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Conférence sur le multipartisme intégral à Djibouti
par Mahdi A., février 2023 (Human Village 47).
 

Extraits de la rencontre sur le multipartisme intégral qui s’est déroulée le samedi 29 octobre 2022 à l’hôtel Sheraton, organisée par l’Union pour la démocratie et la justice (UDJ), en collaboration avec l’Institut d’études politiques et stratégiques de Djibouti (CERD).

Introduction par Aden Omar Abdillahi, directeur de l’IEPS-CERD
Je vais commencer par un rappel historique avant de passer la parole aux panélistes. L’objectif du multipartisme sur le plan politique est d’ouvrir l’espace à d’autres sensibilités politiques, à d’autres acteurs et entités politiques. C’est ce qui fait la différence notamment avec le système du parti unique.
Deuxièmement, c’est la diversification de l’offre politique au bénéfice des citoyens. C’est ce que l’on appelle la démocratisation ou la démocratie représentative ou encore la démocratie électorale. Et puis enfin, c’est la promotion de la liberté d’expression pour rendre audibles les différentes sensibilités politiques et rendre possible le débat. C’est ça les attentes du multipartisme. La vie politique djiboutienne a évolué avec le temps. Elle n’a pas commencé en 1977, ni avec le multipartisme. Elle a commencé en 1945 pendant la colonisation. C’est à partir de cette date qu’un cadre juridique et institutionnel a été mis en place. On se rappelle que les premières élections politiques à Djibouti ont eu lieu le 10 mars 1946. Les postes disputés étaient limités. Il y avait neuf sièges du conseil représentatif. Et puis, on se rappelle également de cette socialisation politique en marche. Sous la colonisation, il y avait le Club de la jeunesse arabe qui a été créé en 1939, le Club de la jeunesse somali qui a été créé en 1946. Par la suite, à partir des années 1950, la vie politique djiboutienne est revenue entre les mains des Djiboutiens. Les indigènes vont s’emparer de ces postes avec Mohamed Kamil qui sera élu en 1953 à la place d’un Français et Mahmoud Harbi qui sera élu à l’Assemblée nationale française en remplacement d’un colonel français en 1956.
C’est surtout avec la loi-cadre, dite loi Defferre, que la vie politique prend une toute autre envergure. Mise en place de l’Assemblée territoriale, ancêtre de l’Assemblée nationale, avec trente conseillers élus pour cinq ans. Cette assemblée élisait ce que l’on appelait le conseil du gouvernement. Les indigènes avaient deux postes, la vice-présidence de l’Assemblée territoriale et du conseil du gouvernement. Après l’indépendance, le RPP est créé, c’est le premier parti politique légal. Il est déclaré parti unique en 1981. Toutes les créations des partis politiques d’opposition vont échouer jusqu’à l’éclatement de la guerre civile. Et c’est dans la constitution de 1992 que le multipartisme est reconnu. Limité à quatre partis au début, puis élargi par la suite à partir de 2002. Aujourd’hui, le paysage politique djiboutien comprend neuf partis politiques. Le RPP, le FRUD, le PSD, l’UPR, le PND qui forment la coalition UMP et la nouvelle coalition d’opposition récemment formée, le PDD, l’ARD, le CDU qui forment la coalition AMAD et l’UDJ. Tous ces partis politiques disposent d’un représentant à l’Assemblée à l’exception de l’ARD, du PSD et du PND.
Il faut souligner l’existence d’autres mouvements politiques qui ne sont pas des partis politiques. Au-delà de ceux qui sont reconnus légaux, il y a le MRD, le FRUD armé, le MoDel et le RADDE, qui sont sans aucun doute les quatre mouvements les plus visibles sur la scène politique nationale. La vie politique reste sous la domination du RPP et de l’UMP depuis deux décennies. Ils détiennent la majorité des sièges communaux, du Parlement et la présidence de la République.
