Un atelier de présentation d’un projet d’appui institutionnel à la réforme de la justice en République de Djibouti a eu lieu hier matin à l’hôtel Sheraton, en présence du ministre de la Justice, des Affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, Moumin Ahmed Cheick et du chargé d’affaires a.i. de l’Union européenne à Djibouti, Patrick Geysen. Ce projet, financé à 100% par une aide de quatre millions d’euros (829 millions de FDJ) de l’UE sur quatre années, contribuera au renforcement de l’État de droit et de la gouvernance dans le secteur de la justice et des droits de l’homme en République de Djibouti.
Lors de la cérémonie d’hier matin, Patrick Geysen a souligné que l’objectif du projet est de « contribuer à l’opérationnalisation du programme de réforme de la justice et à l’amélioration de la gouvernance et à la promotion et protection des droits de l’homme ». Il a ajouté : « Je souhaite que ce projet de l’Union européenne insuffle une nouvelle dynamique au secteur de la justice et solidifie les bases de la réforme de la justice à Djibouti, contribuant à terme au renforcement des capacités des institutions judiciaires et à un meilleur accès à la justice et au droit ».
La mission d’identification du projet d’appui institutionnel à la réforme de la justice en République de Djibouti vient de s’achever ce mois-ci. Elle était composée de quatre experts en droit et en informatique.
Selon la mission, l’élaboration d’un schéma directeur informatique et de gestion est incontournable, pour assurer cohérence, coordination et complémentarité entre les expériences en cours et les parties prenantes.
Plusieurs résultats sont attendus à l’issue du projet
En premier lieu, le renforcement des capacités des institutions. Il s’agira de renforcer, les structures du ministère de la Justice, ainsi que l’administration et la gestion des cours, tribunaux et établissements pénitentiaires ; la Commission nationale des droits de l’homme et enfin la Cour des comptes et le médiateur de la République.
En second lieu, l’accès à la justice sera grandement amélioré. Pour cela, des sessions de justice foraines, des études, une stratégie de communication et d’information, pour un meilleur accès à la justice et enfin une formation professionnelle des prisonniers (en particulier pour les femmes et les jeunes incarcérés) seront proposées.
En troisième lieu, le résultat recherché est le renforcement des capacités des acteurs de la justice grâce à une formation initiale et des formations continues et/ou spécialisées par filière.
Enfin, la définition et la mise en place d’un système intégré de gestion et d’information judiciaire et pénitentiaire seront considérées. Pour y parvenir, le projet, financé par l’Union européenne, permettra de réaliser un schéma directeur informatique intégrant la partie gestion des administrations concernées. Il s’agira également de décrire et d’encoder les processus judiciaires et d’accompagner le personnel dans des formations « qualifiantes » afin d’utiliser au mieux ce système.
L’Union européenne tient à saluer le courage politique du ministre de la Justice qui l’a approchée afin que cette étude soit menée, en vue de l’amélioration du système judiciaire national et par ricochet la vie des Djiboutiens.
Ilwad Elmi