« Concernant le dénouement de cette affaire, vous avez pu constater que nous sommes devant une situation inédite. Le statut de l’ATD ne prévoit aucune disposition en cas d’égalité des voix exprimées lors d’un scrutin. Dans leur article 18, les statuts de l’ATD GIE, mis à jour le 20 décembre 2018, stipulent que « les administrateurs sont élus par l’assemblée générale ordinaire sur un scrutin majoritaire à un tour », ne prévoyant aucunement le second tour.
Face à cette situation, le conseil d’administration que je préside, s’attelle à rechercher un compromis dans un esprit de rapprochement et d’un retour de cohésion entre les membres pour redynamisation de notre groupement professionnel.
C’est dans ce contexte que nous envisageons d’organiser dans les meilleurs délais une réunion de concertation pour régler les points de divergence, de trouver les voies et moyens de sortir de cette impasse et fixer ensemble d’un commun accord la date d’un nouveau scrutin.
En réitérant ma neutralité dans cette affaire et ma volonté de voir tous les membres de l’ATD de continuer à travailler dans la sérénité pour le salut de notre groupement. »
Les atermoiements du président sortant, Chehem Mohamed Dileita, dans une lettre adressée le 12 mai aux membres de la liste conduite par Robleh Mohamed Barreh, quant aux suites du vote (ex aequo entre les deux listes concurrentes), a contraint le président de l’Autorité des ports et des zones franches à intervenir pour fixer la marche à suivre. Aboubaker Omar Hadi somme l’ATD de procéder dans les cinq jours à un second tour afin de départager les deux candidatures. Pour Aboubaker Omar Hadi cette situation de crise qui perdure au sein du groupement doit prendre fin dans les meilleurs délais, afin de lever l’incertitude sur la gouvernance que fait peser le risque d’éclatement de la structure.
« Nous prenons acte du résultat de cette élection, ayant abouti à un partage égal des votes entre les deux listes proposées. Afin de maintenir cette bonne dynamique au sein de l’Association, l’Autorité des ports et des zones franches enjoint l’assemblée générale de tenir une seconde élection dans les cinq jours. Un conseil d’administration légitime doit être élu par la majorité des membres et aucune autre issue n’est envisageable. »
Sans doute le dernier épisode de ces grandes manœuvres…
Pour certains observateurs, cette dernière immiscion de l’autorité peut être le clap de fin de la première saison de la série de l’ATD. Restent plusieurs inconnues. Laquelle des deux listes va décrocher la timbale ? Quelle va être la position des membres de l’ATD, dont certains restent muets pour l’instant, qui sont harcelés par les colistiers des deux listes ? Des membres pourraient changer de camp… et faire ainsi basculer le scrutin.
Le suspense reste entier sur le scrutin, qui devrait se dérouler lundi prochain à 10h du matin à la chambre de commerce, sur le choix des futurs dirigeants du groupement professionnel. Un compromis entre les deux camps, avec une solution transitoire de rotation à la tête du l’ATD pendant deux ans, est rejeté d’office par Aboubaker Omar Hadi. Il ne laisse pas d’alternative au scrutin à liste majoritaire.
Fermer la porte à une conciliation porte en germe les différends qui ne manqueront d’apparaître demain. Un fin observateur estimait ce matin que ce qu’il faudrait questionner dans cette histoire, c’est le mode de scrutin : « C’est un scrutin par liste majoritaire : celui qui est en tête emporte tous les sièges. C’est celui que les français avait imposé pour éviter que l’opposition puisse s’exprimer. Le problème de ce mode de scrutin, c’est qu’il est conflictogène et ne pousse pas au compromis […]. Si les deux listes avaient le même nombre d’élus, ils seraient plus contraints de trouver un compromis. »
Les deux listes peuvent-elles faire fi de l’injonction du président de l’Autorité des ports et des zones franche, et convenir entre elles, si c’est leur choix, de partager le pouvoir et ramener la sérénité entre les membres ?
Mahdi A.