Discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale, Mohamed Ali Houmed
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
Chers collègues députés,
Excellence Monsieur le doyen des ambassadeurs
Excellences, Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique,
Mesdames et messieurs les représentants des organisations nationales, régionales et internationales
Monsieur le chef d’état-major, général des Armées,
Messieurs les généraux et les officiers des pays amis
Madame et Messieurs les représentants des institutions de la République,
Mesdames et Messieurs les présidents des partis politiques,
Monsieur le maire,
Messieurs les présidents des régions et des communes,
Mesdames et messieurs les élus municipaux et régionaux,
Messieurs les préfets des régions et de Djibouti,
Mesdames et messieurs les représentants de la société civile, coutumiers, militaires et religieux,
Monsieur le secrétaire général de l’assemblée
Mesdames et messieurs les agents de l’administration parlementaire
Distingués invités, chers auditeurs et auditrices,
Chers participants,
En vos rangs et grades respectifs
Al Salam Aleykoum Wa Rahmat Allah Wa Barakatuhu
C’est un honneur et un immense privilège de vous retrouver dans notre noble parlement pour reprendre ensemble nos activités Ô combien essentielles dans la vie de notre patrie. Nous entamons la 2e session ordinaire d’octobre 2022, conformément à l’article 52 de la Constitution.
Permettez-moi de souhaiter la chaleureuse bienvenue à chacun d’entre vous dans notre hémicycle en ce moment empreint de solennité où nous entamons la dernière session de cette 8e législature.
Chers collègues,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Nous sortons d’une période de trêve parlementaire, qui est avant tout un moment de retrouvailles essentielles avec nos électeurs.
Comme d’habitude, chaque élu descend dans l’arène et part à la rencontre de ses électeurs pour écouter et échanger sur leurs aspirations afin de pouvoir in fine, œuvrer dans leur intérêt.
Ce rituel, nous l’avons vécu ensemble cinq années, si longues et si courtes à la fois, pour monter au front chaque jour, en défendant avec ardeur et dévouement les valeurs de la République et les aspirations de notre peuple.
Aujourd’hui, nous voici arrivés dans la dernière ligne droite ; il faudra mouiller la chemise et mettre la main à la pâte afin de faire au mieux en nous acquittant de nos responsabilités avec la même détermination et l’abnégation exemplaire dont nous faisons preuve !
Chers collègues,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs
Dans les jours à venir, nous nous apprêtons à démarrer avec la collaboration de l’Union inter-parlementaire et le financement de l’Union européenne, un programme de renforcement de l’égalité entre hommes et femmes en politique à Djibouti.
Dans le courant des semaines à venir, nous organiserons un séminaire sur les objectifs du développement durable pour les parlements de l’Afrique subsaharienne : ce qui est, il nous faut le souligner, une première du genre sous les arcades de l’office du législateur djiboutien.
Enfin, nous allons nous consacrer aussi à la 3e phase du projet de renforcement des capacités de l’Assemblée nationale : 3e phase qui va également permettre l’extension et la finalisation des activités qui vont démarrer dès cette semaine.
Pour clore l’inventaire des travaux singuliers qui s’ajoutent au cours normal des contributions parlementaires que nous effectuons d’ordinaire ; nous comptons, évidemment avec l’appui de nos partenaires traditionnels, lancer un vaste chantier de numérisation des archives de l’Assemblée, y compris celles datant de l’époque précédant l’indépendance.
En effet, le Parlement veut aussi être la mémoire de la nation.
C’est ce qui fait également la beauté et la force de la maison du peuple. Les hommes et les femmes se succèdent au cours du temps, mais l’institution et l’histoire perdurent.
En ce moment plus que jamais, la motivation est totale parmi les élus et leur enthousiasme est débordant pour encore une fois honorer leur mandat et leurs responsabilités collectives et individuelles tant devant nos concitoyens que devant l’histoire.
Aussi, j’insiste pour dire à quel point ce moment est particulier et rappeler que nous serons déterminés et sans concession dans nos missions d’évaluation, de législation et d’action comme nous l’avons toujours fait.
Honorables députés,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes à quelques mois des élections législatives, scrutin important qui permet à la souveraineté populaire de s’exprimer après avoir examiné, et apprécié le travail accompli tout au long de la législature sur le mandat confié à ses représentants, toute couleur ou appartenance politique confondues.
Dans quelques mois, disais-je, nos concitoyens vont se pencher sur nos succès et nos limites : les électeurs vont passer à la loupe le bilan des actions individuelles et collectives entreprises durant la durée du mandat parlementaire.
En son âme et conscience, la nation passera en revue autant les législations mises en place que le contrôle de l’action du gouvernement effectué. Ils auront à nous dire si oui ou non nous avons été à la hauteur de leur confiance et au diapason de leurs aspirations.
Ainsi, les élections législatives de février 2023 seront un moment de vérité, sans concession, car l’histoire ne pardonne pas et encore moins le grand peuple djiboutien qui a un lien sacré avec son institution parlementaire.
