À partir d’un communiqué de la présidence de la République
Le chef de l’État, Ismail Omar Guelleh, a déclaré que « nous devons davantage user de proximité constante et durable vis-à-vis de nos compatriotes » lors d’une allocution prononcée ce samedi à la tribune du 13e congrès ordinaire du Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), le parti qu’il dirige et qui est la principale formation politique de notre pays.
« Au terme de quarante trois ans d’existence, où il a donné tous les gages d’une crédibilité immuable et exceptionnelle sur la scène politique nationale, notre parti doit désormais s’atteler à investir davantage le terrain et relever le défi d’une proximité constante et durable vis-à-vis de tous nos concitoyens », a dit en substance le président de la République, qui a été réélu à la tête du RPP lors de ce congrès.
« Nous devons accroitre notre charge d’écoute et apporter des solutions viables et pérennes à chacun de nos compatriotes », a-t-il ajouté, « cela suppose une plus grande transformation de nos annexes et locaux divers en des structures ouvertes en permanence, au service des Djiboutiennes et des Djiboutiens », a-t-il poursuivi avant de former le vœu que « les membres de la coalition UMP qui viennent d’être élus aux dernières élections régionales et communales servent de relai efficient aux besoins et aux aspirations profondes de notre population ».
A propos des nouveaux élus locaux de l’UMP, le chef de l’État a évoqué le parcours politique de Said Daoud, qui a eut l’honneur d’être élu maire de Djibouti. « C’est une figure très connue dont la connaissance qu’il a sur les valeurs du parti n’a d’égal que le sens aigu de fidélité qu’il a toujours manifesté », a noté le président.
Le chef de l’État a évoqué « la coïncidence de la tenue du congrès d’aujourd’hui à la date du 19 mars comme un heureux hasard de calendrier nous permettant de fêter à la fois l’anniversaire de la principale formation politique de notre pays et, de se remémorer un point d’histoire hautement douloureux de notre passé . […] C’est le 19 mars de l’année 1967 que notre population a fait les frais d’une tragique violence qui s’est étendue jusqu’à la veille de notre indépendance », a-t-il affirmé, louant « la bravoure, l’unité et la persévérance dont ont fait montre par la suite, sur le laps continu de dix années, jusqu’en 1977, nos aînés pour affronter tous les dangers, souvent au prix de leur vie, afin de relayer l’aspiration collective de notre société à l’auto-détermination » [1]. « Après l’acquisition de notre Indépendance, notre pays su échapper au piège du néo-colonialisme grâce la clairvoyance des deux leaders charismatiques que furent, paix à leur âme, le président Hassan Gouled Aptidon et le Premier ministre Barkat Gourad Hamadou », a noté dans la foulée Ismail Omar Guelleh.
L’allocution du chef de l’État, se déroulait dans le cadre des travaux du congrès du parti, qui comprenait sinon principalement un rapport d’activité du secrétaire général, Ilyas Moussa Dawaleh.
Les partis membres de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) dont le FRUD, le PSD, l’UPR et le PND, ont assisté à ce 13e congrès du RPP. La participation des partis alliés à cet évènement s’est surtout traduite par une motion de soutien que chacun des leaders de ces formations partenaires a apporté à la réélection du président Ismail Omar Guelleh à la tête du RPP.
Animé de bout en bout par les différentes troupes artistique et culturelle de notre pays, le 13e congrès du RPP servit également de stand, au niveau de l’esplanade du Peuple, à une exposition vente des produits tirés de l’agriculture djiboutienne.
Outre les membres, au complet, du comité exécutif et du comité central, les cadres, responsables, militants et sympathisants du RPP ont participé en grand nombre au 13ee congrès ordinaire de leur parti.
À noter également la présence à cet évènement d’une importante représentation de la composante féminine du parti, issue de l’ensemble des régions de l’intérieur et de la capitale, au premier rang de laquelle la première dame de notre pays et présidente de l’Union nationale des femmes djiboutiennes (UNFD), Kadra Mahaoud Haid.
Allocution d’Ilyas Moussa Dawaleh, secrétaire général du RPP
Le 13e congrès ordinaire de notre parti, prévu le 5 mars, a été reporté en raison des élections que nous venons de vivre. Or, le hasard du calendrier a voulu que la date retenue pour ce congrès soit le 19 mars. Cette date a sa place dans notre mémoire collective.
