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Stimuler les échanges sino-africains
par Mohamed Ahmed Saleh, janvier 2015 (Human Village 22).
 

« L’ami des Africains », c’est aussi affectueusement que le surnomme le président de la République, M. Ismail Omar Guelleh. Lui, c’est He Liehui, PDG du groupe international chinois Touchroad. Fin décembre 2014, monsieur He Liehui a signé un important accord de financement portant sur de gigantesques projets de développement infrastructurel avec la république de Djibouti. M. He Liehui, est à la tête d’un empire commercial qui pèse plusieurs milliards de dollars US, et touche à des domaines aussi variés que l’exploitation des ressources minières, le tourisme, les médias culturels, le secteur financier ou les échanges commerciaux.
He Liehui ambitionne de jeter un pont plus solide entre Shanghai et l’Afrique. C’est le projet un peu fou dans lequel il s’est lancé en créant le Centre Africain de Shanghai. Il l’a conçu comme une vitrine d’exposition universelle permanente, qui a déjà rallié l’adhésion de plus de 40 pays africains, bien décidés à y implanter leurs consulats et bureaux de représentations. Tour d’horizon…

C’est de notoriété publique, He Liehui est un virevoltant jeune milliardaire, qui a le flair bien aiguisé pour sentir tous les bons coups qui se présentent à lui. Comme en 2010, à l’occasion de l’exposition universelle de Shanghai. L’évènement connait un succès retentissant qui donne des idées à plusieurs dirigeants africains, présents à la manifestation. Ceux si, envisagent la création d’un Centre Africain à Shanghai. Un haut lieu exclusivement réservé à montrer non seulement les arts, mais aussi le dynamisme économique, et les opportunités d’investissements ainsi que les projets pharaoniques susceptibles d’intéresser les hommes d’affaires chinois. Sans perdre de temps, ils vont souffler l’idée à l’oreille du jeune et fringant entrepreneur. Sans l’ombre d’une hésitation, He Liehui se jette à l’eau.
Pour lui, le Centre africain de Shanghai doit servir de plate-forme à but non lucrative visant à favoriser les échanges sino-africains dans divers domaines, y compris le commerce, les investissements, le tourisme, les affaires culturelles, etc. Du stade de l’idée, on passe au projet qui est rapidement mis en œuvre. Le Centre de l’Afrique à Shanghai, sera fait d’un complexe de neuf bâtiments couvrant 130 000 mètres carrés dans la zone de Jinqiao Export Processing Zone, 15 km à l’est de l’Oriental Pearl Tower. L’objectif du Centre est de mettre l’Afrique et ses entreprises en contact plus étroit avec Shanghai et la région du delta du Yangtsé, réputé pour ses économies grouillantes du Jiangsu au Zhejiang. Il faut dire que la région de Shanghai connait un développement exponentiel, et le PIB de la région du delta du Yangtsé est estimé à environ 10 trillions de yuans, soit 18 % de la moyenne nationale chinoise. Dans la même période, les investissements de la Chine en Afrique ont augmenté de plus d’un tiers, selon le ministère du Commerce du pays. « Shanghai est une tête de pont économique importante pour la Chine et le delta du fleuve Yangtze est une région très dynamique », dit-il. « Beaucoup d’entreprises sont à la recherche d’opportunités en Afrique, et les pays africains attachent également une grande importance à ce domaine ». Selon les données chiffrées de la commission municipale de commerce de Shanghai, les entreprises de Shanghai ont investi environ 560 millions de dollars dans 27 pays africains et ont installé 83 sociétés sur le continent. Autant de raisons qui vont motiver He Liehui à bâtir ce Centre africain de Shanghai.
