A Djibouti, le nombre d’enfants dans les rues ne cesse d’augmenter. Ces enfants sont issus en grande majorité des pays limitrophes. Combien sont-ils ? Quel impact leur situation a t-elle sur leur état de santé ? Existe-t-il des structures d’accueil qui leur sont destinées ? Représentent-ils un danger réel pour la sécurité de nos populations civiles ?
Il est difficile de dire avec précision combien d’enfants déambulent dans les rues de la capitale. On constate cependant qu’ils sont nombreux, le phénomène étant favorisé par les migrants en provenance des pays voisins. Ils sont des centaines à franchir la frontière chaque jour et, sans ressources ni logis le plus souvent, à venir grossir les rangs des sans-abris. Pour subvenir aux besoins de leur famille, les enfants se retrouvent dans les rues. Ils sont souvent au niveau des feux rouges et aux carrefours en zone urbaine. Chaque jour, pieds nus, ils accourent pour mendier leur pain quotidien auprès des automobilistes arrêtés et des passants. Dans certains cas, ils frappent du doigt sur la vitre des véhicules pour se faire remarquer, ce qui provoque l’ire de certains automobilistes.
Par ailleurs, la santé des enfants qui évoluent dans les rues est compromise. En effet, n’ayant accès à aucune installation sanitaire, ils sont souvent sales, infestés de poux et exposés à différentes maladies. Ces maladies sont aggravées par la consommation de nourriture de très mauvaise qualité, et souvent l’usage de drogues ou l’abus de produits stupéfiants. Le fléau de la mendicité prend des proportions encore plus inquiétantes chez les jeunes filles. Le manque d’abris adéquats étant la première difficulté qui influence leur santé, aux autres infections viennent s’ajouter pour elles les infections urinaires, les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées.
Face à cette situation qui affecte les personnes de bonne volonté, il est important de mettre en place un programme dédié à la protection des enfants dans la rue. Ce programme serait piloté par le ministère de la promotion de la femme et de la famille. Un plan d’action d’envergure devrait être mis sur pied dont l’objectif serait de retirer les enfants des rues en vue de leur insertion sociale. Il ne faut pas perdre de vue que ce problème concerne la société entière : si aucune action d’envergure n’est entreprise rapidement, ces enfants sans papiers, sans encadrement et sans perspectives d’avenir, deviendront difficiles à gérer. Ils vont grandir dans la violence et s’adonner à des vols et agressions sanglantes. Dans ces conditions, nos paisibles quartiers deviendraient de véritables poudrières où nos concitoyens vivraient dans la crainte quotidienne d’être agressés par des jeunes délinquants ne respectant pas les règles élémentaires de la vie en société.
Une scène inquiétante s’est d’ores et déjà produite sur la place Mahamoud Harbi, il y a environ deux semaines aux environs de 21h. Une femme changeuse de monnaie qui allait rentrer chez elle a été victime de violences avant de se faire arracher son sac contenant les billets par des délinquants ayant grandi dans la rue. Les malfrats ont eu le temps de s’évaporer dans le quartier 2. Un quartier réputé difficile où cohabitent femmes prostituées, bandits de grand chemin et autres sans abri. Dépouillée, la pauvre vieille n’a plus que ses yeux pour pleurer.
J’alerte aujourd’hui les autorités publiques au sujet de ce phénomène des enfants des rues qui prend des proportions inquiétantes. Un enfant qui ne bénéficie pas de toute l’aide possible pour grandir et se développer deviendra, demain, un adulte relégué au ban de la société pour le restant de sa vie. Il est donc indéniable que l’impact de tels enfants sur la société pourrait se révéler catastrophique.
Afin de mettre un terme à ce problème, des actions importantes doivent être entreprises. Voici quelques unes des actions prioritaires à mener :
– Engager une campagne de localisation des lieux de rassemblement de ces enfants
– Déterminer leur nombre exact
– Fournir des soins à ceux qui en ont besoin
– Prévoir des centres d’accueil en nombre suffisant
– Offrir une formation axée sur les petits métiers (maçonnerie, soudure, plomberie, couture, etc.)
Pour terminer, j’estime qu’il est important de mettre en place un programme ayant pour objectif de retirer les enfants de la rue. Nul n’ignore que la place de ces enfants n’est pas dans la rue : Iis doivent être conduits dans un centre éducatif suivis et traités par des éducateurs spécialisés. Ce plan est sans doute une opportunité que les acteurs sociaux pourraient saisir pour garantir la sécurité de nos concitoyens dans un futur proche.
Souleiman Moumin Robleh
Il faudrait surtout mettre en place une politique de contrôle de la migration et des reconduites aux frontières digne de ce nom.
Nous sommes nous même un petit pays pauvre et nous ne pouvons supporter toute la misère de la sous-region aggravé par les conflits et la sécheresse en cour.
La capitale et plus particulièrement le centre ville sont devenus des zones mal fames ou des centaines de ces jeunes et d’autres mons jeunes déambulent jour et nuit sans que la police ne l’évent le petit doigt, impossible de faire 100 mètres sans être harceler par des dizaines de mendiants , c’est à se demander si on marche sur la tête.