Addis-Abeba, le 12 juin 2020
S.E. Moussa Faki Mahamat
Président de la commission de l’Union africaine
Monsieur le Président,
Il vous souviendra que lors du dernier sommet de l’Union africaine à Addis Abeba en février dernier (33e session de la conférence des chefs d’État et gouvernement de l’Union africaine), la question de la candidature de Djibouti et du Kenya a été longuement discutée tant au niveau du comité ministériel de candidature que lors du conseil exécutif et enfin à la conférence des chefs d’État et de gouvernement. Lors de ces assises la République de Djibouti, à travers le président de la République S.E IsmaiI Omar Guelleh lui-même, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères ont vigoureusement remis en cause par des arguments juridiques la décision prise par le COREP en août dernier, notamment en évoquant l’article 5 paragraphe 2 (pouvoirs et attributions) du règlement intérieur.
Par conséquent et eu égard à la pertinence des arguments de la République de Djibouti, la conférence de l’Union africaine n’a pris aucune décision relative à cette question laissant les deux pays concourir à New York le 17 juin 2020.
Par ailleurs, je souligne que tout organe délibérant de l’Union africaine ayant pris une décision est toujours suivi d’une décision en bonne et due forme par le sommet des chefs d’État, chose qui évidemment n’as pas été faite dans le cas présent et qui montre encore une fois un parti pris de la commission de l’Union africaine.
Je rappelle ici qu’une première lettre nous est parvenue en octobre dernier signé par votre chef de cabinet menaçant notre pays de représailles et de sanctions, alors nous rappelons ici que notre organisation est une organisation intergouvernementale et non une union comme l’entendent nos partenaires de l’Union européenne.
La République de Djibouti, pays membre de l’Union africaine respectant les droits et les devoirs, se voit obliger à travers vous de bien vouloir rétablir la vérité en circulant avant les élections du 17 juin 2020, une note clarifiant aux États membres qu’aucune décision n’a été prise sur cette question lors du dernier sommet de l’Union africaine de février 2020.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la commission de l’Union africaine, à l’assurance de ma haute considération.
Mohamed Idriss Farah