Notre rédaction vient d’apprendre que les directeurs de la publication [1] et de la rédaction [2] de La Nation ont été officiellement remplacés à la suite de la publication dans les colonnes du quotidien national, en date du dimanche 15 octobre 2017, d’un long article consacré à Thomas Sankara intitulé « La renaissance d’un héros africain ». Un passage[3] de ce texte - initialement publié sur RFI [3] – serait la cause de ce « tremblement de terre » au sein de la rédaction.
Depuis, ces journalistes réputés, appréciés dans la profession, avaient une épée de Damoclès suspendue au dessus de leur tête en attendant la décision définitive sur le sort qui leur serait réservé après leur suspension décidée dans la foulée. Ils avaient reçu de nombreux messages de soutien de leurs lecteurs dans cette épreuve.
Le couperet est tombé hier ; une nouvelle direction prend les rênes du journal. Ali Barkat Siradj semble avoir anticipé cette décision puisqu’il s’adressait à ces lecteurs la semaine dernière avec ces mots : « Je crois que cet article est le dernier que j’aurai écrit dans mon journal. En attendant des jours meilleurs, je vous salue et vous embrasse ».
Par solidarité, par amitié, Human Village, reproduis ici, le post d’Ali Barkat Siradj – sans doute l’une des meilleures plumes journalistiques du pays, pour ne pas dire la meilleure - sur sa page Facebook en date d’hier et republie son dernier édito, consacré à l’effroyable attentat en Somalie :
« Il faut savoir quitter la table/lorsque l’amour est desservi/ sans s’accrocher l’air pitoyable/ mais partir sans faire de bruit.
C’est sur ces vers de Charles Aznavour que je tourne l’une des plus importantes pages de ma vie. Et je voudrais souhaiter du succès à mon collègue Fahim Ibrahim qui me succède à la direction de la rédaction de La Nation ainsi qu’à notre cher MOF qui sort d’une dure épreuve et qui vient d’être nommé directeur de la publication. Chers amis, même si j’aurais préféré une passation autrement plus conviviale, je vous souhaite du succès dans vos nouvelles responsabilités. Bonne chance ! »
Pour la petite histoire on notera que dans notre petit pays les indélicatesses financières de « haut vol » sont plus excusables que les crimes de lèse-majesté, même non intentionnels...
Bon vent les amis : n’oubliez pas que les colonnes d’Human Village sont vôtres !
Mahdi A.
[1] Mohamed Mahamoud Kadieh.
[2] Ali Barkat Siradj.
[3] « Thomas Sankara : mort et renaissance d’un héros africain », RFI, 13 octobre 2017.