Cependant, si le multipartisme âgé de trente ans, il semble une réalité très contestée...
Du côté de la majorité des partis politiques membres de la coalition UMP, on conteste à demi-mots la répartition des postes de la part du RPP. Et l’opposition dénonce entre autres le fonctionnement du CENI.
Nous allons commencer ce panel dont le thème est « Bilan et enjeux du multipartisme politique à Djibouti ». Il serait ardu et prétentieux de dire qu’en une heure ou une heure et demie, nous allons faire le bilan complet du multipartisme, mais cependant, évoquer quelques aspects pertinents en faisant intervenir des leaders et personnalités politiques sur les avantages et les insuffisances du multipartisme à partir de leurs expériences.
Je vais donner la parole au Premier ministre Dileita. Quelle a été votre expérience vis-à-vis du multipartisme en tant que leader d’une coalition au pouvoir ? Et à partir de quel moment et dans quelles conditions avez-vous été amené à l’expérimenter ?

Aden Omar, Dileita Mohamed, Ilaya Ismael, Abdourahman Mohamed et Ali Yacoub

Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier ministre
Je voudrais d’abord remercier la présidente de l’UDJ pour l’invitation. Pour revenir un peu sur mon expérience, j’ai commencé ma carrière politique un peu tard. Je peux même dire que c’était accidentel, je ne m’y attendais pas. Diplomate, j’ai débuté ma carrière à la présidence de la République, puis nommé chargé des affaires consulaires à Paris. Après cela, j’ai eu l’insigne honneur d’être nommé ambassadeur de Djibouti à Addis Abeba par le président Gouled. En 1999, Ismail Omar Guelleh a été élu président de la République : j’ai eu la chance de l’avoir côtoyé de nombreuses années à la période où j’officiais à la présidence, et durant laquelle nous avions noué des relations très amicales. Rapidement le chef de l’Etat me désigne personnellement pour mener des négociations en son nom, afin de solutionner le différend politique, rapprocher les parties et réaliser les termes d’un accord de paix avec Ahmed Dini. Je n’avais pas beaucoup d’expérience politique, mais j’étais prêt à me lancer de toutes mes forces dans ces tractations, je n’avais en tête que l’intérêt du pays. Le président m’avait assuré de sa confiance. C’est ainsi que l’on s’est déplacé en petit comité à Paris pour une négociation confidentielle qui a duré vingt-trois jours. Parce que le président Ahmed Dini ne voulait pas que les Français soient au courant. Pendant ces vingt-trois jours, nous avons eu des réunions très discrètes : elles ont permis la signature de l’accord de paix au palais du Peuple.
Quand le président Ismail a été élu, tout le monde parlait de la nomination d’un nouveau Premier ministre. Il y avait une short liste qui circulait avec des noms de candidats potentiels, le mien n’y figurait pas. C’est en déplacement officiel avec une délégation importante au Caire, que j’apprends ma nomination de Premier ministre. Personnellement je ne m’y attendais pas, il m’a fallu un moment pour y croire. Puis plus tard le président m’a dit me vouloir à ses côtés.
Durant toute la durée de ma mission, je me suis donné à mon maximum pour me montrer à la hauteur de l’immense tâche confiée. J’ai énormément appris du président Guelleh. D’ailleurs fort heureusement, puisqu’aucune école ne forme au métier de Premier ministre. Beaucoup d’événements importants se sont déroulés durant mes années aux responsabilités, que ce soit la promulgation d’une constitution, l’avènement du multipartisme intégral, les élections libres et transparentes… J’arrive en tant que Premier ministre en 2001, et en 2003, j’ai dû affronter pour ma première campagne électorale, Ahmed Dini, qui avait quarante ans d’expérience politique. C’était pas une mince affaire. J’ai tout mis en oeuvre pour que le scrutin soit transparent et libre, le RPP a obtenu 55 % et l’opposition 45 %. Et Ahmed Dini (Allah Yarhamu) a lui-même reconnu la crédibilité du scrutin.
