D’après un communiqué de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) [1]
3 juillet 2023
Selon des informations dignes de foi et concordantes, dans la journée du dimanche 2 juillet 2023, tôt le matin, la descente des unités de la police nationale dans plusieurs domiciles de militants du parti politique RADDE a entraîné une vague d’arrestations.
Les pièces de théâtre présentées à l’occasion de la fête nationale du 27 juin ont fait mal au régime autoritaire de Djibouti.
Parmi les personnes arrêtées :
Mahdi Moussa Darar, secrétaire général
Moustapha Elmi Djibril, alias Souris, artiste et comédien
Kadar Moud Djama, artiste et comédien
Le régime djiboutien est mécontent de la stratégie de lutte non violente menée par le parti politique d’opposition RADDE. La Ligue djiboutienne des droits humains dénonce et condamne avec la plus grande fermeté la chasse à l’encontre des militants du parti politique d’opposition RADDE.
La LDDH appelle le gouvernement djiboutien à libérer immédiatement et sans condition les militants du parti d’opposition RADDE.
Mahdi Samireh Sougueh
Vice-président de la LDDH
La Nation : La justice suit son cours [2]
De source judiciaire, nous apprenons que « jeudi matin, ont été déférées au parquet de Djibouti les dénommées Habon Mohamoud Hamed, Asma Kamil Houssein et Amran Djama Ahmed, se disant membres d’une organisation dénommée RADDE ». Ces personnes, selon la même source, sont « poursuivies pour avoir, dans la nuit du 26 juin dernier, usurpé les fonctions des forces de sécurité et d’avoir porté de manière fallacieuse l’uniforme de la police, de la garde-côtes et de l’armée djiboutienne, de sorte à créer la confusion et à induire en erreur les citoyens ». Le parquet de Djibouti ajoute aussi que, dans leurs dépositions, ces mises-en-cause « ont reconnu les faits qui leur sont reprochés et ont déclaré qu’elles avaient agi à la demande de leur leader Abdourahman Mohamed Guelleh dit TX qui leur a remis les uniformes en question. »
Que dit la loi ?
– Article 218 du Code pénal
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 200 000 fd d’amende le fait, par toute personne, publiquement et sans droit :
– 1° de porter un costume, un uniforme ou une décoration réglementés par l’autorité publique.
– Article 219 du Code pénal
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 200 000 fd d’amende le fait, par toute personne, publiquement, de porter un costume ou un uniforme, d’utiliser un véhicule ou de faire usage d’un insigne ou d’un document présentant, avec les costumes, uniformes, véhicules, insignes ou documents distinctifs réservés aux fonctionnaires de la police nationale ou aux militaires, une ressemblance de nature à causer une méprise dans l’esprit du public.
– Article 217
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 200 000 fd d’amende le fait, par toute personne :
– 1° D’exercer une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels.
[1] Voir en ligne sur le site de la LDDH. Voir aussi « Djibouti : des militants de l’opposition arrêtés après une “cérémonie festive” en uniforme », RFI, 5 juillet 2023.
[2] Voir en ligne sur le site de La Nation, voir une vidéo de l’événement.