Dans les banques, dans les assurances, à l’EDD, à l’ONEAD et dans tous les autres services publics, les Djiboutiens ont du mal à faire la queue et à attendre leur tour. Souvent c’est l’anarchie, et des personnes qui ont les nerfs à fleur de peau en viennent parfois aux mains pour faire respecter l’ordre. Si ailleurs, chacun attend calmement son tour dans les guichets pour payer ses factures ou d’autres prestations, dans notre pays les gens n’ont pas cette culture de l’organisation.
Partout c’est l’attroupement et on ne sait pas qui doit passer et qui doit attendre. Lorsque des files se constituent, certaines personnes qui viennent à peine de débarquer veulent être servies illico presto. Elles s’adressent sans gêne à l’agent qui est au guichet, soit parce qu’elles le connaissent, soit parce qu’elles ne veulent pas attendre leur tour pour une raison ou une autre. Et cela provoque le courroux des gens qui se sont donné la peine de faire la queue et respecter l’ordre.
Souvent il n’y a pas d’organisation et on doit attendre de nombreuse heures pour voir se décanter un attroupement sauvage autour des guichets. Des foules bigarrées les prennent d’assaut.
L’autre jour au guichet de l’EDD, un monsieur venu payer de nombreuses factures, a engagé avec l’agent une conversation à bâtons rompus. De longues minutes se sont égrenées et la personne suivante a, à maintes reprises, rappelé cette situation qui perdure. Le client concerné a, non sans gêne, pris presque une demi-heure pour quitter les lieux. Nous avons assisté à des échanges de propos peu amènes entre les deux hommes. Des situations pareilles on en voit tous les jours.
Lorsque vint mon tour de passer au guichet, l’agent me signifie qu’il doit servir d’abord une personne qui était venue avant moi. Seulement voilà que ladite personne n’a pas fait la queue et se trouve collée à la fenêtre du guichet à un angle éloigné. Je fais savoir à l’agent que je dois passer car c’est mon tour. Que nenni. « Mais comment pourrais-je savoir que cette personne est venue avant moi ? » demandais-je. Réponse laconique de l’agent qui me demande de faire confiance à sa bonne foi. Finalement j’ai cédé la place.
Je me rappelle il y a de cela quelques années, dans un pays européen, j’ai eu la malencontreuse idée de demander des précisions à un employé d’un service public alors qu’une longue file attendait. Tout le monde a sifflé en même temps pour me rappeler de faire la queue. Ainsi je me suis résolu à respecter l’ordre malgré mon empressement car je risquais de rater un vol. Dans ces pays on ne badine pas avec l’ordre et on est éconduit au moindre faux pas.
Je me demande souvent pourquoi dans notre pays les gens ont horreur de faire la queue et de respecter l’ordre. Certains services sont obligés de faire appel au service d’ un policier ou d’un agent de sécurité pour faire respecter la priorité. Alors que c’est simple comme bonjour, si chacun attend son tour, tout le monde est vite servi et le service sera rendu rapidement. Alors manquons-nous tous de civilité ?
Je ne le pense pas, mais toujours est-il que le Djiboutien peine à respecter l’ordre et surtout dans les lieux publics et autres services. Il a du mal à attendre son tour et respecter celui des autres. Vivement un djiboutien respectueux de la société et qui n’empiète pas sur les droits d’autrui.
Kenedid Ibrahim
Merci pour ce texte... J’affirme avec ma propre expérience que les Djiboutiens de la génération de 50 et plus n’aiment pas ou ne comprennent pas les codes concernant les queues, attentent sur les codes de conduites urbaines pour résumés... Ce sujets doit être plus développés en public. J’invite la RTD a faire un programme sur ça.
peace