes qui subvenaient aux besoins de leur famille. Les guides sont la partie visible de l’iceberg, on peut aussi citer les nombreux sites touristiques qui ne sont plus opérationnels, les serveurs, les restaurateurs, les vendeurs de coquillages et produits de l’artisanat, qui subissent le conséquence de l’arrêt de la vie touristique. La reprise des activités n’étant pas prévue avant septembre, il serait nécessaire de prendre en compte les difficultés de ce secteur qui faisait vivre de nombreuses familles.

Kenedid Ibrahim

 
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