Parler de cela, c’est revivre un tant soit peu les événements sanglants du 19 mars 1967. Plus d’un demi-siècle après, le devoir de mémoire s’impose avec force et acuité. Plus d’un demi-siècle apprès, le temps est venu de commémorer l’immense sacrifice des hommes et des femmes qui ont souffert dans leurs chairs et dans leur dignité pour faire triompher la marche vers l’indépendance.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs, chers congressistes,
Il m’est difficile de taire la fierté de voir aujourd’hui dans nos rangs, des élus des listes UMP qui viennent de remporter les élections régionales et communales. Nous leur adressons nos félicitations, tout en saluant la maturité dont nos compatriotes ont su faire preuve une fois de plus, en participant massivement à ce scrutin.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs, chers congressistes,
L’évocation de l’histoire ne peut nullement occulter la portée décisive du congrès qui nous réunit aujourd’hui, et qui doit encore une fois formater l’avenir de notre formation politique qui célèbre aujourd’hui le 43e anniversaire de sa fondation. Quarante trois ans d’efforts et d’union rendus possibles grâce à des hommes, dont vous mêmes Monsieur le président, qui n’ont eu de passion que celle de l’unité nationale et de la consolidation de notre communauté de destin.
En effet, chers camarades, dans un monde dans lequel un certain nombre de fondements sont ébranlés et dans lequel les incertitudes sont grandissantes et nombreuses, notre parti se doit d’appréhender ces mutations et ces défis avec beaucoup de lucidité pour discerner le moment décisif où il devient possible d’étendre le champs de nos possibles.
Chers amis congressistes, il nous faut un parti fort. C’est-à-dire un parti qui puisse trouver en lui même les ressources et les forces nécessaires pour être en mesure de nos limites, transcender nos conditions et esquisser le contour d’un futur possible. C’est-à-dire un parti fort, résolument tourné vers l’avenir tout en gardant un œil sur le passé. C’est-à-dire un part fort rassemblant des hommes et des femmes conscients des enjeux et des défis de notre époque, capables d’unir leurs forces pour maintenir au dessus de tous les dangers ce qui est notre atout le plus cher : l’unité nationale et la consolidation de notre communauté de destin. Face à ces enjeux et défis d’un nouveau genre, le RPP a, au cours de la décennie écoulée, entrepris des réformes audacieuses qui ont inspiré à leur tour des actions concrètes sur le terrain que nous ne pas résumer ici, mais très brièvement :
– les nouvelles dispositions statutaires et réglementaires ;
– la mise en place d’une nouvelle structure dénommée Permanence d’échanges et d’appui dans les annexes :
– la redynamisation des annexes de la Ligue des jeunes progressistes ;
– la rénovation des annexes du parti et du siège central ; le lancement de l’opération « habiller un orphelin » ;
– l’organisation annuelle des rencontres citoyennes ;
– la revalorisation du patrimoine du parti, avec la construction d’un bâtiment à Q4 et 6, Engueila ;
– l’organisation d’une séminaire régional avec les partis amis de la région ;
– la multiplication des échanges entre les partis politiques du monde ;
– etc.
Chers congressistes,
Suivant les orientation du président, notre parti a su contribuer au combat pour la revalorisation du statut de la femme aux côté notamment des acteurs institutionnels comme l’UNFD, et avec le concours indéfectible de la première dame et présidente de l’UNFD, Madame Kadra Mahamoud Haïd. Nous ne ménagerons jamais nos hommages à cette pionnière dont l’engagement sans faille a permis de faire avancer la cause de la femme et sa participation effective aux sphères de décision. Les dernières élections régionales et communales ont ainsi consacré une augmentation du quota qui atteint désormais 30 pour cent.
La deuxième édition du salon de l’agrobusiness national qui s’ouvre, aujourd’hui même à Djibouti, s’inscrit dans cette dynamique où la femme djiboutienne est à l’avant-garde de la quête d’un développement durable et inclusif. Et surtout à notre effort de rendre indépendant l’assiette du citoyen djiboutien.
Monsieur le président,
Aujourd’hui, plus que jamais, nous restons persuadés de participer à votre œuvre de stabilité et de progrès en consolidant les bases d’un parti fort, aspirant à diriger le pays dans la continuité de vos choix politiques et des orientations que vous avez tracées. Il y a lieu de souligner que, partout dans le monde, les formations politiques sont confrontées à une défiance plus ou moins généralisée, combinée à une montée du populisme. Mais aussi, au besoin de renouveau d’une nouvelle génération plus connectée, plus exigeante, réfractaire et moins réceptive aux discours officiels. Face à celle-ci, il est de notre devoir d’inaugurer des perspectives nouvelles à la hauteur des difficultés inhérentes à cette dynamique politique.
