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Ismail Omar Guelleh, du Kenya à la Turquie
février 2024 (Human Village 50).
 

D’après des communiqués de la présidence, 29 février et 1er mars 2024.

Le président djiboutien a participé ce 29 février à la 6e session de l’assemblée du programme des Nations unies sur l’Environnement qui s’est tenue à Gigiri, à côté de Nairobi au Kenya. Il a évoqué dans son intervention les défis environnementaux actuels : changement climatique, perte de la nature et de la biodiversité, pollution, « sans oublier la désertification, la dégradation des terres et des sols, la sécheresse et la déforestation ». Face au changement climatique, « l’inaction n’est pas une option car elle détruit la crédibilité et la solidité du multilatéralisme et du système international. […] Nous devons agir maintenant, avec détermination et ambition, si nous voulons atténuer les effets du changement climatique et construire un avenir durable pour tous ».

Ismail Omar Guelleh a ensuite évoqué les réalisations djiboutiennes en matière d’énergies renouvelables, dont le solaire, l’éolien et la géothermie, la mise en place d’une interconnexion électrique avec l’Éthiopie ainsi que la création d’un Observatoire régional du changement climatique. « Nous avons aussi créé plusieurs aires protégées et mené des actions de reboisement » a-t-il ajouté.
« La biodiversité est bien plus qu’une simple collection d’espèces vivantes ; c’est le fondement même de notre existence. Des forêts luxuriantes aux vastes océans, chaque écosystème abrite une diversité d’êtres vivants interconnectés, jouant un rôle vital dans le maintien de l’équilibre écologique. […] Les activités humaines irresponsables, telles que la déforestation, l’urbanisation incontrôlée, la pollution et l’exploitation excessive des ressources naturelles, compromettent l’intégrité de nos écosystèmes et mettent en péril la survie de nombreuses espèces. […] Aucune nation ne peut résoudre seule des problèmes d’une ampleur mondiale. Seul un multilatéralisme reformé et renforcé sera en mesure de faire face aux défis auxquels l’humanité est confrontée ». Le président djiboutien a donc soutenu l’adoption « de décisions renforçant le multilatéralisme dans le domaine de l’environnement ».

Ismail Omar Guelleh a ensuite quitté le Kenya, ce même jeudi 29 février, pour se rendre en Turquie où il prend part à la 3e édition du Forum diplomatique d’Antalya, une conférence internationale dévolue à la recherche de solutions efficientes et durables aux crises multiformes dans le monde.
Initiative turque lancée en 2021, le Forum d’Antalya réunit chaque année des dirigeants politiques dont des chefs d’État et de gouvernement, des opérateurs économiques autour d’importants conglomérats et des leaders de la société civile et des médias.

Autour du thème « Faire progresser la diplomatie dans un moment troublé », le 3e Forum d’Antalya s’efforcera d’établir, sur la base des principaux défis qui se posent aujourd’hui dans le monde, des modalités d’approches et de résolutions des crises. Face aux situations qui préoccupent nos sociétés, la diplomatie internationale doit s’imposer un ensemble d’objectifs et d’aspirations.
La prédominance d’alliances stratégiques au détriment de règlements viables des conflits en cours dans le monde, le manque de solidarité entre les États face aux conséquences des crises internationales à répétition et l’accroissement des tensions liées aux disparités culturelles, constituent des facteurs inquiétants susceptibles d’ébranlé les équilibres sur lesquels repose notre monde. Souhaitant ouvrir des débats sur les améliorations à apporter à l’état actuel de la diplomatie, le Forum d’Antalya se pose comme un lieu de réflexion, d’ingéniosité et d’idées nouvelles sur les mutations profondes de l’ordre politique mondial. Son mérite réside dans son appel implicite au développement du multilatéralisme et à une diplomatie davantage centrée sur les valeurs de justice, de solidarité et de tolérance.

La République de Djibouti est en phase avec l’esprit, les objectifs et les ambitions du Forum diplomatique d’Antalya. L’attachement à des règlements des différends politiques par la voie du dialogue, la nécessité d’une place plus importante accordée au multilatéralisme dans la diplomatie internationale et l’engagement en faveur d’une solidarité et d’une intégration renforcées des nations sont autant de valeurs éthiques auxquelles notre pays souscrit pleinement.


Dans une intervention au Forum diplomatique d’Antalya, Ismail Omar Guelleh a rappelé l’importance qu’il accorde au multilatéralisme. Il a ensuite estimé qu’« Il existe des menaces sérieuses telles que les déséquilibres de pouvoir, les idéologies religieuses extrêmes et les interférences externes qui mettent la diplomatie sous pression » et qui créé une situation « marquée par des turbulences géopolitiques, une imprévisibilité et une recalibration des relations entre grandes puissances ».
« Nous devons résister collectivement à la classification en camps idéologiques rigides. Car le monde ne peut être réduit à Est contre Ouest, Nord contre Sud, démocraties contre autocraties, entre autres. […] La situation humanitaire à laquelle est confronté le peuple palestinien, en particulier les femmes et les enfants, est désastreuse. Nous appelons la communauté internationale à agir de manière décisive pour mettre fin à cette occupation »
Revenant à la situation dans la Corne, le président a estimé que « alors que notre communauté est aux prises avec la souffrance, la mort, la perte et la destruction insensées au Soudan, la récente signature du mémorandum d’entente entre la République démocratique fédérale d’Éthiopie et le Somaliland a créé des tensions » appelant « avec le soutien de tous les chefs d’État de la région, à résoudre ces problèmes [par un] dialogue, source de stabilité et de prospérité ».

Ismail Omar Guelleh a ensuite rencontré le président turc, Recep Tayyip Ergogan. Ils ont évoqué les liens anciens entre les deux pays, leur communauté de valeurs, et les partenariats (commerce, investissements, éducation, santé, sécurité alimentaire, construction d’édifices et d’ouvrages publics…) qui sont à l’ordre du jour des commissions mixtes bilatérales de coopération. Cette relation devrait s’intensifier avec la mise en route de la zone économique exclusive turque au sein de la zone Franche de Djibouti et le lancement d’une collaboration autour du futur nouvel aéroport de Djibouti. Enfin les deux pays, tous deux situés sur un axe maritime stratégique, envisagent un échange de compétences et d’expertise en matière de sécurité maritime.

 
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