Le Parlement demeure le fondement même de la démocratie et du pluralisme, ces valeurs cardinales inscrites dans le marbre de notre constitution et qui illustre la devise même de notre République qui se résume en trois mots « Unité, Egalité, Paix ».
Chers collègues,
Honorables invités,
Mesdames et messieurs,
La représentation nationale, principalement aux couleurs de la majorité présidentielle, soutient l’action du président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh qui mène d’une main responsable et déterminée notre pays sur la voie du développement et de la modernité.
Le peuple de Djibouti a su suivre et accompagner ce mouvement vers le progrès social qui découle du développement économique.
Nous sommes les soutiens indéfectibles de ce choix raisonné du peuple de Djibouti qui a toujours su se montrer à la hauteur des enjeux de notre époque.
En des temps aussi troublés, où des drames à l’échelle mondiale menacent la stabilité du monde, il est grand temps de resserrer les rangs derrière nos concitoyens qui ont su placer leur confiance en Allah, le Tout Puissant, et garder à la barre un homme qui est habité par un esprit de fraternité et qui croit dur comme fer aux valeurs d’unité nationale et de cohésion sociale pour mener son projet de société à bon port.
Le chemin parcouru depuis ces vingt-trois dernières années est suffisamment édifiant sur la clairvoyance et le leadership éclairé du président de la République et de sa majorité pour atteindre toujours des horizons meilleurs.
Nous sommes honorés d’avoir contribué à porter la vision et l’engagement du chef de l’État, et je reste persuadé que le peuple saura juger de notre fidélité et de notre soutien indéfectible à la politique du président de la République contre vents et marées. Comme toujours, la maison du peuple continuera à faire œuvre utile en assistant le président de la République, Ismail Omar Guelleh, secondé par son gouvernement dans la bonne conduite des objectifs ambitieux retenus pour notre cher pays et qui sont tout à fait à notre portée.
Honorables députés,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
L’heure venue, nous aurons à défendre notre bilan, et c’est à nous de redoubler d’efforts et de prendre à bras le corps l’immense responsabilité que nous impose ce bel hémicycle.
N’oublions pas que sans les bases solides de la paix et de la sécurité, nous ne saurons construire une nation prospère et solidaire et poursuivre le chantier du développement durable et l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. Nous devons cultiver, entretenir avec soin cette stabilité qui est propre à notre nation.
Ensemble nous vaincrons et rien ne pourra nous résister, incha allah.
Honneur au peuple djiboutien qui a toujours su tirer le meilleur parti de la vague de croissance et de développement durable, et avec la grâce du Tout Puissant, nous saurons faire face à toutes les épreuves et les aléas de la vie.
Honorables parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, les parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, poursuivront avec conviction et assiduité leur rôle de gardien et de sentinelle de l’action gouvernementale.
Nous exigerons une culture de reddition des comptes et des audits règlementaires des acteurs et des partenaires sociaux qui interviennent dans la gestion de la vie publique, conformément aux stipulations fondamentales de la Constitution et dans les autres textes fondateurs de la vie institutionnelle djiboutienne.
Les membres du gouvernement seront audités durant cette session parlementaire de manière détaillée sur leurs actions sectorielles et sur la gestion des deniers publics.
Ensemble, nous vaincrons et serons à la hauteur de tous les défis qui se présentent à nous.
Je ne saurais finir sans un hommage appuyé à nos compatriotes qui ont su faire preuve de civisme, de cohésion sociale et de respect des lois en vigueur dans l’amour de la patrie et le respect de nos institutions républicaines en tout temps, et devant n’importe quel enjeu.
Sur ce, je déclare ouverte la session ordinaire d’octobre 2022 de l’Assemblée nationale.
Je vous remercie.
Mohamed Ali Houmed, président de l’Assemblée nationale
Discours du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed
Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,
Mesdames et Messieurs,
Je suis à nouveau très heureux de me retrouver parmi vous pour l’ouverture de cette session budgétaire, qui est, nous le savons, la dernière de l’actuelle législature. Aussi à cette occasion, je souhaite d’abord faire une courte rétrospective sur l’évolution de la situation financière, économique et sociale au cours des deux à trois dernières législatures.
En effet, c’est constamment à partir de l’évolution passée, puis de la prise en compte des écueils rencontrés ou prévisibles à court terme, et enfin des perspectives économiques environnementales, que le gouvernement construit et ajuste les nouvelles orientations économiques. Ceci est fait en gardant toujours comme objectif final la vision 2035 que le président de la République a définie pour la République de Djibouti.
Pour mesurer l’avancement de la situation économique, le gouvernement utilise plusieurs indicateurs de performance. Mais l’indicateur macroéconomique qui traduit le mieux l’évolution de la richesse globale du pays est le produit intérieur brut, surnommé le PIB.
La politique gouvernementale a provoqué comme résultat principal un très fort accroissement du PIB nominal, qui a été multiplié par 2,68 entre 2010 et 2019, passant de près de 220 milliards de FD à 590 milliards de FD. Mais plus remarquable encore, cette politique a eu aussi pour effet une forte augmentation du PIB réel, donc corrigé de l’inflation ou la déflation, qui a été multiplié, sur cette même période, par plus de 2,5, pour atteindre en 2019 environ 550 milliards de FD. Ceci a permis d’avoir un taux moyen de la croissance annuelle du PIB réel de près de 7,5%.