Les choses se sont enchaînées et avec l’accord du président, nous avons activé la création de la coalition UMP dont je suis devenu président. Ce qui a fait que beaucoup de personnes qui étaient dans l’opposition nous ont rejoints. Il y a eu des élections communales en 2006 où nous avons proposé que chaque entité de l’UMP concoure indépendamment avec sa propre liste de candidats, afin d’offrir un scrutin le plus ouvert possible, nous avions aussi encouragé la possibilité que des listes issues de la société civile participent à la compétition électorale. Nous avons eu cette année une élection très réussie. Malheureusement, nous n’avons pas été au même niveau en 2012 parce que les partis de l’UMP n’ont pas souhaité concourir séparément, c’est la raison pour laquelle nous avons présenté une candidature commune de la coalition. Nous avons eu la chance d’avoir quelqu’un qui était de la société civile et qui s’est présenté contre nous. Beaucoup pensaient que, comme il travaillait à la primature, c’était un coup de ma part, mais c’était quelqu’un qui avait pris sa décision. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il avait une plus grande ambition politique. Dans cette élection, il a réussi à marquer des points, nous l’avons encouragé, nous lui avons donné les moyens. Ce que le RADDE a fait nous a crédibilisés par rapport à l’international. Par la suite, il y a eu les élections législatives de 2013 qui étaient les plus compliquées. C’était la période où il y avait le printemps arabe et on avait deux nouveaux partis d’opposition qui ont voulu se créer. Malheureusement, la demande a été refusée à cause d’un problème de délai. Le MoDel qui venait d’une tendance des frères musulmans et le RADDE qui avait un mandat local, voulaient se présenter aux législatives, leur demande a été rejetée pour les mêmes raisons de délai.
Au cours de cette période préélectorale, nous avons appuyé les travaux d’une ONG internationale américaine qui était venue ici, Transparency Democracy. Elle nous a beaucoup aidés au début. Elle a d’ailleurs organisé la première réunion entre le gouvernement et la coalition de l’opposition à la Chambre de commerce. Malheureusement, le printemps arabe était à l’ordre du jour, et les expatriés de cette organisation ont changé insidieusement leur ligne politique, passant d’arbitre honnête, de facilitateur apprécié dans le dialogue gouvernement/opposition, à une posture de parti pris, en encourageant les débordements de l’opposition dans l’espace public. Vous vous rappelez de la grande manifestation organisée derrière le stade Hassan Gouled où l’ONG avec des voitures de l’ambassade américaine venait encourager les gens à faire le sit-in sur place pour s’y installer de manière durable, comme à Tahrir au Caire. C’était le même procédé. Nous avons pris les dispositions nécessaires. Le lendemain, nous avons convoqué l’ambassadrice américaine pour exposer notre position et les personnes travaillant dans cette association ont été refoulées. Ce sont des choses que beaucoup de gens ne savent pas, mais nous avons évité le pire, on n’était plus dans la réalité de la politique, des mains extérieures agissaient pour déstabiliser le pays. Ces individus ont voulu s’inspirer des expériences liées au printemps arabes pour les dupliquer ici. Cette élection de 2013 était très difficile, mais nous avons sauvé la face. Et pour la première fois, les opposants sont entrés à l’Assemblée.
Quand je vois les opposants que nous avons à l’Assemblée aujourd’hui et ceux que nous avions à l’époque de la coalition de l’USN, des élus qui ne respectaient ni les débats ni les institutions, les choses ont beaucoup évolué en mieux. Là, on parle de démocratie parlementaire et d’une opposition constructive avec l’UDJ, et de l’autre côté, une opposition vraiment catégorique qui refuse de participer aux élections. Nous félicitons le travail effectué par l’UDJ. Merci beaucoup.
