Ismail Omar Guelleh a été investi officiellement à la présidence djiboutienne ce samedi, dans le cadre d’une cérémonie qui s’est déroulée au Palais de la République.
Dans son discours, aux allures de programme politique pour ce mandat, le président de la République a tout d’abord réitéré sa détermination à préserver et promouvoir les acquis de notre nation. « Au seuil de ce nouveau quinquennat, je souhaite me rappeler ce à quoi, par le cœur et par la raison, les Djiboutiennes et les Djiboutiens aspirent et pour lequel ils m’ont renouvelé leur confiance : à savoir la stabilité, la concorde civile, la sauvegarde des valeurs de notre République ainsi que la recherche du développement inclusif », a-t-il déclaré en substance.
Il fit ensuite état de la priorité qu’il va accorder à la poursuite des efforts pour le développement et la dignité économique et sociale de nos compatriotes. Le chef de l’État s’est réjoui du fait que « nous avions su nous appuyer sur notre position géographique, sur la créativité de notre peuple pour construire un projet de développement », et a défini « les services, les communications, les technologies digitales et les énergies renouvelables » comme les secteurs d’activité qui feront l’objet d’une exploitation plus soutenue.
« Nous devons également investir dans l’industrie » a-t-il indiqué, précisant que « les grands projets du parc industriel de Damerjog et le réaménagement du port historique de Djibouti ville » seront mis en avant.
« L’objectif, c’est également la mise en place d’une économie plus inclusive, avec un rééquilibrage des territoires, un partage plus efficace des richesses », a-t-il poursuivi, donnant ainsi la pleine mesure de son engagement en faveur de l’évolution de nos régions en de véritables pôles de développement, susceptibles d’apporter des débouchés économiques durables et viables pour nos compatriotes des districts de l’intérieur.
Dans son discours, Ismail Omar Guelleh fit état de sa conviction que l’essor de notre pays est en partie lié à la stabilité de notre région, c’est pourquoi la République de Djibouti concourt à la pacification et à la sécurisation de la région. « Nous avons su maintenir l’équilibre de nos alliances et assurer nos obligations de sécurité sur le détroit de Bab el Mandeb », a-t-il dit, parlant également de l’appui de notre pays à « l’action humanitaire de solidarité » dans cette partie du monde.
Il a procédé aussi à l’inventaire des objectifs qu’il ambitionne pour l’Afrique : « L’Afrique sera puissante si elle est unie, elle sera riche si nous sommes ensemble, si nos pays coopèrent pour se compléter et poursuivre notre vision commune d’avoir des États forts et efficaces » a-t-il plaidé. « Il nous faut dépasser les conflits mortifères, dépasser les intérêts du court-terme », a-t-il insisté, appelant de ses vœux « les efforts et les initiatives en faveur du rapprochement et de l’intégration des économies africaines », notamment de « la Zlecaf, cette promesse d’une vaste zone de libre échange, ce grand marché unique de plus d’un milliard d’habitants ».
Ce discours permit également au chef de l’État djiboutien d’évoquer des problématiques transcontinentales pour lesquelles il souhaite plus de collaboration et de solidarité internationale. « La pandémie de Covid 19 est venue bouleverser l’économie mondiale. Le changement climatique nous impose une révolution de notre mode de vie. La digitalisation bouleverse les circuits de communication et de production », a-t-il fait observer. Si « ces évolutions majeures nous offrent autant de défis que d’opportunités à saisir pour préparer le monde qui vient… c’est résolument en nous, que nous puiserons les ressources nécessaires pour créer les conditions d’une nouvelle donne », a insisté Ismail Omar Guelleh qui précisa la volonté de Djibouti d’user de sa « triple identité », de sa « diversité fructueuse, source de vitalité » pour « s’investir plus encore dans la marche du monde, dans la vie des institutions internationales, [et] relayer notre message de paix et de progrès pour tous ».
Avant son discours d’investiture et sa prestation de serment, Ismail Omar Guelleh a été décoré du Grand Cordon, plus haute distinction djiboutienne et réservée au chef de l’État, des mains du chef d’état-major général des Forces armées djiboutiennes, le général Zakaria Cheick Ibrahim.
La cérémonie d’investiture du président de la République avait commencé par une allocution du président du Conseil constitutionnel, Abdi Ibrahim Absieh, et un important volet musical et d’animation par différentes troupes artistiques et culturelles de notre pays.
A l’issue de la cérémonie officielle d’investiture et après que les délégations étrangères ont quitté le Palais de la République, les honneurs militaires ont été présentés au chef de l’État sur l’esplanade du Palais de la République. Lors de cette parade où l’hymne national était joué par la Garde républicaine, le président a passé en revue des représentants des corps armés et de sécurité de notre pays avant de regagner le Palais de la République.
Un déjeuner officiel a été ensuite offert par le président de la République en l’honneur des chefs d’État et de gouvernement et des chefs des délégations participant à cette cérémonie d’investiture.
Une trentaine de représentations ont pris part à l’investiture du président djiboutien, dont plusieurs chefs d’État et de gouvernement en exercice. On peut noter en particulier la participation du Premier ministre de la République fédérale et démocratique d’Éthiopie, Abiy Ahmed Ali, du président de la République du Kenya, Uhuru Kenyatta, du président de la République de Guinée, Alpha Condé, du président du Somaliland, Muse Bihi Abdi.
Ont également participé à cet évènement la vice-présidente de la République du Sud Soudan, Rebecca Nyandeng Garang, le Premier ministre de Somalie, Mohamed Houssein Robleh, le Premier ministre de la République du Rwanda, Edouard Ngirente, le premier vice-Premier ministre de la République de l’Ouganda, Moses Ali, le président du Sénat de la République islamique du Pakistan, Muhammad Sadiq Sanjrani, la présidente de l’Assemblée nationale du Togo Yawa Tsegan, le président de l’Assemblée nationale de l’Union des Comores, Moustadroine Abdou, le ministre des Affaires étrangères de la République du Yémen, Ahmed Awad Bin Mubarek, le ministre délégué chargé des pays africains du royaume d’Arabie saoudite, Ahmed Kattane, le ministre délégué chargé des Affaires étrangères du Qatar, Soltan Bin Saad Al Murakhi, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie de la République française, Jean Baptiste Lemoyne, le membre du Conseil souverain de transition de la République du Soudan, Yasser Al Atta, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le secrétaire exécutif de l’IGAD, Workneh Gebeyehu, des représentants de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe ainsi que de nombreux ambassadeurs représentant leurs pays dans cette cérémonie.
La première dame, Kadra Mahamoud Haid, le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, les membres du gouvernement et du Parlement ainsi que de nombreux dignitaires civils, militaires et religieux, ont également pris part à la cérémonie d’investiture du président de la République.
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