Un post du mardi 28 octobre 2025 a déclenché une vague ininterrompue de commentaires désobligeants sur les réseaux pour commenter une photo d’un haut cadre de l’Union africaine posant à bord d’un jet privé. La controverse n’a pas faibli bien que le message incriminé ait été rapidement effacé.

Devant l’ampleur des réactions, et bien que Mahmoud Ali Youssouf n’apparaisse pas sur le "tweet", le président de la Commission de l’Union africaine n’a pas hésité à se fendre d’un message de clarification, expliquant que le calendrier serré laissait peu de temps pour se rendre de Luanda, capitale de l’Angola, à une autre réunion à l’est de l’Afrique. Compte tenu de cette situation, le président de l’Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine jusqu’au 15 février 2026, avait mis gracieusement à la disposition des membres de la Commission un jet gouvernemental angolais. Admettant par ailleurs que le "tweet" n’était pas approprié.

Le porte-parole de la Commission de l’Union africaine et auteur du "tweet", Nuur Mohamud Sheekh, a posté dans la foulée un message de contrition, dans lequel, il reconnait un post inadéquat et formule des regrets appuyés auprès de tous ceux qui auraient été heurtés :
« Excellence, je reconnais que ma publication était maladroite et, à juste titre, a suscité des réactions de votre part, de vos collègues et amis. Je regrette sincèrement d’avoir partagé cette photo et les impressions involontaires qu’elle a pu engendrer. Ce geste visait simplement à témoigner de la chaleureuse hospitalité du gouvernement et du peuple angolais. Je n’ai jamais eu l’intention de nuire au travail important que nous accomplissons au sein de notre organisation. Je reste pleinement engagé à maintenir les plus hauts standards de professionnalisme et de respect. Je vous présente mes excuses, ainsi qu’à tous nos collègues et amis qui ont pu être inquiets suite à cette publication. ».

L’Union africaine ne dispose pas d’avions. Ce trajet en jet n’a pas pesé sur les finances de l’institution mais financé par l’Angola. Mahmoud Ali Youssouf et les autres membres commissaires empruntent habituellement des vols commerciaux pour leurs déplacements officiels, malgré les complexes problèmes de connectivité pour relier les capitales africaines entre elles.

Que retenir de cette déferlante vague de colère ? Probablement la réflexion de l’influent constitutionnaliste kenyan, Ahmednasir Abdullahi, qui estime qu’il ne sert à rien d’accabler une administration qui fait ses premiers pas dans une kyrielle de crises à dénouer, pour ce qui n’est somme toute qu’une petite péripétie : « Les erreurs arrivent. Les leçons apprises sont également importantes. ».

Enfin, on ne peut exclure que cette erreur de communication ait été montée en épingle dans le cadre d’une campagne de « boules puantes » organisée pour ternir l’image et la crédibilité de la Commission africaine, coïncidant, avec le moment où elle hausse le ton après les atrocités d’El-Facher et ne cache plus ses intentions de mettre à l’index de la communauté internationale ceux qui attisent les multiples foyers de crise en Afrique de l’Est : en Libye, au Soudan, au Sud-Soudan, en Érythrée, en Somalie, et dans la région des Grands Lacs. Ces scissions, déstabilisations et autres massacres… entretiennent le chaos afin d’accaparer des ressources minières. Bref, ne soyons pas naïfs, ne nous laissons pas manipuler par ceux qui sèment la désolation et cherchent à détourner notre attention des véritables maux de notre continent.

Mahdi A.

Mahmoud Ali Youssouf, the Time of the "Smear Campaign"

A post on Tuesday, October 28, 2025, triggered a relentless wave of derogatory comments on social media regarding a photo of a senior African Union official posing aboard a private jet. The controversy did not subside even though the offending post was quickly deleted.

Faced with the scale of the reaction, and despite Mahmoud Ali Youssouf not appearing in the tweet, the Chairperson of the African Union Commission did not hesitate to issue a clarification, explaining that a tight schedule left little time to travel from Luanda, the capital of Angola, to another meeting in East Africa. Given this situation, the President of Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço, who is also the current Chairperson of the African Union until February 15, 2026, graciously made an Angolan government jet available to the Commission members. He also admitted that the tweet was inappropriate.

The spokesperson for the African Union Commission and author of the tweet, Nuur Mohamud Sheekh, subsequently posted a message of contrition, in which he acknowledged the inappropriateness of the post and expressed his sincere regrets to all those who may have been offended :

“Excellency, I acknowledge that my post was ill-judged & understandably attracted reactions from yourself, colleagues & friends. I sincerely regret sharing the photo & any unintended impressions it created. The gesture was only meant to reflect the kind hospitality of the Gov’t & people of Angola. It was never my intention to detract from the important work we do as an organisation. I remain fully committed to upholding the highest standards of professionalism & respect. I apologise to you & all our colleagues, & friends who may have been concerned by the post !”

The African Union does not own any aircraft. This private jet trip did not impact the institution’s finances but was funded by Angola. Mahmoud Ali Youssouf and the other commissioners usually take commercial flights for their official travel, despite the complex connectivity issues between African capitals.

What conclusions can be drawn from this wave of anger ? This likely reflects the thinking of the influential Kenyan constitutional scholar, Ahmednasir Abdullahi, who believes it is pointless to overwhelm an administration that is just beginning to navigate a multitude of crises, for what is, after all, a minor incident : “Mistakes happen. Lessons learned are also important.”

Finally, it cannot be ruled out that this communication blunder was blown out of proportion as part of a smear campaign organized to tarnish the image and credibility of the African Union Commission. This coincides with the Commission’s increasingly vocal stance following the atrocities in Al-Fashion and its open determination to ostracize from the international community those who are fuelling the numerous crises in East Africa : in Libya, Sudan, South Sudan, Eritrea, Somalia, and the Great Lakes region. These divisions, destabilizations, and massacres... perpetuate chaos in order to seize mineral resources. In short, let’s not be naive, let’s not allow ourselves to be manipulated by those who sow desolation and seek to divert our attention from the true ills of our continent.