[…] Sur la pratique du multipartisme, cette question m’interpelle, car en 2013 j’étais toujours Premier ministre. J’avais plus ou moins géré cette période électorale. Je reviens sur cette échéance car elle a été un peu exceptionnelle. C’est pour ça que j’ai parlé tout à l’heure d’un contexte régional diffèrent, parce qu’elle se déroulait durant les évènements du printemps arabe. Nous nous sommes affrontés dans les urnes avec l’USN à l’époque mais deux choses que beaucoup de personnes ignorent. Tout à l’heure j’ai parlé de deux partis politiques qui voulaient se créer juste avant les échéances électorales, que nous avons refusé, pour des raisons de délais, je parle du RADDE et du MoDel qui émanait du mouvement Al-Biri. Ce que je veux vous expliquer, c’est qu’Al-Biri était une organisation de charité de la société civile qui travaillait main dans la main avec le gouvernement, qui distribuait pour le compte des pouvoirs publics des vivres aux populations. Il faut leur reconnaitre que cette ONG effectuait un travail de qualité en faveur des plus démunis. Elle était très présente dans les médias publics, avait su tisser des liens forts avec la population, et était parvenue à s’imposer auprès de la société civile comme chef de file. Quand ils ont voulu créer un parti dénommé MoDel, il y a eu au niveau des textes règlementaires des restrictions du fait qu’ils soient d’une tendance religieuse, sans compter les délais, qui les avaient empêché de pouvoir légaliser leur mouvement politique. Aussitôt ils sont partis avec armes et bagages de l’autre côté dans l’opposition. Les personnes membres de ce mouvement de charité n’appartenaient à aucun parti politique, et dès qu’ils ont intégré l’USN il faut savoir qu’ils ont augmenté l’audience et l’influence de ce collectif de l’opposition par un facteur trois. C’est la raison pour laquelle cette élection a pris une ampleur extraordinaire. RADDE idem. Il sortait d’une élection locale. Nous l’avions encouragé, tout le monde disait que Abdourahman TX était le gars de Dileita, parce qu’il était mon conseiller technique. Les partis de la majorité étaient contre la possibilité de concourir seuls. Il a fallu expliquer qu’il n’y avait pas d’impact politique dans les élections locales pourquoi ne pas accepter que chacun puisse se présenter au nom de son parti pour jouer un petit peu le jeu de la démocratie. Ils ont dit non. Ce qui a fait que l’UMP s’est retrouvé seule face à un individu qui était mon conseiller en communication. Il nous a écrit une lettre en nous disant qu’il voulait se présenter aux communales. Ce n’était pas un opposant. Ce n’était pas quelqu’un qui voulait contrecarrer le RPP. Il avait des idées et a fait une bonne campagne. Nous l’avions énormément appuyé, beaucoup poussé car pour nous, je le répète, il participait à crédibiliser le scrutin. Après, du fait de l’ambition qui l’animait, il a voulu faire de la politique, et quand son mouvement politique RADDE n’a pas été accepté pour se constituer en parti légal, pour des raisons liées aux délais impartis, il a rejoint lui aussi l’USN avec son background. C’est pour ça que je dis que cette élection était inédite, pas normale. Ce fut une élection dans l’esprit des événements du printemps arabe. Les islamistes à Djibouti étaient des personnes qui ratissaient large, ils étaient introduits à l’intérieur de tous les quartiers et le gouvernement les aidait énormément. Puis ils ont voulu créer un parti politique inspiré des frères musulmans d’Égypte. Ici, ils ont eu un soutien considérable d’une association américaine Transparency Democracy. Lorsque nous avons montré à l’aide de vidéo à l’ambassadrice américaine que cette organisation jouait un jeu malsain dans la tentative de déstabilisation, livrant notamment eau et autres besoins, donc un appui logistique aux manifestants qui faisaient un sit-in près du stade, nous les avons expulsés du territoire et l’ambassade américaine nous a présenté des excuses. Cette campagne de 2013 était spéciale, un cas d’école par l’ampleur des soutiens extérieurs obtenus par la coalition de l’opposition que nous affrontions dans les urnes. Je vous assure, ce fût une élection extraordinaire. La suite c’est quoi : des députés USN qui auraient dû faire leur rentrée au Parlement ont refusé de siéger. Ça a pris du temps mais finalement les tractations ont abouti après une année, un accord cadre a été signé avec l’USN, des indemnités et des remboursements qui n’avaient pas été réglés ont aussi été régularisés. Je peux vous dire qu’ils sont rentrés à l’Assemblée mais en force. Je parle de Doualeh Egueh Ofleh, de Zakaria Abdillahi Ali, ils s’imposaient dans l’hémicycle. Le militantisme de l’opposition était clair. Ils s’opposaient à l’intérieur de manière véhémente. Ils disaient ce qu’ils pensaient, ça a ouvert un petit peu la vie politique à Djibouti.

