Human Village - information autrement
 
Evolution du commerce transfrontalier éthiopien
juillet 2023 (Human Village 48).
 

Avec l’aimable autorisation d’Addis Standard, traduction d’un article publié le 4 juillet 2023. [1]

Le gouvernement éthiopien prend des mesures pour reconnaître et réglementer le commerce transfrontalier informel qui existe depuis longtemps le long de la frontière avec Djibouti. Le ministère du commerce et de l’intégration régionale prépare une loi sur les activités commerciales informelles le long de la frontière entre ces deux pays.

Kasahun Gofe, ministre du commerce, à Adama le 4 juillet 2023

Kasahun Gofe, ministre d’État du Commerce et de l’Intégration régionale, a déclaré mardi que le ministère enbauchait actuellement des délégués des bureaux commerciaux régionaux afin de recueillir des informations avant la promulgation prochaine de la loi. Selon lui, la loi rendra les produits de consommation courante accessibles aux communautés frontalières.
Ce développement intervient huit ans après la signature en 2015 du protocole sur le commerce frontalier entre l’Éthiopie et Djibouti. En janvier 2023, une délégation éthiopienne, dirigée par Kasahun Gofe, s’est rendue à Djibouti pour discuter des principaux produits d’exportation qui seraient autorisés dans le cadre de cet accord.
Les individus engagés dans le commerce transfrontalier informel le long de la frontière entre l’Éthiopie et Djibouti auront la permission de transporter des marchandises jusqu’à une valeur de 1 000 $ par mois, selon le document obtenu par Addis Standard. Les commerçants originaires d’Éthiopie pourront exporter vers Djibouti sept produits spécifiques, dont le bétail, les produits d’origine animale, les fruits, les légumes et le maïs, sans avoir à payer de taxes. Inversement, vingt produits tels que l’huile comestible, le sucre et le riz pourront être importés de Djibouti. Afin de faciliter le commerce transfrontalier entre les deux pays, quinze zones au total, dont dix situées en Éthiopie, ont été désignées comme lieux de marché.
Pour obtenir une reconnaissance officielle, les commerçants doivent se conformer à certaines exigences fixées par le gouvernement. Ils doivent notamment s’enregistrer dans l’une des succursales de la Commission des douanes éthiopiennes et obtenir une licence commerciale. En outre, les commerçants sont tenus de vendre leurs produits à des prix déterminés par les autorités locales et fédérales.

L’action récente du gouvernement éthiopien s’inscrit dans le cadre d’une initiative visant à renforcer le commerce inter-africain, qui ne représente actuellement que 14,4% des exportations africaines. Dans ce sens, l’Union africaine a lancé la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) en 2018. Son objectif principal est d’éliminer progressivement les droits de douane inter-africains, en rationalisant les transactions commerciales au sein du continent pour les entreprises africaines. Actuellement, moins de dix pays africains participent activement à cette zone de libre-échange. La semaine dernière, M. Kasahun a déclaré aux députés que les préparatifs pour commencer à commercer dans le cadre de la zone de libre-échange étaient au stade final.
L’autre stratégie employée par les pays africains pour renforcer le commerce inter-régional est la formalisation du commerce frontalier informel. Malgré son importance pour les pays africains, il semble que le commerce informel ne soit pas bien compris. Une étude menée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) révèle que le commerce informel représenterait de 30 % à 72 % du commerce transfrontalier.

Peu après son arrivée au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed a montré l’engagement de son administration en faveur de l’intégration régionale en réalisant son premier voyage officiel à l’étranger à Djibouti. Il y a trois ans, Abiy Ahmed et l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta ont inauguré conjointement un poste frontalier à Moyale afin de renforcer le commerce entre les deux pays.
Le ministère éthiopien du commerce et de l’intégration régionale met en place un cadre juridique pour les activités commerciales transfrontalières informelles avec le Sud-Soudan. Cette initiative vise à faciliter l’échange de marchandises, dont la valeur commerciale annuelle est estimée à 240 000 birrs, le long des 1114 kilomètres de frontière entre les deux pays.


 
Commenter cet article
Les commentaires sont validés par le modérateur du site avant d'être publiés.
Les adresses courriel ne sont pas affichées.
 
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 
En aparté avec… Hoche Said Dawaleh
 
Repenser l’efficience pour un Djibouti compétitif
 
En aparté avec… Mohamed Bassoma
 
La guerre en Palestine déstabilise la Corne
 
L’Éthiopie investi son Premier ministre, Abiy Ahmed
 
Visite de la présidente éthiopienne
 
| Flux RSS | Contacts | Crédits |