Cette croissance du PIB réel a été nettement supérieure à l’augmentation de la population, pendant cette même période, qui a été d’un peu plus 20%. De ce fait, la richesse moyenne par habitant s’est fortement accrue chaque année. Ainsi, dans la classification de la liste des pays à revenu intermédiaire, l’action gouvernementale qui a consisté à mener à la fois une politique de forte croissance économique et de maitrise de l’inflation, a permis à Djibouti de se hisser au dessus de la moyenne de ce classement international.
Cet accroissement de la richesse nationale par habitant est la conséquence, en premier lieu de l’importance des investissements que le gouvernement a réalisés. En effet, sur cette même durée, le niveau d’investissement annuel a été élevé, en moyenne de l’ordre de 30% environ du PIB réel.
Ceci a entrainé que, sur cet intervalle 2010-2019, le total des investissements a été de l’ordre de 1100 milliards de FD, dont près des deux tiers proviennent de la mobilisation de ressources extérieures.
Mais ce n’est pas seulement le niveau des investissements qui est essentiel dans la croissance, c’est aussi le choix retenu pour ces investissements qui est également très important. Aussi, c’est grâce à l’utilisation de ces deux facteurs, que le Gouvernement a pu obtenir, sur une longue période, une croissance inclusive efficace pour tous.
Mesdames et Messieurs,
Le gouvernement a choisi le secteur des transports comme premier bénéficiaire des investissements, car ce secteur constitue le socle de la vision à long terme du développement régional de Djibouti.
Ceci a été acquis avec la construction de plusieurs nouveaux ports et de grandes zones franches. Mais aussi avec la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer, de la nouvelle route Tadjourah-Balho, de la réfection de la route Djibouti-Galafi et de celle d’Ali-Sabieh vers Dire-Dawa.
Ceci a été complété par la modernisation des infrastructures et de la sécurité aérienne de l’aéroport d’Ambouli, où opère la compagnie nationale. Le secteur des transports constitue, au total, environ 45% des investissements totaux.
Tous ces projets ont permis à Djibouti d’avoir un rôle pivot dans le développement de la corne de l’Afrique. Selon des études comparatives régionales, menées par des organismes internationaux, le système portuaire Djiboutien est le plus efficace de la région. Il dispose aussi des meilleurs systèmes de liaison entre les infrastructures. De ce fait, Djibouti joue aujourd’hui un rôle central dans la région, et peut constituer l’épine dorsale du futur réseau régional des techniques de l’informatique et des communications.
Parmi les premières conséquences immédiates de ces investissements massifs dans le port de Djibouti, je peux citer les résultats dans deux domaines : celui des recettes de l’État et celui du travail. Par exemple en 2019, le secteur portuaire a fourni d’une part, entre 20 et 25% des recettes d’État, et a soutenu d’autre part, 6500 emplois directs et environ 6000 emplois indirects, ce qui représente plus de 40% des emplois du secteur privé.
Mesdames et Messieurs,
Si le secteur des transports occupe la première place des investissements réalisés durant cette période, deux autres secteurs productifs et essentiels pour accompagner le développement, ont fait l’objet d’investissements importants. Le gouvernement a choisi le secteur de « l’eau et de l’assainissement » et celui de « l’énergie ».
Dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, les investissements ont représenté entre 2010 et 2019, environ 21% des ressources mobilisées sur financement extérieur pendant ce temps.
En effet, la baisse du niveau de nappes phréatiques à proximité de la zone côtière, la croissance de la population et la volonté de créer un pôle régional à Djibouti imposaient de pouvoir obtenir rapidement une nouvelle et pérenne alimentation en eau potable de la capitale.
En conséquence, la construction d’une conduite d’alimentation à partir de forages en Éthiopie, et celle d’une unité de dessalement de l’eau de mer à Doraleh, ont été les premières solutions apportées à ces besoins. Elles ont permis de répondre efficacement à ce problème, dont l’urgence d’une solution était la caractéristique principale.
De même, l’expansion rapide de la ville de Djibouti et le souci de préserver l’environnement, exigeaient la nécessité de créer la base d’un réseau d’assainissement moderne dans la capitale. Ce que le gouvernement a fait exécuter. Ainsi, d’abord, par la pose de conduites avec des stations de relèvement et la construction d’une usine de traitement à la Doudah, l’ONEAD a jeté l’assise d’une réponse aux problèmes d’assainissement à long terme, afin d’éviter les rejets polluants en mer. Ensuite, le schéma d’assainissement général de la capitale dans son ensemble, a été étudié.
Le montant total des investissements, sur financement extérieur, dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, pendant cette période, s’est élevé à environ 145 milliards de FD.
Mesdames et Messieurs,
Le secteur de l’énergie est également primordial, aussi bien pour accompagner le rapide développement économique et créer de meilleures opportunités pour le développement futur d’un grand secteur de la transformation, que pour améliorer les conditions de vie des populations, et plus particulièrement des plus défavorisées.
