Le président de la République, Ismail Omar Guelleh a, dans le cadre d’une interview en somali diffusée ce mercredi soir 23 septembre à la RTD, à l’occasion de la rentrée politique, procédé à une mise au point sur la situation générale du pays et s’est exprimé sur les principaux sujets d’actualité nationale.
Dans cette intervention [1], le chef de l’État a décrit « la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois et la poursuite des efforts liés à la réalisation du développement durable comme étant toujours les principales priorités de son gouvernement ».
« L’éducation, la santé, la lutte contre la soif et l’ensemble des ces problématiques qui relèvent du rôle régalien de l’État enregistrent continûment des progrès incontestables sous nos cieux », a déclaré en substance le chef de l’État.
« Après l’éducation pour tous, notre pays réalise des avancées notoires dans le domaine de l’éducation de qualité, notamment à travers la mise sur pied de l’école de l’excellence », a fait observer le président de la République.
« Il en va de même pour la santé où, après l’accès aux soins pour tous, les polycliniques mises en service allient aujourd’hui proximité et traitements spécialisés au profit nos compatriotes. », a-t-il poursuivi.
« La lutte contre la soif constitue également un domaine où les efforts entrepris ont débouché sur des résultats louables, notamment dans les régions de l’intérieur et l’arrière-pays qui jouissent, du fait de la création systématique de puits et de barrages d’eau dans toutes les localités, d’un accès optimal à l’eau », a –t-il indiqué, déplorant toutefois les déperditions d’eau que l’on constate parfois dans certains quartiers de la ville et de sa banlieue, dues à l’incivisme de quelques personnes qui trafiquent les canalisations
« L’accès à un logement décent a précédemment été défini aussi comme une priorité de l’action gouvernementale. Elle le demeure toujours. Nous négocions cette problématique à travers une série intégrée de programmes et d’initiatives », a –t-il rappelé.
« Tout d’abord, le ministère de l’Habitat a toujours pour consigne de construire des logements sociaux de divers standing. Et la Fondation créée à servir de créneau de rémission pour les franges les plus modestes de notre société. », a-t-il précisé. « Nous négocions de plus en plus aussi la problématique du logement à travers des partenariats nouveaux, notamment avec des sociétés privées et des banques, conviées à participer à la construction d’habitats qu’elles peuvent ensuite vendre directement ou sous la forme d’une location-vente », a-t-il poursuivi.
« Toujours dans le social, l’électricité est un secteur où l’État a récemment, à deux reprises, revu à la baisse la grille tarifaire », a-t-il affirmé.
« Ce qu’il faut prendre en compte et bien assimiler c’est le fait que l’ensemble des initiatives que nous adoptons dans le social et la lutte contre la pauvreté visent toutes à la réalisation d’un patrimoine humain, sain d’esprit et de corps, qui soit à même de relever les défis liés à l’accès de notre société au développement durable », a expliqué le chef de l’État.
« L’industrialisation de notre pays, appelée essentiellement à prendre forme dans un premier temps avec les projets en cours d’élaboration à Damerjog, requiert effectivement un patrimoine efficient sur tous les plans », a-t-il indiqué.
« Nous sommes d’autant plus attachés à l’acquisition de ce patrimoine que l’industrialisation a vocation à contribuer à la création massive d’emplois à laquelle aspire notre société », a-t-il insisté.
Et le chef de l’État d’informer que, « le site de Damerjog disposera, au delà du phénomène évident de création d’emplois pour nos jeunes qualifiés, à un processus d’acquisition de savoir-faire et de compétences pratiques au profit d’autres qui ont quitté très tôt l’école ».
Le président Ismail Omar Guelleh mit par ailleurs à profit cette interview pour balayer d’un revers les allégations selon lesquelles les communautés d’affaires refuseraient d’investir à Djibouti en raison d’une prétendue cherté de l’énergie. « Tout cela est faux puisque notre pays offre un coût de 39 FD le killowatt. Ce qui est nettement inférieur au tarif en vigueur dans la plupart des pays du monde », a recadré le chef de l’État.
« Ce que nous négocions aujourd’hui, ce n’est pas tant d’offrir des conditions d’attractivité aux investisseurs. Ce défi nous l’avons déjà surmonté. Ce que nous négocions aujourd’hui c’est de disposer nous-mêmes des financements nécessaires au lancement des grands projets définis pour notre développement. Le Fonds souverain créé répond à ce dernier objectif. Il correspond en une intégration des richesses et épargnes de notre pays qui, par le moyen d’un encadrement rigoureux, servira au financement des projets stratégiques de développement connus pour leurs profils à générer d’importants gains et recettes », a –t-il précisé, se réjouissant, sur un autre plan, du « combat de succès que notre pays a su récemment opposer à la pandémie du COVID-19 ».
