D’après un communiqué de Mohamed Fouad Abdo, directeur général de l’ONEAD.
Lundi 16 juin 2025
Ce lundi sont lancés les travaux du Projet d’extension et de réhabilitation des réseaux d’assainissement de Djibouti (PERRAD), et l’inauguration de la deuxième phase de la station d’épuration de Douda. Mohamed Fouad Abdo en présente les grandes lignes.
Une ambition présidentielle pour les quartiers populaires
L’ensemble de ces projets s’inscrit dans la volonté ferme du président de la République de renforcer les infrastructures de base, d’améliorer le cadre de vie de nos concitoyens, et de répondre aux besoins urgents des quartiers populaires les plus densément peuplés de Djibouti.
Une stratégie fondée sur une planification rigoureuse
Grâce à l’appui technique et financier de l’Union européenne et de l’AFD, un schéma directeur de l’assainissement pour l’ensemble de la ville de Djibouti a été élaboré. Le projet PERRAD constitue l’une des premières concrétisations opérationnelles de cette planification stratégique. Il en matérialise les premières recommandations à grande échelle.
Un jalon majeur : inauguration de la deuxième phase de la station de Douda
Ce lundi marque également l’inauguration officielle de la deuxième phase de la station d’épuration de Douda, portée à une capacité de traitement de 40 000 équivalents habitants. Cette nouvelle tranche vient compléter une première phase inaugurée en septembre 2013, également de 40 000 EH. La station repose sur un procédé de boues activées en aération prolongée, avec traitement biologique complet, décantation, et désinfection finale. Elle est équipée d’un système de télégestion et d’un traitement performant des boues, avec production de compost stabilisé.
La station est conçue pour répondre à l’urbanisation rapide et s’inscrit dans une logique de durabilité face au changement climatique.
Autre réalisation majeure : la station de Balbala
Depuis juillet 2024, une station d’épuration supplémentaire est également opérationnelle à Balbala, avec une capacité de 30 000 EH. Elle permet de traiter les eaux usées des quartiers de Hodan 1 et 2, ainsi que de Cité Luxembourg et Cité Cheikh Osman. Elle contribue de manière significative au désengorgement des réseaux et à la protection de l’environnement dans cette zone densément peuplée.
De la planification au terrain : un projet structuré
Le projet PERRAD, fruit d’un partenariat exemplaire entre l’ONEAD, l’AFD et l’Union européenne, a vu ses premières signatures en 2019. En mai 2025, le doublement de la station de Douda a été finalisé, préparant le lancement opérationnel des réseaux dans plusieurs quartiers.
Une première phase sur trois quartiers avec réseaux neufs
Les quartiers Cité Stade, 7 et 7 bis bénéficient du lancement des travaux. Les réseaux y sont entièrement neufs, seuls les postes de relevage de Progrès et de Voirie sont réhabilités pour l’acheminement vers Douda.
Deuxième phase à partir de juin 2026 : Quartiers 5 et 6
Deux nouveaux postes de relevage seront construits au quartier 6 et à l’avenue 26. Le renforcement des stations S2 Abattoir et Haramous permettra d’acheminer les eaux vers Douda.
Sensibilisation et études préalables : des bases solides
Des campagnes et ateliers de sensibilisation ont été menés dans les cinq quartiers concernés. Des sondages techniques ont été réalisés pour adapter les tracés aux contraintes du terrain.
Un impact concret pour la population
Près de 30 000 habitants bénéficieront directement de cette tranche. Cela réduira considérablement les maladies hydriques et améliorera les conditions sanitaires globales.
Perspectives : vers l’extension du projet
Les discussions sont en cours avec les partenaires pour financer la tranche optionnelle et étendre les infrastructures à d’autres zones prioritaires.
Un bénéfice environnemental majeur et un appui à l’agriculture locale
Les eaux usées traitées dans les stations d’épuration de Douda et de Balbala sont réutilisées à des fins agricoles, notamment pour irriguer les périmètres agricoles situés à proximité de ces installations. Cette valorisation contribue non seulement à soutenir l’agriculture périurbaine, mais également à préserver la ressource en eau potable.
Sur le plan environnemental, ces projets permettent d’éliminer les rejets directs d’eaux usées vers la mer, protégeant ainsi les écosystèmes marins. Ils permettront également de mettre un terme aux déversements anarchiques d’eaux ménagères sur les voiries urbaines, ce qui contribuera à la préservation des routes et de l’hygiène urbaine.