Dans le secteur de l’énergie, les investissements ont représenté 13% des ressources mobilisées sur financement extérieur, avec 86 milliards de FD. Ainsi le gouvernement a permis de commencer à fournir aux différents agents économiques des conditions satisfaisantes pour le développement économique.
Mais, dans ce domaine, il fallait aussi satisfaire les conditions de vie de la population, qui souffrait des nombreuses coupures d’électricité, comme cela était le cas il y a plus de vingt cinq ans.
Aujourd’hui, selon les informations recueillies dans des rapports d’études comparatives par pays, effectués par un groupe d’institutions internationales de développement, la fréquence des pannes à Djibouti est nettement inférieure à la moyenne régionale.
Ceci a pu être obtenu essentiellement grâce aux investissements que l’EDD a réalisés, aussi bien dans la construction d’une ligne d’alimentation électrique depuis l’Éthiopie, que dans l’extension et l’amélioration du réseau de distribution de la capitale et de l’intérieur du pays.
Durant ce temps également, le gouvernement a voulu s’engager dans la recherche, afin de valoriser les sources d’énergie verte. Alors que parallèlement, l’EDD a continué à maintenir et à renforcer la production thermique dans un souci d’indépendance énergétique et de maintien d’une production continue, nécessaire pour pouvoir y ajouter dans le réseau électrique des sources nouvelles de production d’énergie verte.
Je rappelle que l’objectif gouvernemental est d’obtenir une production énergétique verte et indépendante à l’horizon 2035, s’articulant autour de la géothermie. Aussi, durant la période 2010-2019, les efforts ont porté sur la possibilité de développer les énergies solaire, éolienne et géothermique. Aujourd’hui les premiers résultats sont atteints avec la centrale éolienne construite dans la région du Goubet-Assal, qui va bientôt entrer en production. C’est un premier pas, mais le potentiel énergétique de Djibouti est très important. Donc, toutes les innovations énergétiques vertes seront explorées.
Il faut relever que même si la part de la branche « eau et électricité » dans la structure du PIB, en 2019, n’est que de 4,2%, alors que ce pourcentage était de 5,6% en 2010, en fait, elle est en valeur absolue, corrigée de l’inflation, passée de 8 milliards de FD en 2010, à plus de 23 milliards de FD en 2019, en raison de la forte augmentation du PIB entre ces deux dates.
Mesdames et Messieurs,
Le quatrième grand secteur, mais celui-ci, non directement productif, contrairement à ceux que j’ai cités auparavant, et pour lequel, le gouvernement a décidé d’effectuer d’importants investissements pendant cette période 2010-2019, est celui des ressources humaines.
Ces investissements ont été faits, aussi bien sur financement extérieur, à un niveau de 118 milliards de FD, que sur financement intérieur, par l’intermédiaire du budget et des ressources privées.
Le capital humain est la véritable richesse nationale pour le gouvernement. C’est l’objectif final prioritaire. Tout est fait pour le bien être et le développement des Djiboutiennes et des Djiboutiens. De ce fait, la santé, et l’éducation et la formation, ont toujours été des départements prioritaires. Mais l’amélioration des conditions de l’habitat et la culture font aujourd’hui aussi partie des premières priorités.
Dans le domaine de l’éducation, sur cette période, les taux de croissance de tous les indicateurs, (nombre de classes, nombre d’élèves, nombre de professeurs), sont toujours largement supérieurs au taux de croissance de la population. Ceci l’est avec une importance encore plus marquée à l’intérieur du pays.
Ce qui dénote à la fois que de moins en moins d’enfants ne sont pas scolarisés, mais aussi que les conditions d’enseignement sont meilleures, avec des classes et des professeurs, de plus en plus nombreux. Le gouvernement a très nettement amélioré la scolarité des enfants au cours des dix dernières années, aussi bien en nombre qu’en qualité. Le taux de scolarisation est passé de 71% en 2016 à 91% aujourd’hui.
Ceci est aussi corroboré par exemple, par certains indicateurs de l’enseignement secondaire et moyen, public et privé réuni. Le taux de croissance sur les cinq dernières années, du nombre d’enseignants (21%) est le double de celui du nombre d’élèves (10%).
Enfin, il faut relever que le pourcentage de filles scolarisées qui a atteint, déjà depuis 2015, des valeurs voisines de 48%, se maintient à ce niveau et progresse même dans les degrés supérieurs et dans l’enseignement privé, où il se situe à 50%.
Mesdames et Messieurs,
Dans le domaine de la santé également les capacités d’accueil des structures hospitalières ont augmenté entre 2014 et 2020. Les priorités du ministère de la Santé ont porté sur la santé des enfants et des mères. Les indicateurs correspondants se sont améliorés régulièrement. En outre un effort permanent a été fait sur toutes les ressources humaines du département pendant cette période. Par ailleurs les hôpitaux et centres de santé publics ont été rénovés dans la capitale, et la couverture sanitaire a été fortement améliorée à l’intérieur du pays.
