Mme Amat Ali Alim Alsoswa sous-secrétaire générale des Nations-unies et directrice du bureau régional du PNUD pour les Etats-arabes a séjourné du 2 au 4 avril 2008 à Djibouti. Le lien formation-emploi a été le fil rouge de ces rencontres avec les autorités politiques. Cette mission a coïncidé le lancement du troisième rapport national sur le développement humain. De façon permanente, durant ces entretiens avec les officiels rencontrés, le principe selon lequel l’adéquation emploi-formation devait devenir un objectif souhaitable dans le futur a fait consensus, comme gage de chances d’accès à l’emploi, de possibilités de mobilité et de promotion sociale pour la jeunesse djiboutienne. Rencontre…
Dans votre intervention à l’occasion du lancement du troisième rapport sur le développement humain, vous aviez insisté sur les liens qui unissent la République de Djibouti et le Yémen. Pensez-vous que ces liens vont se renforcer avec le projet de pont reliant d’un bout à l’autre les deux pays ?
Je ne voudrais pas trop m’avancer sur ce projet dont je ne connais pas vraiment les détails. Par contre, effectivement lors de mon intervention à la conférence, j’ai voulu insister sur les liens ancestraux qui unissent nos deux peuples, puisque comme vous le savez certainement je suis originaire du Yémen. Ces liens reposent sur des fondements solides ; nous partageons en commun un passé entremêlé. Entremêlé par une histoire, des échanges culturels et bien encore commerciaux. Je trouve beaucoup de similitudes entre nos deux pays, nos deux cultures, ils appartiennent à la même région, à la même zone géostratégique, tous deux bénéficient de relations privilégiées et d’investissements massifs des pays du Golfe, et plus particulièrement de Dubaï. Similaires notamment par les tenues vestimentaires, par les spécialités culinaires, par la culture, par le climat, ou bien encore par un type de développement économique et social semblables… Je voudrais insister sur ce point particulièrement, les problèmes sociaux sont souvent identiques entre ces deux pays qui restent confrontés aux mêmes défis : une jeunesse souffrant du chômage, une population rurale luttant contre la sécheresse, et enfin une extrême pauvreté des plus démunis… Je pourrais poursuivre sur le même thème en soulignant que nos deux économies sont imbriquées, voire même interdépendantes, et rappeler que bien souvent ces liens vont au delà puisqu’ils sont aussi filiaux. Voilà pourquoi je pense, pour répondre à votre questionnement, que les liens préexistants peuvent et doivent s’accroître entre nos deux pays. La coopération doit s’intensifier et ce qu’afin que nous puissions trouver des réponses aux préoccupations qui sont souvent identiques. La réalisation de ce pont, je le perçois comme un instrument, un outil au service du développement de nos deux pays et aucunement comme la genèse de liens naissants.
Pensez-vous que l’INDS lancée en janvier 2007 puisse être une réponse encourageante pour tendre le pays vers les Objectifs du millénaire ?
Certainement ! L’INDS est un projet très ambitieux, dont l’idée sous jacente est la recherche d’une meilleure redistribution des fruits de la croissance et la création de l’Agence djiboutienne pour le développement social constitue un autre signal fort du gouvernement que nous souhaitons soutenir.
Votre visite a coïncidé avec le lancement du troisième rapport national sur le développement humain dont le thème est l’adéquation formation-emploi, quelles sont les attentes du PNUD vis-à-vis du gouvernement à la suite de cette publication ?
La question devrait être plutôt celle-ci : que peut faire le PNUD pour appuyer le gouvernement dans l’atteinte de ses Objectifs du millénaires ? Il ne faut pas se méprendre, le PNUD est en République de Djibouti pour soutenir le gouvernement dans son développement lorsque celui-ci le sollicite. Le choix du thème de cette année, « l’adéquation emploi-formation » répond ainsi au souhait du gouvernement, du secteur privé, que de la société civile et nous sommes heureux d’avoir pu apporter un appui quant à l’élaboration et à la vulgarisation de cette réflexion commune, l’objectif poursuivi étant l’amélioration des conditions de vie des Djiboutiens. Pour ce qui concerne la suite à donner à ce document, le vœu du PNUD est qu’il soit fait une exploitation intensive et illimitée du contenu du rapport, et je tiens à assurer au gouvernement et à la population djiboutienne dans son ensemble de la volonté du système des Nations-unies de continuer à travailler au développement humain à Djibouti.
Propos recueillis par Jeske Van Seters