Chers congressistes,
je crois être en mesure d’affirmer que ce 43e congrès ordinaire nous offre l’occasion d’un nouveau rendez-vous avec l’histoire de notre formation politique. Ce qui est en parfaite adéquation avec votre vision, Monsieur le président, mais aussi avec le nouveau plan national de développement baptisé « Djibouti ici », et dont vous êtes le principal artisan.
Oui, nous devons réussir le défi de l’inclusion sociale et économique.
Oui, nous nous devons de connecter Djibouti au monde et de nous donner les moyens de gagner cette compétition régionale et internationale, avec toutes les incertitudes actuelles ou à venir.
Oui, nous nous devons de moraliser davantage l’action publique en nous conformant pleinement aux exigences d’éthiques et méritoires dans le choix des dirigeants de nos institutions publiques. Mais aussi dans leur manière de servir nos compatriotes et d’utiliser les ressources publiques avec responsabilité et transparence.
Chers congressistes,
Le moment est venu également de choisir les meilleurs dirigeants des instances de notre formation politique, mais aussi de nos élus. En clair, nous avons le devoir de penser et repenser les conditions d’une complémentarité entre l’action gouvernementale et la vision de notre parti. Ce qui devrait, à notre sens, conduire à la mise en place d’un livre blanc avec l’ensemble des acteurs :
– le parti et ses adhérents militants ;
– les pouvoirs publics et la société civile ;
– les gouvernants et les gouvernés.
Toutes ces propositions tendent vers un seul et même objectif : celui de l’amélioration des services publics et la mise en place d’un dialogue inclusif et permanent entre nous, dirigeants, et nos concitoyens.
Pour réussir ces objectifs, nous préconisons prochainement la mise en place d’un collège représentatif de toutes les composantes de la société djiboutienne au sein de chacune de nos annexes. Il s’agit d’un mécanisme novateur et hybride qui ne doit son existence qu’à la démocratie participative et permettant de choisir et construire les futures élites de notre nation. Ce qui suppose un bouleversement de nos méthodes actuelles d’élection des présidents d’annexes.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les congressistes,
Le temps évolue. Notre formation politique aussi. L’impératif d’accélérer la transition vers un parti d’idées s’avère incontournable à l’heure où nous parlons. Ce qui nous conforte à la nécessité d’enraciner la démocratie participative en engageant un dialogue inclusif et sans détour avec la base, dont les instances internes doivent refléter les aspirations et les désirs de perfectionnement.
À ce sujet, les rencontres citoyennes initiées il y a de cela quelques années pourraient être reprises, voire amplifiées. Parce qu’elles apportent la meilleure réponse au besoin de dialogue, de réflexion, d’ancrage démocratique avec les cadres du parti, et le recrutement de nos cadres, l’élite nationale de demain.
Il convient aussi de doter le parti d’une instance de réflexion et de suivi des innovations sociétales et politiques induites. Mais aussi de mettre sur pieds notamment le think-tank de notre formation.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les congressistes,
Un parti fort c’est avant tout un parti doté d’une autonomie financière. Sous votre leadership, Monsieur le président, un travail considérable a été amorcé dans ce domaine. Il s’agit du développement dernièrement d’un complexe commercial à l’annexe Q4/6 destiné à financer les activités du parti. Cette initiative pionnière dont l’intérêt a été perçu par tous, mérite d’être poursuivie. C’est pourquoi nous avons d’ors et déjà intégré dans notre agenda plusieurs projets d’envergure dont :
– la création des complexes commerciaux similaires dans la commune de Balbala, notamment à Hayabley et Cheikh Moussa ;
– la construction du siège de notr eparti, digne de l’histoire et de la grandeur de notre formation, le RPP.
Il en va de même de l’installation des unités solaires au profit des annexes afin d’atténuer nos charges de fonctionnement.
Chers congressistes,
avant de finir, je vous dirai quelques mots en langue locale…
[1] NDLR : le 19 mars 1967, un référendum contesté valide le maintien de la souveraineté française sur Djibouti. La répression par l’armée des manifestations consécutives cause au moins 12 morts le lendemain. Voir notre article sur le Barrage.