L’Hôpital militaire constitue aujourd’hui une structure de qualité et vient compléter le système des hôpitaux publics du pays.
La CNSS s’est engagée dans l’amélioration des structures sanitaires. Le service médical qui y est rattaché est devenu d’une grande efficacité mais commence déjà à être saturé. Le nouvel Hôpital général de la CNSS permettra d’augmenter la qualité des soins à Djibouti, dans toutes les spécialités, et ceci à l’image de ce qui est attendu pour un grand pôle régional.
Le secteur privé a également investi dans certains créneaux spécialisés de la santé. Ainsi tout autant dans le domaine médical que pharmaceutique, de nombreuses structures privées ont été ouvertes. Ceci a contribué à l’amélioration de la couverture et du niveau sanitaire global de tout le pays.
Dans l’habitat, pendant cette période également, de nombreux programmes de logements sociaux ont été lancés par le gouvernement, aussi bien sur financement extérieur qu’intérieur. Les investissements publics ont servi de moteurs aux initiatives privées, soutenues par le Gouvernement seulement lorsque les destinataires finaux sont les couches pauvres de la population.
Mesdames et Messieurs,
Depuis 2010, l’environnement économique a été profondément transformé par l’action gouvernementale. Ceci peut se constater, par un simple regard, sur la transformation physique de la capitale, mais peut se vérifier également dans l’analyse économique, en examinant la structure du PIB par exemple, car elle est un reflet de ce changement.
En effet, alors qu’en 2010, le secteur des « transports et des télécommunications » était le plus important, et représentait le quart du PIB, on constate que malgré tous les investissements qui ont été faits dans ce secteur, c’est celui du « commerce et du tourisme » qui représente en 2019 le quart du PIB.
Cela démontre la vigueur du secteur privé qui s’est appuyé sur les grands investissements réalisés par le Gouvernement pour se développer.
Et lorsqu’on sait quelle a été la croissance du PIB entre ces deux dates, on peut mieux comprendre que la valeur du secteur « commerce et tourisme » a été multipliée par 5,5, entre ces deux dates de référence.
Par contre, on peut constater que le poids du secteur « taxes indirectes nettes » dans la structure du PIB, est en forte diminution relative, passant de 12,1% à 6,2%, entre 2010 et 2019. Cependant ce secteur a tout de même en valeur augmentait de 23%. Ceci peut être rapproché de la croissance des recettes budgétaires sur la même période, qui est de 85%.
Ainsi, sur le plan économique aussi, notre écosystème général se transforme. Le poids de l’Administration a déjà diminué et diminuera encore à l’avenir. Notre économie est plus résiliente et moins dépendante des communautés étrangères à haut revenu qui vivent dans le pays. Le secteur privé joue un rôle de plus en plus important.
Le gouvernement a été l’initiateur de cette transformation de l’économie, comme il a été à l’origine du changement de la société djiboutienne. En effet le gouvernement a modernisé la société, par l’introduction puis le renforcement de l’égalité entre les genres, par la scolarisation accélérée des garçons et des filles, jusque dans les lieux les plus reculés du pays, par une couverture sanitaire de proximité des mères, des nourrissons et des petits enfants, par l’ouverture au plus grand nombre de très nombreuses filières d’enseignement supérieur, par l’instauration du code de la famille qui protège les plus vulnérables, par la démocratisation politique et administrative, par la transparence accrue des outils de l’État et des grandes entreprises publiques, par la déconcentration de l’administration dans les districts, par la modernisation de l’habitat et par l’ouverture à la santé pour tous.
Mesdames et Messieurs,
L’objectif de la politique gouvernementale est de renforcer la nation, la rendre plus solidaire et améliorer durablement les conditions de vie de la population. J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de l’exprimer. Le résultat le plus remarquable de cette politique est que la pauvreté a fortement baissé en 15 ans. Entre 2002 et 2017, la pauvreté est passée de 42% à 20%. Et elle baisse encore.
Aujourd’hui, je peux dire que c’est grâce à la politique choisie par le président de la République, que plusieurs crises récentes ont pu être surmontées. Très ouvert sur le monde, Djibouti a toujours été caractérisé comme étant une terre d’échanges et de rencontres. Mais très ouvert sur le monde, le pays est souvent soumis aux dangers en provenance de l’extérieur.
De 2020 à aujourd’hui, le gouvernement a du faire face à plusieurs crises toutes d’origine externe.
La crise du Covid en 2020 a été une première épreuve pour nous tous. Je ne reviendrai pas sur la gestion gouvernementale de cette pandémie, qui a été qualifiée d’exemplaire par l’OMS. Mais je vais seulement évoquer les conséquences économiques et financières.
L’économie a été gravement affectée par la pandémie. La croissance du PIB en 2020 a été très faible, de l’ordre de 0,5%. Les recettes budgétaires ont baissé de plus de 10% et le déficit budgétaire s’est accru, passant à -2,1%.
Malgré toutes ces difficultés, le gouvernement a renforcé la solidarité nationale, principalement en apportant une aide financière aux plus défavorisés. La nation est restée soudée.
