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Les ÉAU ne donnent plus de visa aux Djiboutiens qui veulent aller à Dubaï
par Mahdi A., mai 2015 (Human Village 23).
 

Rien ne va plus entre les Émirats arabes unis (ÉAU) et la République de Djibouti. À l’aéroport international de Djibouti, le 11 avril dernier, un officier émirati aurait eu une altercation sur le tarmac avec un officier djiboutien. Compte tenu du fait de la présence dans l’enceinte de l’aéroport de nombreuses bases militaires, notamment américaine, française, espagnole, allemande, japonaise et djiboutienne, le niveau d’alerte et de sécurité y est extrêmement élevé. Les forces de l’ordre sont sur les dents, notamment après l’attentat de Garissa, au Kenya.
Un haut responsable militaire émirati aurait eu une altercation avec le lieutenant-colonel Wahib Moussa Kalinleh.

Relations dans le creux de la vague
Signe de tension, la décision pour le moins surprenante des Émirats arabes unis de rappeler leur ambassadeur pour « consultation » et de mettre le drapeau émirati dans l’enceinte de l’ambassade en berne à mi-hauteur de son mât. Dans les usages diplomatiques, ce rappel pour consultation dénote un haut degré de désaccord.
Sans toutefois aller à la rupture des relations diplomatiques, les Émirats arabes unis ont décidé de ne pas se contenter de protestations de pure forme, mais d’aller encore plus loin. C’est un début de crise ouverte puisque, jusqu’à nouvel ordre, il n’est plus possible pour un ressortissant djiboutien d’obtenir un visa pour se rendre aux Émirats arabes unis. Cette décision annoncée par le gouvernement émirati s’apparente à une mesure de représailles.
Cette décision est bien calculée. Elle met les autorités djiboutiennes dans une position très inconfortable. Cette mesure de suspension des visas n’est pas définitive, elle permet de faire pression tout en conservant la possibilité de négocier. C’est la première fois que Djibouti se retrouve dans une posture diplomatique aussi désagréable.

L’ire des autorités émiraties, conviennent les observateurs, n’est pas sans lien avec l’affaire Boreh et les malversations supposées concernant le contrat de concession entre Doraleh Container Terminal et DP World. Une procédure en arbitrage auprès de la Cour de Londres a été ouverte afin d’examiner la requête du gouvernement djiboutien de résiliation du contrat de concession et des documents relatifs au projet pour cause d’illégalité et de corruption.
Cette décision des Émirats arabes unis n’est pas dérisoire, elle est surtout politique. Elle vise à faire passer un message non seulement aux autorités djiboutiennes mais également à la population du pays, et ce à un an des élections présidentielles. Il semblerait que les Émirats arabes unis auraient souhaité prendre à témoin les Djiboutiens en rendant public le différend commercial qui les oppose au gouvernement sur de nombreux dossiers, certains plus obscurs et dont le détail n’a pas été révélé, qui seraient venus empoisonner encore les relations bilatérales.

Cette rupture n’est pas sans conséquence
Le préjudice est lourd pour l’économie et les commerçants djiboutiens. La communauté des affaires commence à s’inquiéter sérieusement des conséquences désastreuses que pourraient avoir ces mesures de rétorsion sur leur activité économique et leurs relations d’affaires aux Émirats arabes unis. Personne ne souhaite que la situation perdure.

Tous ont espoir que cette crise soit dénouée afin que l’on revienne à la pratique antérieure en matière de visas. D’où la nécessité de décrisper rapidement la situation afin que les échanges commerciaux puissent se poursuivre comme à l’accoutumée. Il faut savoir que Dubaï est la destination privilégiée des opérateurs djiboutiens. Djibouti n’a aucun intérêt à une escalade dans cette crise diplomatique. Le risque latent de voir des faillites de nombreuses entreprises est bien réel si la situation se maintient.
Cette situation incompréhensible est d’autant plus affligeante que le gouvernement reste muré dans le silence et ne cherche pas à communiquer avec la population sur ces événements. Il appartient au gouvernement de trouver une solution au différend politique pour éviter que les commerçants soient pris en otage.
Cette réaction émirati dénote, c’est le moins que l’on puisse dire, la forte détérioration des relations entre les deux pays : le torchon brûle sans que l’on puisse entrevoir encore une sortie de crise.
A Djibouti, c’est plutôt la recherche de l’apaisement et surtout la sidération qui prévalent. D’ailleurs, Djibouti a décidé de maintenir son dispositif diplomatique en espérant que les choses se tasseront bientôt. Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, serait bien inspiré d’entamer sans délai les démarches appropriées afin d’aplanir le différend.
Une petite touche d’espoir demeure : le rappel de l’ambassadeur émirati peut se lire aussi comme un appel au dialogue afin de clarifier les relations entre les deux pays.

Mahdi A.

Pour en savoir plus sur le sujet voir aussi l’article « Restore friendly ».

 
Commentaires
Les ÉAU ne donnent plus de visa aux Djiboutiens qui veulent aller à Dubaï
Le 3 mai 2015, par abass omar chirdon.

Il est de notre priorité de régler ce problème sans tarder. Dubaï est un des partenaires commerciaux privilégiés par les hommes d affaires. Je suis aller deux fois dans ce pays et j ’ai décidé de faire de Dubaï la ville de mes vacances préfères. J’ai surnomme Dubaï Dream City (ville des rêves).


Les ÉAU ne donnent plus de visa aux Djiboutiens qui veulent aller à Dubaï
Le 4 mai 2015, par reinedesaba.

c’est scandaleux ce silence total du gouvernement !!! C’est incroyable !!! Un communiqué doit être imperatif !! Ca permettrait au moins aux commerçants de prendre les devants et de trouver d’autres moyens et surtout d’autres destinations !! Le ramadan approche...!!!! Nom de dieu !!!


Les ÉAU ne donnent plus de visa aux Djiboutiens qui veulent aller à Dubaï
Le 4 juillet 2015, par kamal.

On a pas besoin de Dubai, nous sommes un pays INDependant,si Dubai a interdit le visa au djiboutien, notre gouvernement doit faire le même et interdire a toute avion et bateau de venir a djibouti même si ces avions pour aider nos frères yemenites. Vive djibouti - vive notre président.

 
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