Human Village - information autrement
 
Entretien avec Mohamed Ahmed Saleh
septembre 2023 (Human Village 49).
 

Mohamed Ahmed Saleh, coordinateur du Pôle information et communication de la direction de la Communication du CRIPEN, pigiste au journal La Nation et contributeur régulier d’Human Village, est parti en France suivre une scolarité d’un an à l’Institut national du service public (ex ENA). L’ambassade de France a pu le rencontrer avant son départ et publier sur son site internet un entretien où il retrace son parcours et présente ses ambitions.
Human Village félicite Mohamed pour sa brillante réussite.

Pourriez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours scolaire et professionnel ?
Bonjour, je m’appelle Mohamed Ahmed Saleh. Je suis coordinateur du Pôle information et communication de la direction de la Communication du Centre de recherche, d’information et de production de l’éducation nationale (CRIPEN), qui dépend au MENFOP. Mon parcours scolaire est assez atypique, assez irrégulier pour ainsi dire. Après avoir obtenu mon baccalauréat en 1999, j’ai commencé un DEUG en administration économique et sociale (AES) à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, antenne d’Agen, grâce à une bourse du gouvernement français.
Malheureusement, j’ai eu un accident de parcours qui m’a empêché d’aller au bout de ces études supérieures. J’ai donc commencé à travailler comme enseignant dès 2001. Quelques années plus tard, j’ai découvert les métiers de la communication au CRIPEN. De fil en aiguille, j’ai été engagé comme collaborateur externe (journaliste-pigiste) au quotidien La Nation. La communication institutionnelle et le journalisme sont des métiers passionnants qui exigent la maîtrise d’une série d’outils, à commencer par les langues, anglais et arabe surtout dans le contexte djiboutien.
En même temps, je n’avais jamais perdu ma passion pour l’école car je n’étais pas mauvais élève. J’ai donc repris mes études supérieures, à l’Université de Djibouti qui proposait différentes formations en enseignement continu. Pour moi, ça a été la langue et la littérature anglaise. J’ai validé cette formation universitaire avec une licence d’anglais obtenue en 2010. Puis la chance m’a souri une seconde fois. L’ambassade de France à Djibouti, via sa coopération avec la section djiboutienne de l’Union de la presse francophone, dont j’étais vice-président, m’a offert une formation à distance pour faire un master en communication et journalisme à l’École supérieure de journalisme de Paris en 2018. Obtenu en 2020, ce diplôme m’a ouvert de nouveaux horizons professionnels. En janvier dernier, j’ai tenté et réussi le prestigieux concours d’entrée à l’Institut national du service public, ex École nationale d’administration (ENA), pour faire le cycle international long. Une prestigieuse formation qui prépare l’élite française et internationale depuis plus de cinquante ans.

Quel va être l’objet de votre formation ? Dans quel partenariat s’inscrit cet échange ?
Aujourd’hui, je me prépare à faire cette formation d’élite. Le cycle international long de l’INSP, peut être plus connu sous son ancienne appellation Ed’NA, permet à des cadres et des responsables publics de se familiariser avec l’administration française en suivant des enseignements communs avec le parcours de formation initiale réservé aux étudiants français. Pour résumer, il s’agit d’un cycle de formation académique assorti de stages pratiques dans des administrations publiques françaises sur une période de quatorze mois, le tout étant sanctionné par un diplôme international d’administration publique. Ma formation s’inscrit dans le cadre de la coopération académique entre Djibouti et la France qui est ancienne et solide. Je souhaiterais à ce titre exprimer mes chaleureux remerciements à la France pour m’avoir accordé une bourse pour faire cette formation.

Qu’attendez-vous de cette expérience du point de vue professionnel mais aussi personnel ?
Et bien d’abord, je dois vous avouer que j’ai été très fier de réussir ce concours et d’intégrer les bancs de l’INSP. Mais il s’agit d’une formation élitiste très exigeante qui demande beaucoup de travail et de motivation. Et de vous à moi, ce n’est pas ce qui me manque la motivation et l’envie de tout déchirer pour ainsi dire. Je reste tout de même humble et déterminé car j’ai la rage de réussir et de décrocher ce prestigieux diplôme pour marcher dans les pas d’illustres personnalités françaises et africaines qui ont fait la fierté de cette grande école. Par ailleurs, la France est mon pays de cœur. Ce beau pays m’avait beaucoup fasciné dans mon enfance et dans mon adolescence. Du temps où je n’étais encore qu’un jeune lycéen, moi et mes camarades avions la tête remplie de rêves. Nous voulions tous conquérir la France et le monde, en faisant de brillantes études pour intégrer les meilleures boîtes (pour parler notre langage de l’époque). Aujourd’hui, j’ai comme l’impression de revivre ce rêve de jeunesse. Je connaissais l’ENA, mais juste de nom et de réputation, je n’aurais jamais imaginé que j’allais m’asseoir sur les bancs de ce panthéon de l’école française. Pour moi, c’est comme une belle revanche sur le sort qui m’avait empêché de faire un modeste parcours universitaire à Bordeaux en 1999. Aujourd’hui, j’ai la faiblesse de croire que mon diplôme international d’administration publique de l’INSP, pour peu que je le valide, me permettra de développer une expertise qui servira mon département et mon pays. Je nourris donc de grandes espérances et j’ai beaucoup d’ambitions. Mais je dois rester humble et déterminé. Je n’ai pas besoin de répéter que je vais tout donner pour réussir ce pari. Je ne me priverais pas des prières et des encouragements de ma famille et de mes amis qui vont me lire !

Entretien publié le 21 septembre 2023 sur le site de l’ambassade de France à Djibouti.

 
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