En 2021, après le contrôle de la pandémie à Djibouti, le rebond a d’abord été important grâce à la reprise économique, principalement soutenue par les investissements et les activités de constructions des bâtiments et des infrastructures. Le PIB a augmenté de 4,4% en 2021, mais les recettes budgétaires ont continué à être affectées par les conséquences de la crise sanitaire.
Ensuite, à cette crise sanitaire, a succédé, une crise commerciale très préjudiciable pour notre économie. Son origine provenait des problèmes internes de notre grand partenaire et ami, l’Éthiopie. Le trafic portuaire déjà affaibli par la crise sanitaire, a fortement chuté au dernier trimestre 2020, et pendant toute l’année 2021. En outre la prolongation de la sécheresse est venue affecter le secteur primaire.
La baisse des recettes fiscales s’est donc poursuivie en 2021. Au tout début de l’année 2022, le gouvernement a pris des mesures drastiques pour que la gestion budgétaire soit plus rigoureuse.
Enfin et en outre, au cours de cette même année, le conflit en Europe de l’Est a eu une incidence forte sur l’évolution des prix dans le monde, d’abord des produits d’origine alimentaire et énergétique, mais progressivement sur la plupart des produits de consommation. Cette inflation importée est très néfaste pour les populations les plus défavorisées.
Le gouvernement, tout en espérant que tous les conflits qui éclatent dans le monde puissent s’arrêter rapidement, a pris sans tarder, des mesures immédiates pour protéger l’économie et les populations pauvres. Ces mesures sont certes très pénalisantes à court terme pour le budget, mais essentielles pour renforcer la solidarité nationale.
D’abord, le gouvernement a décidé de maintenir, malgré l’envolée des prix des produits pétroliers, les prix de ces produits à la pompe. Cette subvention gouvernementale a pu contenir l’inflation générale, en évitant une cascade d’augmentation des prix de tous les produits.
Le gouvernement a décidé aussi d’exonérer de taxes d’importation et de TVA les produits alimentaires de première nécessité, ce qui correspond déjà à une perte fiscale de l’ordre de 700 millions de FD.
Enfin le gouvernement a mis en place un contrôle rigoureux des prix sur les produits de base, avec réduction des marges des commerçants, afin d’aider les populations les plus démunies. Si le contrôle des prix des mercuriales publiées par le ministère du Commerce sera maintenu, afin de ne pas créer une inflation interne dangereuse pour notre économie, il est difficilement envisageable de maintenir la subvention des produits pétroliers en l’état, pendant une très longue période.
En effet ces pertes de recettes sont estimées en année pleine à quatre milliards de FD. La croissance du PIB réel en 2022 est désormais prévue autour de 3,6%, en baisse par rapport à l’année précédente.
Mais le gouvernement, pendant toutes ces années de crise économique, a réussi à maintenir la cohésion sociale de la nation. L’élection présidentielle de l’année dernière, a été un moment fort de cette volonté du peuple djiboutien de rester uni et solidaire, loin de l’implication dans tous les affrontements survenant dans le monde.
Mesdames et Messieurs,
Je dois dire que si les projections à moyen terme, sur la période 2023-2026, permettent d’espérer une reprise économique, basée sur la relance des investissements et de l’activité des transports, d’une part, et sur un contrôle rigoureux de l’inflation, d’autre part, l’exécution du budget 2022 quant à elle, impose une grande prudence dans la prévision de la gestion budgétaire pour le budget de 2023.
En effet l’aspect positif de ces prévisions est toujours représenté par la ferme volonté gouvernementale d’accroitre les investissements. La zone portuaire et d’activités industrielles de Damerjog est toujours en cours de construction. Le grand Hôpital général de la CNSS est maintenant dans sa phase d’édification. Le secteur du logement public et privé est toujours très actif. La Fondation IOG et la politique du gouvernement de vouloir réduire fortement les zones d’habitat précaire, soutiennent l’activité de ce secteur.
Cependant, l’analyse des données budgétaires exécutées en 2022, fait ressortir des difficultés dans le recouvrement des prévisions budgétaires de la loi de finances. Les séquelles des secousses économiques des crises, et leurs répercutions économiques entrainent des écarts de réalisation des recouvrements par rapport aux prévisions. Ceux-ci ne sont pas dus à des lacunes de recouvrement, mais plutôt à des prévisions en 2021 trop optimistes par rapport à la prise en compte des effets négatifs des crises qui se sont chevauchées.
Le gouvernement va donc prévoir une gestion encore plus rigoureuse pour les engagements de dépenses. L’emploi, nous l’avons vu, repose aujourd’hui sur la vigueur du secteur privé. De nombreuses actions gouvernementales vont dans ce sens, comme les soutiens divers apportés à l’entrepreneuriat, et à l’insertion des jeunes diplômés dans la vie active. Le gouvernement multipliera ces actions.
