Le rendez-vous était attendu : le lancement du rapport national sur le développement humain avec la présence de tous les partenaires, le gouvernement, secteur privé et société civile, corps diplomatiques. Cette restitution se veut comme le prolongement des réflexions amorcées lors de ces ateliers adéquations formation emploi précédents, mis en place par le ministère de l’emploi.
L’objectif de cette conférence était de présenter les conclusions du rapport qui se propose d’offrir une base de travail sur les pratiques, mais également sur les méthodes, les objectifs, les missions en conciliant les intérêts de chacun afin de contribuer à la réduction de l’extrême pauvreté et la baisse du chômage. Lors de cette conférence, Amat Al Alim Alsowa a souligné dans son intervention « la justesse du choix du thème qui a lui seul permet de poser une réflexion sur l’efficacité et la pertinence des politiques de développement », ce questionnement est d’autant plus indispensable a-t-elle expliqué « à l’heure où Djibouti connaît des transformations soutenues de son économie, il apparaît important que le renforcement des capacités des ressources humaines et leur mise aux normes internationales constituent à l’avenir le socle de toute action de développement ». Pour sa part, le ministre des affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, a convenu également dans sa prise de parole que l’emploi était un déterminant essentiel pour l’atteinte des Objectifs nationaux de développement.
Les deux consultants auteurs du rapport ont présenté les conditions d’adaptation des outils de la formation professionnelle en vue d’assurer une meilleure qualification de la population et de satisfaire les besoins de l’économie nationale. La prestation et la qualité du travail collégial ont été saluées par l’ensemble des personnes présentes.
Ils ont dit
Sunil Saigal, représentant résident du PNUD à Djibouti
« Vouloir approcher l’école de la vie est un souhait universel ! Ce débat naissant sur les rôles de l’école dans une société marquée par le chômage souligne les incertitudes de la jeunesse mais aussi la volonté du gouvernement de répondre à cette inquiétude légitime. Ainsi l’école peut apprendre des métiers sans que les jeunes trouvent les emplois correspondants, alors que paradoxalement l’on se rend compte qu’il y a une pénurie de main d’œuvre qualifiée. Le gouvernement par la création récente de l’Agence nationale pour l’emploi, la formation professionnelle témoigne de sa volonté à mettre en œuvre un plan de développement économique et social qui doit permettre de former du personnel qualifié et lutter ainsi contre la pauvreté. (…) Et ce d’autant plus que l’état des lieux est malheureusement sans appel. Le rapport met en évidence une crise de l’enseignement technique, dont les causes sont nombreuses et multiples, tout en mettant l’accent sur l’absence criante de formation disponible pour de nombreux métiers. L’ouverture prochaine du Centre de formation d’hôtellerie-restauration d’Arta, prévue pour septembre 2008, dénote toutefois de la prise de conscience nationale et la volonté du gouvernement de soutenir la croissance économique en répondant au mieux aux attentes du marché dans le domaine de l’emploi ».
Ibrahim Hamadou, directeur adjoint de la BCIMR, président de l’Association des employeurs
« Je peux vous assurer que de nombreux employeurs aujourd’hui ne peuvent pas développer d’activités car le système éducatif/formatif ne s’est pas adapté aux besoins des employeurs, à l’évolution du marché tout simplement. Le gouvernement doit procéder à son aggiornamento dans ce domaine, eu égard à l’évolution fulgurante que connaît l’économie ».
Houmed-Gaba Omar, directeur du CFPA
« Ce débat naissant met en évidence la prise en compte de la problématique de l’adéquation formation emploi, la création de l’ANEFIP tend à répondre aux nombreux défis qui nous attendent pour la réduction du chômage et la lutte contre la pauvreté ».
Amina Ahmed Yonis, directrice du Centre de formation pour jeunes filles et femmes de Balbala
« L’objectif de la formation est d’acquérir les qualifications et les compétences vitales de base qui sont nécessaires au développement personnel et humain. Il est essentiel de mettre en place des dispositifs d’insertion dans l’entreprise qui s’adressent aux jeunes et plus particulièrement aux femmes ».
Ali Mohamed Kamil, directeur général de l’ANEFIP
« Ce rapport devrait permettre d’appréhender la question du chômage avec une vision plus globale et ainsi mieux comprendre les lacunes, les faiblesses, les contraintes, ou bien encore les forces de notre marché national de l’emploi. A l’ANEFIP nous sommes convaincus du potentiel de réflexion et de la capacité collective d’inventer un autre avenir ».
Abdi Elmi Achkir, directeur du cabinet du Premier ministre
« Assurer l’adéquation entre l’offre et la demande du marché de l’emploi suppose qu’on ait résolu en grande partie, l’adéquation formation emploi, le thème qui nous préoccupe aujourd’hui ».
Colonel Ali Soubaneh Chirdon, directeur du service national adapté
« Cette réflexion est une très bonne chose, nous sommes d’autant plus intéressés que l’adéquation emploi formation est au cœur des objectifs du service national adapté (SNA) ».
Propos recueillis par Mahdi A.