Dans son projet, il prévoit de positionner le centre comme le seul magasin de service à guichet unique dans le pays servant de centre d’échanges économiques et culturels entre la Chine et l’Afrique, dit-il. Une grande partie de son intérêt est le fait que des centaines de milliers de personnes qui étaient obligées de se rendre à Pékin, pour demander des visas d’affaires, de tourisme, ou autres seront à l’abri de tels tracas administratifs. He Liehui affirme : « Nous voulons offrir un guichet unique de service de consultation pour les investisseurs et les entreprises chinoises qui souhaitent investir en Afrique. Ceux-ci seraient en mesure de trouver ici des informations fiables et de sources sûres sur l’économie, les systèmes juridiques, la culture et le tourisme. Et dans le cas où ils souhaiteraient visiter le pays, ils seraient en mesure d’obtenir des visas plus facilement. Je veux que ceux qui veulent investir en Afrique viennent visiter le Centre de l’Afrique Shanghai en premier. Quand un pays africain veut se promouvoir en Chine, ce serait possible de le faire à partir du centre ». La Chine et l’Afrique ont longtemps été dans le besoin désespéré de quelque chose comme le centre, dit-il, une idée qui lui est venue lors de la Shanghai World Expo en 2010. « Au cours de l’exposition, de nombreux dirigeants africains ont dit qu’ils voulaient conserver le concept du pavillon Afrique avec son influence très positive, et j’ai pensé que c’était une bonne idée ».
À l’époque, il avait prévu de construire un parc d’innovation de diamant et de vendre des pierres précieuses aux Chinois, mais en cours de route, le projet a pris plus d’ampleur et d’ambition. « Le centre ressemblera à un pavillon plus enrichi et plus diversifiée de l’Afrique après l’Expo de Shanghai ».
Il se subdivise en quatre branches : un centre de demande de visas pour les pays africains, un centre de promotion du commerce et de l’investissement en Afrique, un centre sur les arts et la culture d’Afrique, un centre de promotion sur le tourisme en Afrique, ainsi qu’une salle d’exposition sur l’Afrique. Cette structure, qui collabore déjà avec une trentaine de pays africains, est devenue une plateforme importante pour la coopération et les échanges entre la Chine et l’Afrique.
« Le peuple chinois est fervent de voyages fréquents aux États-Unis, en Europe et ailleurs, et maintenant beaucoup aimeraient un changement de saveur," dit-il. « L’Afrique est riche en ressources de voyage qui valent introduction au chinois."
He Liehui n’a jamais perdu son intérêt pour les diamants, et il y aura une section consacrée à ce sujet dans lequel des entreprises africaines pourraient vendre des diamants en provenance du continent.
Le but est d’attirer plus d’investisseurs et de visiteurs et aider davantage d’étudiants africains à étudier en Chine.
Avec l’approfondissement des échanges économiques et commerciaux entre la Chine et l’Afrique, plus de gens viennent demander de l’aide et des conseils à M. He Liehui. C’est aussi cela qui a motivé l’idée d’établir une plate-forme de communication, et aussi la création du fameux Forum Chine-Afrique d’affaires sur l’investissement de Touchroad, qui existe depuis 2008 à Shanghai. « Je ne m’attendais pas à ce que mes amis africains y accordent un tel intérêt », a-t-il confié. En fait, cette rencontre est devenue le plus grand forum commercial sino-africain non-gouvernemental. Plus de 40 pays africains se sont déjà inscrits pour participer à la 5e session du Forum de cette année qui aura lieu en Chine, et simultanément en Afrique pour la première fois.
Le chantier de construction du Centre africain à Shanghai est en phase terminale, et selon les prévisions, il sera ouvert au public cette année. « En améliorant les deux plates-formes formelle et informelle – le Centre africain et le Forum – je voudrais contribuer davantage aux échanges Chine-Afrique », argumente HE Liehui, qui souligne aussi combien il croit à l’Afrique et à son potentiel : « c’est la raison pour laquelle nous voulons intensifier encore plus nos investissements sur le continent, tout en créant plus d’emplois pour les habitants locaux. En parallèle, nous ferons tout notre possible pour promouvoir la communication sino-africaine. » Voilà qui est dit ! Autant de raisons qui justifient le doux surnom de M. HE Liehui, « un ami des africains ».

Mohamed Ahmed Saleh

 
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