Il est donc évident que l’unique solution qui existait il y a une quinzaine d’années, et qui consistait à répondre aux problèmes de l’emploi par le recrutement dans l’administration, est révolue. Seuls les secteurs prioritaires de l’enseignement et de la santé, ainsi que les nouveaux départements ministériels, seront pourvus de nouveaux postes budgétaires. L’augmentation de la masse salariale sera donc réduite au strict minimum. Comme le seront également les dépenses de matériels et d’entretien.
Les dépenses d’investissements par contre augmenteront de 10% environ pour développer et soutenir les secteurs productifs. La charge représentée par les intérêts de la dette sera égale à celle de 2022.
Mesdames et Messieurs,
Au sujet de l’endettement de l’État, je veux attirer votre attention sur certains points. La mobilisation des ressources extérieures entre 2011 et 2020, pour répondre à la mise en œuvre de la politique gouvernementale, a été de l’ordre de 700 milliards de FD, ce qui représente, comme je l’ai évoqué auparavant, environ les deux tiers des investissements totaux pendant cette même période.
Ces ressources extérieures ont été constituées, pour le quart, par des dons.
Les prêts concessionnels, donc obtenus par des bailleurs de fonds institutionnels ou par des pays amis, représentent eux, un peu plus de la moitié du total des ressources extérieures.
Ainsi donc, moins du quart du total des ressources extérieures, a été financé par des prêts non concessionnels ou plus communément appelés prêts commerciaux.
A cet égard, il me parait important de souligner que le gouvernement a choisi d’utiliser ces prêts commerciaux pour financer des projets productifs et rentables, qui ont permis à notre économie de décoller rapidement. Ceci a été fait dans les secteurs des transports, de l’eau, et de l’énergie pour répondre à des besoins urgents. Tous ces projets, qui ont pu créer un climat favorable pour l’emploi, permettront de rembourser les échéances de leur remboursement, grâce à leur production.
De plus, afin d’assurer une meilleure gestion de la dette, le gouvernement a rétrocédé les deux tiers de la dette extérieure aux entreprises publiques. Il a également entrepris une restructuration de la dette commerciale avec certains bailleurs de fonds. Enfin, les plus grandes entreprises publiques feront l’objet d’une restructuration à travers le Fonds souverain.
Le ratio de la dette publique par rapport au PIB, connait ainsi une baisse soutenue depuis 2017. Les réformes budgétaires et la nouvelle gestion de la dette permettront de rendre définitivement soutenable la dette extérieure.
Aussi Mesdames et Messieurs,
Malgré cette période de crises exogènes survenues entre 2020 et 2022, le peuple djiboutien est ressorti plus fort et plus uni de toutes ces épreuves. Il peut donc envisager l’avenir avec optimisme. Certes le gouvernement restera très vigilant sur deux points pendant la période 2023-2024 : le contrôle de l’inflation et le renforcement de l’aide aux populations les plus défavorisées, pour réduire encore les inégalités et aider les plus faibles.
Mais des perspectives meilleures pour l’avenir sont réelles et donc l’optimisme est fondé. Le gouvernement va relancer les investissements, principal moteur de la croissance.
Ceci sera fait autour de grands projets de développement comme :
La réalisation de la nouvelle zone portuaire et industrielle de Damerjog, où est prévu le terminal gazier de l’Éthiopie, et l’implantation de nombreuses unités de transformation industrielle aux alentours. Les travaux y ont repris avec vigueur. La mise en œuvre d’une plateforme d’exportation de produits pétroliers vers le Sud Soudan.
L’édification du grand Hôpital général de la CNSS, qui sera le nouveau fer de lance du secteur de la santé.
La construction de milliers de logements sociaux par le gouvernement et de nombreux programmes d’habitation par le secteur privé pour les différentes couches de la population.
La réalisation d’une voie express sur la RN1 par un partenariat public privé.
Le doublement de l’alimentation électrique à partir de l’Éthiopie, la construction d’une nouvelle centrale thermique et la mise en œuvre de programmes de production d’énergie renouvelable.
La construction d’un centre urbain, financier, culturel et administratif sur l’ancienne zone franche et portuaire.
La modernisation de la gestion et l’augmentation des investissements dans les télécommunications, notamment par la privatisation partielle de Djib-Télécom et l’implication du Fonds souverain.
L’engagement de la seconde phase de l’usine de dessalement de l’eau de mer.
La poursuite des travaux d’assainissement de la ville de Djibouti.
Enfin, le fort développement des technologies de l’informatique et des communications et l’expansion de la connectivité et de la numérisation.
Tous ces projets, que je cite comme exemple, et qui ont débuté ou qui vont prochainement débuter, seront des pourvoyeurs d’emplois pour tous les Djiboutiens et les Djiboutiennes, et plus particulièrement pour la jeunesse, qui est de plus en plus compétente grâce à la formation supérieure qu’elle a reçu.
Mais je veux également insister sur le fait que si Djibouti, pivot du développement de l’Afrique de l’Est, mobilise la plus grande partie des investissements nationaux, le gouvernement va aussi faire porter tous ses efforts vers le développement des investissements dans les territoires de l’intérieur.