« Avec la volonté de Dieu, nous sommes parvenus à circonscrire cette maladie et éviter sa diffusion dans notre pays », s’est-il félicité au sujet du coronavirus, même s’il n’a pas manqué d’appeler ses compatriotes « à continuer d’observer les gestes de prudence et de vigilance à l’égard de cette pathologie redoutable qui, fait l’objet d’une recrudescence dans de nombreux pays ».
L’entretien a également porté sur des questions qui ont trait à la politique nationale, au rôle de l’opposition et à l’état actuel des relations de notre pays avec l’Érythrée.
Une question a porté sur son sentiment quant aux récentes manifestations de volonté en faveur de la poursuite de son action à la tête du pays. « La gestion de notre pays requiert une attention et un dévouement permanent. Les problématiques à gérer et les défis à relever sont tellement nombreux que la question de mon avenir politique est loin d’être une priorité pour moi aujourd’hui. Je m’exprimerai sur ce sujet au moment opportun », a-t-il répondu.
Au sujet du rôle de l’opposition, il a regretté que « les réseaux sociaux soient commuées en stands d’injures et de vilaineries ». « L’idéal politique réside dans un débat entre une équipe au pouvoir et une opposition qui la critique sur des projets de fond et qui propose une alternative crédible », a-t-il fait observer, déplorant qu’il « n’y ait rien de tout cela et qu’il s’agit là d’une situation contreproductive à l’essor de notre démocratie ».
Quant à l’état actuel de nos relations avec l’Érythrée, le président de la République a déploré que « les pourparlers entrepris sous l’égide du royaume frère saoudien n’aient pour lors débouché sur un règlement définitif du litige. Nous attendons toujours que l’autre partie se manifeste pour entamer les discussions en vue d’un accord définitif du différend ».
Le dernier volet de cette interview du président de la République a porté sur des questions relatives à la région et à la diplomatie internationale.
Au sujet de la Somalie, le président Ismail Omar Guelleh a rendu un vibrant hommage « aux principaux responsables politiques de ce pays pour leur récent accord consensuel sur la question épineuse des prochaines élections somaliennes. La détermination de plus en plus affichée des Somaliens à trouver des solutions eux-mêmes, sans l’intrusion d’une tierce partie, est gage d’une capacité nouvelle des dirigeants de ce pays frère à instaurer un climat politique de confiance, propice à un règlement inclusif et viable pour l’ensemble des sensibilités, régions et composantes démographiques de cette nation », s’est félicité le président de la République.
À propos de l’Éthiopie, et des troubles politiques auxquels elle est en soumises ces derniers temps, le président a réitéré sa foi en « l’aptitude de la nation sœur et amie d’Éthiopie à surmonter ces troubles ». Il a décrit la situation actuelle comme des « faits passagers de réactions à l’engagement de ce pays dans la voie de la démocratie et du pluralisme politique. Les troubles passagers en Éthiopie ne sont pas de nature à revoir à la baisse le rythme effréné de complémentarité et d’intégration économique largement entériné entre nos deux pays, dans la quasi-totalité des domaines du développement ».
« Quant au Yémen, la crise qui y prévaut depuis plusieurs années compromet la stabilité régionale. La militarisation à outrance, notamment en provenance d’Iran, qui caractérise ce pays est préoccupante. Le salut de ce pays est lui aussi lié à la réalisation d’un accord de consensus entre tous les protagonistes politiques de ce pays frère », a-t-il soutenu.
En matière de diplomatie internationale, le président Ismail Omar Guelleh a été interrogé sur la normalisation des relations de quelques pays arabes avec l’Etat d’Israël.
« C’est effectivement un phénomène qu’on observe ces derniers temps » , a-t-il admis, soulignant que « notre pays n’est pas guetté par une telle envie ». « Nous appartenons à la Ligue arabe et sommes totalement en phase avec les principes de cette organisation qui assignent la normalisation des relations de ses pays membres avec l’État d’Israël à la condition préalable que le conflit de ce dernier avec la Palestine débouche sur la création de deux États distincts », a-t-il conclu.« »