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Nouveau chef pour l’Africom
juin 2025 (Human Village 54).
 

Au début du mois de juin, le président américain Donald Trump a discrètement nommé le lieutenant-général Dagvin R.M. Anderson commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom). Cette décision, peu médiatisée, s’inscrit dans le cadre d’une vaste réorganisation de la direction militaire américaine et reflète l’intérêt de l’administration Trump pour le rétablissement de l’influence américaine sur le continent africain.
Le lieutenant-général Anderson occupe actuellement le poste de directeur du développement des forces interarmées au sein de l’état-major interarmées du Pentagone. Anderson a plusieurs décennies d’expérience dans les opérations aériennes, les opérations spéciales et le commandement stratégique. Il a notamment occupé le poste de commandant du Commandement des opérations spéciales des États-Unis en Afrique de 2019 à 2021. Au cours de sa carrière, il a accumulé plus de 3 400 heures de vol, dont plus de 700 heures de combat.
Diplômé de l’université de Washington à Saint-Louis avec un diplôme en génie électrique, Anderson est également titulaire d’une maîtrise en politique publique internationale de la School of Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins. Son parcours universitaire et opérationnel le rend particulièrement qualifié pour diriger l’Africom à un moment où les défis sécuritaires et diplomatiques sur le continent s’intensifient.

S’il est confirmé par le Sénat américain, le lieutenant-général Anderson deviendra le premier général de l’armée de l’air à diriger l’Africom depuis sa création en 2007. Traditionnellement, ce poste est occupé par des officiers supérieurs de l’armée de terre ou du corps des Marines. Sa nomination marque un changement dans la réflexion stratégique sur l’approche militaire américaine sur le continent, avec un accent accru sur la surveillance aérienne, le déploiement rapide et les opérations spéciales.
L’Africom est chargé de superviser les opérations militaires et les partenariats des États-Unis dans 53 pays africains. Ses principales missions comprennent la lutte contre le terrorisme, le partage de renseignements, la coopération en matière de sécurité et la réponse aux crises. Le commandement a joué un rôle clé dans la lutte contre des groupes extrémistes tels que Al-Shabaab, l’État islamique au Sahel et d’autres menaces transnationales.

Le choix du président Trump intervient à un moment où la concurrence pour l’influence en Afrique s’intensifie. Avec l’expansion de la présence sécuritaire de la Russie, notamment par le biais de sociétés militaires privées dans des pays comme le Mali, et les investissements massifs de la Chine dans les infrastructures et les réseaux numériques, les États-Unis sont sous pression pour maintenir leur pertinence stratégique. L’administration Trump a récemment souligné l’importance de la politique « America First, Africa Strong », qui promeut la coopération militaire et économique mutuelle sans céder de terrain à ses rivaux mondiaux.
Anderson devrait remplacer le général des Marines Michael Langley, devene le premier général noir à quatre étoiles des Marines lorsqu’il a pris le commandement de l’Africom en 2022. Sous Langley, les États-Unis se sont fortement concentrés sur les partenariats en Afrique de l’Ouest, la surveillance du trafic illégal d’or utilisé pour financer le terrorisme et la lutte contre les menaces extrémistes émanant de groupes opérant au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

Outre la nomination du lieutenant-général Anderson, le président Trump a également annoncé la nomination de nouveaux dirigeants pour le Commandement central américain (Centcom) et le Commandement européen américain (Eucom), signalant ainsi une restructuration complète du commandement militaire américain à l’approche de la seconde moitié de son mandat. Toutes les nominations doivent être confirmées par le Sénat.
Une fois confirmé et promu général quatre étoiles, le lieutenant-général Anderson deviendra le septième commandant de l’Africom avec la direction de l’un des commandements régionaux les plus importants sur le plan stratégique pour les États-Unis. Sa nomination renforce le message de Trump selon lequel les États-Unis n’abandonneront pas leur rôle sur le continent africain, d’autant plus que d’autres puissances cherchent à combler le vide en matière de sécurité, de commerce et de diplomatie.

Si cette annonce est passée inaperçue, la nomination de M. Anderson a pourtant des implications importantes. Face à l’instabilité croissante dans plusieurs régions africaines et à l’influence accrue des puissances étrangères sur le continent, la nouvelle direction de l’Africom sous le commandement du lieutenant-général Anderson pourrait contribuer à redéfinir les relations militaires entre les États-Unis et l’Afrique et garantir que la présence américaine reste forte, stratégique et respectée.

Texte publié dans The Voice Of Africa, le 14 juin 2025, voir en ligne « President Trump Quietly Appoints New AFRICOM Commander, Signaling Renewed Focus on Africa ».

 
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