Cela se fera par exemple, avec la rénovation de la route du roi Fahd jusqu’à Tadjourah, ou les travaux routiers de la RN1, ou le développement autour de l’alimentation en eau potable dans la région d’Obock à partir de Bissidirou, ou l’exploitation de ressources minières, ou encore le développement de centrales d’énergie verte. De plus chaque région aura son pôle de développement, qui sera défini en fonction de ses potentiels propres, minier, touristique, énergétique ou autre.
Mesdames et Messieurs,
Après s’être engagé sur la diminution de la pauvreté entre les années 2010 et 2019, et sur la réduction des inégalités pendant ces dernières années de crise économique, le gouvernement veut maintenant renforcer davantage l’unité nationale grâce au développement des régions de l’intérieur du pays.
Ainsi ce sera par l’intermédiaire d’une forte croissance enfin retrouvée, à partir de 2024, dont le taux avoisinerait à nouveau 7,5%, que les projets de renforcement des pôles secondaires à l’intérieur du pays seront réalisés. Le socle de la nation, qui a déjà résisté aux vicissitudes des contraintes extérieures, sera alors définitivement établi.
Mesdames et Messieurs les députés,
J’ai souvent souligné le rôle majeur que vous jouez dans l’adhésion de la population à la politique gouvernementale. Aujourd’hui encore j’en appelle à ce sens du devoir que vous manifestez si souvent, car nous avons démontré la pertinence de la politique gouvernementale.
Celle ci a permis de conforter notre nation et de la rendre plus forte dans l’adversité des épreuves qui peuvent se présenter. Aussi, avec un gouvernement solidaire, une action gouvernementale que je m’engage à renforcer, et la volonté de tous les Djiboutiens, qui sont ressortis plus forts, en surmontant ces crises régionales et mondiales, il nous sera possible d’améliorer encore le taux d’absorption des financements, et ainsi de consolider la relance économique du pays.
Aussi, après avoir créé les conditions d’une forte croissance, non seulement pour les quinze années passées mais également pour les années à venir, le gouvernement va redoubler son effort pour accélérer les modalités d’une meilleure répartition des fruits de cette croissance, qui est devenu la fierté de tous les Djiboutiennes et Djiboutiens.
Le budget est un des outils de cette politique, par l’intermédiaire notamment de la collecte des impôts. D’ailleurs la loi de finances rectificative de 2022, qui vous sera présentée prochainement, prévoit certaines dispositions en ce sens, dont la création d’une taxe sur les billets d’avion par exemple.
La priorité gouvernementale dans ce domaine est de mettre en œuvre les moyens d’avoir plus d’égalité sans pour autant freiner les initiatives privées et donc la croissance.
Le rapprochement entre les administrés et les pouvoirs publics est aussi un outil important. Il permet de mieux comprendre les problèmes quotidiens des populations les plus démunies.
J’ai, depuis plus d’un an, moi-même, étant accompagné par des membres du gouvernement, des membres de votre Assemblée, et des techniciens, rencontré les élus locaux et certains notables de l’intérieur, pour échanger sur la politique gouvernementale et appréhender les problèmes que peuvent rencontrer nos compatriotes.
Ceci a débouché sur des améliorations de la vie courante, comme la réfection de certaines liaisons routières à l’intérieur des districts eux-mêmes, l’électrification solaire de certains villages, le renforcement de certains équipements scolaires ou sanitaires par exemple. Je reprendrai prochainement ces tournées à l’intérieur du pays, car ce dialogue doit être permanent.
Le renforcement des moyens des départements de la solidarité, de la micro finance, ou du secteur primaire sont également des actions gouvernementales qui vont dans le sens de la justice sociale voulue par le gouvernement. Ces moyens seront accrus.
Je veux aussi rappeler le rôle joué par la Diwan al Zakat dans l’aide aux personnes défavorisées, et donc dans la réduction des inégalités.
Mesdames et Messieurs les députés,
Il est donc important que vous tous, vous puissiez aussi intervenir auprès des Djiboutiens et des Djiboutiennes, pour écouter leurs doléances et les informer sur les perspectives économiques et sociales.
Si les échanges avec l’opposition parlementaire peuvent être constructifs, il n’en va pas de même, bien sûr, avec ceux qui s’improvisent journalistes, sans respect des règles déontologiques de cette respectable profession, ou qui se déclarent opposants sur les réseaux sociaux, en confondant politique et atteintes à la vie privée des personnes.
Je ne veux même pas évoquer les appels à la haine entre communautés. Diviser pour régner n’est plus d’actualité depuis notre indépendance. On ne se battra pas les uns contre les autres. Et aujourd’hui, en plus d’être unis, nous nous battrons tous ensembles pour notre nation, une et indivisible, comme nous nous sommes battus pour une parcelle de notre territoire, lorsque notre pays a été attaqué.
Aussi Mesdames et Messieurs,
Bien plus que toutes les réalisations que nous pouvons voir autour de nous, et qui sont souvent imposantes, la création d’une nation définitivement forte est incontestablement le plus beau résultat de la politique du président Ismail Omar Guelleh.
Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre