Human Village - information autrement
 
Grand Oral du Premier ministre, saison 3, épisode 1
par Mahdi A., octobre 2017 (Human Village 31).
 

Le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a prononcé hier matin, dimanche 1er octobre, son traditionnel discours solennel de politique générale, le dernier de la 7e législature. Human Village en résume les principales lignes.

La bonne gouvernance mise en avant…
« Je veux vous confirmer aussi que les règles de bonnes gestions financières et administratives, appliquées par l’administration centrale, seront étendues à toutes les entreprises publiques, qui devront donc se conformer aux mêmes critères d’exigences de bonne gouvernance. Ceci est un des volets de la réforme administrative. Cette politique budgétaire de l’ensemble du secteur public permettra à notre économie de mieux bénéficier des fruits de la croissance et des retombées des énormes investissements publics qui sont réalisés. Ceux-ci ont été effectués dans les secteurs des transports, de l’eau et de l’électricité principalement. »

On est décontenancé que le Premier ministre revienne sur un thème pourtant longuement évoqué, il y a exactement un an de cela jour pour jour. Il indiquait alors, déjà, que « les règles de transparence, de rationalisation et d’efficacité seront appliquées aux établissements publics et sociétés d’État. Il en résultera une plus grande justice sociale et un meilleur potentiel financier ».
Le Premier ministre attend que ces sociétés se conforme à la nouvelle législation et qu’elles engagent les correctifs attendus, suite notamment à la publication du code de la bonne gouvernance des entreprises publiques [1]. Sur le fond le commentaire est pertinent et son avis ne peut qu’être partagé… Mais pourquoi rappeler la stricte application de la loi ? Le Premier ministre rencontre t-il des freins à la mise en œuvre de ce Code, ou des difficultés à redéfinir la composition des conseils d’administration des entreprises publiques en en retirant les détenteurs de casquettes multiples. En effet, le cumul de la présidence de plusieurs CA n’est pas très sains, il faut le reconnaître. A force de traîner sur le sujet, il prend le risque que les détracteurs du gouvernement présentent ce dispositif de transparence comme une simple tactique politicienne, voire cosmétique, qui n’annoncerait aucune véritable amorce d’une évolution majeure en termes de gouvernance.

Sur les infrastructures
« De nombreux nouveaux ports vont rentrer en pleine activité, à Doraleh, mais aussi à Tadjourah et au Goubet. Les retombées économiques et sociales ne seront plus concentrées à Djibouti, et les régions de l’intérieur en bénéficieront aussi. Le corridor routier sud vers l’Éthiopie de la RN1 sera rénové et amélioré, alors que le corridor routier nord à partir de Tadjourah sera en voie d’achèvement ».

A propos du corridor nord, le Premier ministre a raison de se féliciter d’un projet de loi présenté en conseil des ministres le 19 septembre dernier, « portant ratification de la convention de prêt entre la République de Djibouti et le Fonds saoudien pour le développement sur le financement du projet de réhabilitation de la route Djibouti-Tadjourah » [2], d’un montant de 1,8 milliards de francs Djibouti. Toutefois, concernant le corridor sud, et notamment les pénibles 120 kilomètres reliant la ville de Dikhil à la frontière de Galafi, on ne voit pas vraiment comment le Premier ministre compte financer cette réhabilitation. À notre connaissance, les financements n’ont pas été mobilisés pour le moment. Pourtant il y a une véritable urgence. Les camionneurs éthiopiens empruntant le corridor de la RN1 n’en peuvent plus de passer plus de six heures de temps pour parcourir ces incroyables cent-vingt kilomètres, en si mauvais état, que le macadam a d’ailleurs disparu… Ils constatent en outre que les frais d’entretiens des poids lourds ont bondi du fait de la vétusté de ce bout de route.

Formation et emploi
« Tous ces lourds investissements ont pour finalité la création d’emplois permanents pour les djiboutiens. En effet le gouvernement œuvre dans le but de répondre aux attentes de nos concitoyens. Et la première de ces attentes est évidemment l’emploi. […] Nous avons ainsi mené des actions pour insérer les jeunes dans le monde du travail, par l’intermédiaire de stages. Montrer les réalités des entreprises aux demandeurs d’emplois et faire connaître aux entrepreneurs les qualités et compétences des jeunes, sont les résultats de cette initiative. Cela va permettre de faciliter les embauches, et sera poursuivi et renouvelé. »
Le compte rendu du 18e conseil des ministres, du mardi 26 septembre, nous renseigne sur l’une des nouvelles dispositions pour ne pas aggraver le nombre de chômeurs - estimé par le FMI à 48,5% de la population – auxquelles fait allusion le Premier ministre. « Ce projet de décret a pour objet d’inciter les entreprises, en fonction de leurs effectifs, à recruter par un contrat d’apprentissage les jeunes de 16 à 25 ans afin de suivre une formation en vue d’acquérir une qualification professionnelle. Ce texte prévoit les conditions d’apprentissage et son exécution. La finalité du projet est d’une part de préparer les apprentis à l’entrée dans le marché du travail par l’apprentissage des métiers et d’autre part de faciliter l’insertion des jeunes dans le milieu professionnel ».

Il s’agit des nouvelles dispositions pour stabiliser le nombre de chômeurs, notamment les contrats de travail de courte durée subventionné par l’Etat ou des aides à l’embauche. Elles visent les personnes éloignées de l’emploi de longue date, ou les jeunes. Elles ont un rôle d’amortisseurs social avec l’accompagnement et la formation des bénéficiaires. Ce dispositif a fait ses preuves puisque la cohorte de 140 jeunes insérés en entreprise l’an dernier ont été à 41 pour-cent recrutés à la fin de leur stage [3].
Questionné dans nos colonnes sur ce nouvel outil gouvernemental pour lutter plus efficacement contre les affres du chômage, le ministre du travail chargé de la réforme de l’administration, nous en a dit plus sur ce programme : « Notre idée est simple : puisque les entreprises se plaignent que les jeunes diplômés ne correspondent pas aux profils recherchés par le privé, nous leur avons demandé qu’ils les prennent en stage, sans que cela ne leur coûte un franc puisque les stagiaires sont rémunérés par nous durant huit mois. Le stagiaire sera payé mais avec un objectif, c’est que le jeune intègre ensuite l’entreprise. Cette immersion en entreprise permettra aux bénéficiaires d’acquérir une première expérience professionnelle et à terme de pouvoir être recruté si les résultats du stage ont été satisfaisants. Gardons à l’esprit que, même s’il n’est pas recruté, le stagiaire gagnera en expérience, mais également en assurance, et pourra se prévaloir d’une première expérience professionnelle. On va donner à travers ce projet pilote un coup de pouce, un coup de main, à tous ceux qui veulent trouver un emploi. On va faire le lien, le pont, entre les offres disponibles et les demandeurs. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il y a de nombreux cas de diplômés âgés de 35 ans qui n’ont jamais exercé un emploi, tandis que d’autres, faute de mieux, deviennent taximen ou femme de ménage. Ces situations sont inacceptable ».
Avec ces contrats aidés, le privé laisse aux jeunes insuffisamment expérimentés et formés une chance d’apprendre sur le tas en immersion totale dans un environnement de travail. Les entreprises participent à ce new deal pour l’emploi en prenant en charge le temps perdu en formation durant le stage. L’État, avec l’appui de ses partenaires, verse aux bénéficiaires une allocation mensuelle de formation de huit mois. Le concept ne peut que séduire. Il est aussi révélateur de la grave crise de notre système éducatif qui ne répond plus aux défis de l’emploi et donc aux attentes des employeurs.
Ce triste constat n’empêche pourtant pas le Premier ministre d’affirmer que le « gouvernement a fait depuis plus de quinze ans des efforts dans le domaine de la formation, de l’éducation et de la santé pour que notre jeunesse puisse s’insérer dans le monde du travail avec efficacité et compétence. Toutes les conditions matérielles leur sont données avec les importants investissements qui ont été faits ».

Mohamed Abdellah Mahyoub, secrétaire général du ministère de l’éducation, décrivait pourtant dans nos colonnes une réalité toute autre, notamment sur la qualité de l’enseignement délivrée : « Il y a eu deux moments décisifs pour l’éducation : les États généraux de l’éducation de 1999, et le colloque de cette semaine [en 2016]. Au début des années 2000, on se détachait des programmes français, du système élitiste où uniquement 8% des classes d’âges parvenaient en Terminale, une déperdition énorme. Les États généraux ont posé les jalons en termes d’objectifs, de finalité de la nouvelle école djiboutienne. Seize ans après, il est normal que l’on se pose la question de la qualité. Une nouvelle page s’ouvre dans le prolongement des États généraux, c’est la suite logique. Si l’on veut améliorer les résultats de nos jeunes, si l’on veut réconcilier les parents avec l’école, il fallait un grand chantier de la refondation de l’école. Nous allons dégager ensemble une conception commune, autour des recommandations de toutes les parties concernées par ce défi sociétal, afin de nous permettre d’élaborer un plan d’action ». Ali Abdi Okieh, enseignant de base à Balbala donnait son sentiment sur les raisons de l’échec du système scolaire djiboutien : « Le retard scolaire est invraisemblable ! Il devient évident qu’il faudrait revoir la méthode pédagogique. Le niveau des enfants, tout le monde en parle : la baisse du niveau général est une triste réalité. Le nombre d’élèves qui quittent le système scolaire sans qualification ou sans même maitriser les savoirs de base – lire, écrire, compter - est en augmentation constante. Pourquoi cette situation ? Ces quinze dernières années, nous avons commencé à excuser nos bêtises pour dire les choses crûment. Le nombre d’élèves par classe n’a pas arrangé les choses. Nous, les enseignants, avons baissé les bras, abattus devant les défis, la fatalité.
Cependant il me plaît de constater qu’au niveau du recrutement, un progrès notable a été réalisé cette année. Le niveau bac n’est plus accepté, aujourd’hui le diplôme minimum exigé est celui du master. La formation dispensée aux enseignants porte en elle, en partie, les germes des difficultés actuelles : elle est sommaire. Du fait des urgences du ministère, les nouvelles recrues sont immédiatement envoyées sur le terrain pour enseigner » [4].

Rassurons-nous, un espoir existe ! Le gouvernement semble avoir pris le taureau par les cornes et décidé à reparer ses errements. Un colloque s’est déroulé les 19, 20, et 21 décembre dernier sur l’amélioration de la qualité des enseignements. Ayan Osman Abrar, conseillère technique auprès du ministre, semblait plutôt confiante sur l’aggiornamento en cours pour permettre de redéfinir l’école de demain :
« La formation professionnelle est notre priorité ! Une des causes fondamentales du chômage des jeunes est l’inadaptabilité de l’école. Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas nous occuper de l’enseignement traditionnel et ne pas procéder aux nécessaires correctifs. Nous voulons redonner ses lettres de noblesse à la formation professionnelle, la sortir de cette décrépitude. Il faut savoir que l’enseignement professionnel requiert un financement beaucoup plus important que l’enseignement général. Dans l’enseignement général, il faut une table une chaise, des manuels, un tableau, et un enseignant. Dans la formation professionnelle, on parle d’infrastructures adaptées, d’équipements spécialisés, d’intrants coûteux…Cela demande presque un financement permanent et jusqu’à présent le financement disponible ne le permettait pas. La donne doit changer et des moyens supplémentaires devront être mobilisés.
Si l’on ne prend pas en considération ce qui sortira de ce colloque, que l’on ne tienne pas compte des recommandations, il n’y aura plus de nouvelle chance pour l’école djiboutienne ! On ne peut pas perdre la confiance que l’on nous témoigne à nouveau pour transformer l’école. Pour autant il faut également comprendre que ces responsabilités nouvelles, notamment ces exigences de qualité attendues, doivent-être partagées ! Les parents d’élèves doivent aussi jouer leur rôle : ils ont démissionné, ne se présentent pas aux réunions parents-enseignants, et lorsqu’ils sont convoqués à cause de difficultés de leur enfant, ils injurient l’enseignant… Lorsque vous êtes confrontés quotidiennement à ces situations invraisemblables, comment voulez-vous que l’enseignant ne soit pas découragé ? Voilà pourquoi ce colloque est si important. Il faudra tout remettre à plat ! Il s’agira également de réfléchir à l’amélioration de l’accueil des parents à l’école et du rôle qu’ils doivent jouer pour accompagner leurs enfants tout au long de leur scolarité. »

La sécurité et l’opposition
« [M]a détermination est grande et inébranlable, quand il s’agit de défendre le sol national face aux attaques. La nation unie fera front à ces agressions, qu’elles soient directes, ou indirectes, par l’intermédiaire de mercenaires et de terroristes extrémistes, comme c’est le cas avec l’Érythrée. Mais ici encore il faut dire la vérité. Ceux qui agissent en tant que mercenaires sont en fait des soldats érythréens. Ils enlèvent des citoyens djiboutiens, commettent des attentats et se replient dans leur pays. Nous n’oublierons pas nos deux compatriotes enlevés.
Nous devions être tous unis avec eux car ils symbolisent une agression contre notre territoire national. Certains opposants voudraient faire passer ces attaques terroristes perpétrées de l’étranger comme des mouvements de soulèvement. Mais la manière même dont ces agressions se déroulent montre à l’évidence le contraire.
Le gouvernement restera donc vigilant contre les fauteurs de trouble et tous ceux qui s’attaquent aux biens et aux personnes, quels que soient les prétextes invoqués. Il n’est pas acceptable que des mercenaires puissent retirer de leur famille, et enrôler de force à l’étranger, des enfants soldats contre leurs propres frères djiboutiens. Cela rappelle l’action de banditisme effectuée sur la route de Tadjourah contre des civils, action soutenue par certains opposants vivant à l’étranger. Je vous confirme que la sécurité sera assurée avec la plus grande fermeté du nord au sud du pays, dans toutes les régions comme à Djibouti. Toutes nos forces armées et de police seront prêtes à intervenir sur l’ensemble du territoire. »

Abdoulkader Kamil Mohamed se dit prêt à engager le pays vers une voie plus sécuritaire pour venir à bout de ce qu’il nomme des « mercenaires ». Il fait allusion dans son intervention à « deux compatriotes enlevés »... On notera que cette information n’a jusqu’à lors, jamais été rendue officiellement public ni par le gouvernement ni par les médias publics. Le Premier ministre doit certainement avoir en tête, le kidnapping survenu à proximité du lieu-dit Dalaï Af, le 27 juin de cette année, au cours duquel le caporal chef Gouled Mahmoud et le médecin laboratin Mohamed Houssein Hamadou avaient été pris en otage par des combattants du FRUD armé. Dans la même veine on peut rappeler qu’en 2009, dans la zone de Ouéima, et plus précisément au niveau du poste administratif de l’Alaili Dada, cinq agents temporaires de la DISED, recrutés le temps du recensement, avaient également été kidnappés par des éléments du FRUD armé. Plus chanceux, ils avaient été libérés après quelques jours. Cet incident avait d’ailleurs mis fin au recensement de la population dans l’arrière pays de la région d’Obock pour des raisons de sécurité. Les données disponibles pour cette zone se fondent sur des estimations.

Dans son intervention, le Premier ministre récuse avec véhémence que ces agissements puissent être l’œuvre de Djiboutiens pouvant faire partie d’un quelconque mouvement d’opposition. Pour lui, la main invisible derrière ces actes odieux se trouverait en Érythrée… Pourtant le président de la République n’a pas semblé contester l’existence d’un front armé, le reconnaissant du bout des lèvres à l’occasion d’une question de l’éditorialiste de Jeune Afrique, François Soudan, concernant l’existence d’un mouvement résiduel de rébellion dans le nord du pays. « Le Frud est un mouvement suscité et entretenu par l’Érythrée qui, a défaut de recruter ici, en est réduit à enlever de jeunes Afars pour les emmener de l’autre côté de la frontière. C’est une nuisance externe, rien de plus » avait déclaré Ismaïl Omar Guelleh. [5].
On peut penser que nier l’existence d’un mouvement rebelle national ne favorisera probablement pas le dialogue et la résolution du conflit de manière pacifique une fois pour toute.

Les élections législatives de février 2018
« Nous nous trouvons à la veille d’une grande échéance électorale. Celle-ci va consister à donner au Parlement la plus grande majorité pour continuer à soutenir l’action du président Ismaïl Omar Guelleh.
Députés de la majorité présidentielle. Je tenais à vous dire que quel que soit notre avenir au sein de cette noble assemblée, nous devons continuer à agir en tant que Djiboutien militant. […] Chacun de nous continuera à être un Djiboutien qui fait passer l’intérêt national avant ses propres intérêts, en luttant pour le succès de la réalisation du projet du président de la République.
Dès à présent, allons à la rencontre de nos concitoyens, pour leur indiquer tous les axes de développement sur l’ensemble du pays, qui comme chacun de nous peut le constater de ses propres yeux, s’accélère.
Allez dès maintenant retrouver, dans vos régions et vos communes, les responsables locaux pour que ensemble nous soyons plus forts en unissant nos efforts. […] Tous unis, faisons gagner les prochains députés qui sont attachés à la réussite du combat du président de la République pour la nation Djibouti ».

Devant l’importance de l’échéance, Abdoulkader Kamil Mohamed en appelle à la fibre patriote, la fibre citoyenne des élus et de la population. Il joue sur la corde sentimentale qui touche les gens, en faisant en sorte de lier patriotisme, développement économique et le vote utile : le bulletin vert.
Evoquant les profonds bouleversements en cours qui seraient chargés de promesses pour le pays, il demande aux parlementaires de s’engager pour soutenir cet objectif national : « chacun de nous continuera à être un Djiboutien qui fait passer l’intérêt national avant ses propres intérêts, en luttant pour le succès de la réalisation du projet du président de la République ». Les élus doivent comprendre que la modernisation et le rajeunissement de la classe politique auront pour conséquence un important ménage de printemps. Par altruisme ou amour de la nation, ils devront dans leur grande majorité céder leur place sur les bancs de l’Assemblée nationale, à d’autres. Pas certains qu’ils apprécient la couleuvre : la course à l’échalote pour faire figurer son nom sur la liste de la majorité risque d’être mouvementée...

L’opposition s’y prépare également de son côté. La constitution d’une grande coalition des partis de l’opposition serait en cours de constitution afin de permettre d’unir leurs forces, de serrer les rangs pour affronter le « rouleau compresseur » de la coalition présidentielle.
La loi n’autorise à concourir aux législatives que les partis reconnus par le ministère de l’intérieur. Cette coalition, réunissant donc uniquement des partis homologués, serait toujours en discussion pour se donner un nom. En attendant, on la qualifie de « jamaïcaine », reprenant une expression en vogue en Allemagne qui souligne que l’on peut surmonter les antagonismes les plus vifs. Mohamed Daoud Chehem devrait en être le chef de file. Elle devrait normalement comprendre le Parti djiboutien pour le développement (PDD) de Mohamed Daoud Chehem [6], l’Alliance républicaine pour le développement (ARD) de Cassim Ahmed Dini, le Centre des démocrates unifiés (CDU) de Omar Elmi Khaireh [7], et l’Union pour la démocratie et la justice (UDJ) de feu Ismaïl Guedi Hared.
Exit les Model [8], MRD [9] et RADD [10] qui de facto, se verraient priver de tribune médiatique et de candidats pour ces élections. Ils n’ont en effet pas été autorisés par le gouvernement à participer à la vie politique pour divers motifs.
Si cette coalition « jamaïcaine », sans doute annoncée entre la fin du mois d’octobre et le début novembre, devait se confirmer, il ne fait de doute que l’UMP ne boudera pas son plaisir !

En divisant ses forces, on retiendra que l’opposition n’a pas tiré des enseignements des dernières législatives : on ne voit pas comment la nouvelle coalition compte recréer l’alchimie de février 2013 - année où tout semblait possible pour eux – en se privant de candidats issus du Model, du MRD et du RADD, de leurs militants et de leur expertise organisationnelle, notamment des rassemblements populaires ?

Enfin on constate que l’appel d’Abdourahman Mohamed Guelleh, président du RADD, demandant depuis son compte Facebook aux députés de l’opposition de se diriger vers la sortie quand le Premier ministre se mettrait à lire son discours politique, n’a pas eu l’écho souhaité...

Mahdi A.


[3« Les contrats aidés… pour lutter contre les affres du chômage », Human Village n° 30, juillet 2017.

[4« Réactions sur les perspectives du système éducatif », Human Village n° 28, décembre 2016.

[6« En aparté… Mohamed Daoud Chehem », Human Village n° 26, mars 2016.

[7« En aparté… Omar Elmi Khaireh », Human Village n° 26, mars 2016.

[8Model : Mouvement pour le développement et la liberté.

[9MRD : Mouvement pour le renouveau démocratique.

[10RADD : Rassemblement pour l’action, la démocratie et le développement.

 
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