Fozia Abdi Osman

[…] Je voudrais remercier madame Fozia Abdi Osman pour son intervention sur la question de la répartition ethnique et comment dépasser cette situation figée dans le marbre. J’ai eu la chance quelque temps après mon arrivée à la primature de constituer la liste des candidats de l’UMP aux législatives de 2003.
Cette législature de 2003, je ne sais pas si vous vous rappelez mais c’est la première fois que l’on a introduit des femmes au Parlement. Le problème que nous avons eu, vous ne pouvez pas imaginer, parce que la question qui se posait à l’époque, c’était de savoir si la femme qui serait élue allait représenter son ethnie ou celle de son époux ? À chaque fois que nous avons essayé de proposer le nom d’une femme pour occuper un siège, nous avons été confrontés à des levées de boucliers pour savoir si son siège serait déduit de la représentation de son époux, les hommes refusaient qu’elles puissent représenter la communauté dont elles étaient issues. C’est pour vous dire que c’est un problème social. Jusqu’à présent, même si le président a réussi à imposer, d’abord 10%, maintenant 25% de quota de femmes au niveau de l’Assemblée, il veut aller encore plus loin mais je vous assure qu’au fond, cette difficulté sociale persiste. Nous n’avons pas cédé, nous avons imposé les femmes au Parlement. […] Aujourd’hui nous avons à l’Assemblée une opposition constructive. Vous suivez les débats : lorsque Ilaya, Abdo ou encore les autres élus prennent la parole, ils n’hésitent pas à s’opposer fermement au gouvernement, ce qui n’empêche pas lorsqu’ils estiment un texte bon, de soutenir le projet de loi, à l’instar de la loi sur l’extrémisme violent relative au FRUD armé ou nous avons voté ensemble à unisson. Quand il faut aller de l’avant, on va ensemble de l’avant. C’est ce que je dis à mes anciens collègues du gouvernement même si je ne suis plus Premier ministre : lorsque l’opposition pose des questions aux membres du gouvernement, il faut répondre avec fair play, de manière positive aux différentes interrogations. D’ailleurs, à l’Assemblée les débats, qu’ils se déroulent en commissions ou à la plénière, sont souvent constructifs, il faut le savoir.
Pour la désignation des candidats députés, la véritable difficulté réside dans le Nord plus conservateur, car il faut aller chercher la représentativité dans la lignée régionale et parfois allée chercher très loin, elle doit être respectée scrupuleusement. Ce n’est pas près de changer, selon moi, on en a encore pour au minimum une dizaine d’années avant de voir les mentalités évoluer je pense.
[…] « Pour revenir sur le dernier point discuté, l’alternance, je crois que nous sommes à un point crucial de la vie politique du pays. Nous avons dans quelques mois les élections législatives et dans trois ans la présidentielle. Ce sont des éléments que nous devons garder à l’esprit car le changement peut être dangereux pour le pays. C’est la raison pour laquelle ce changement doit être accompagné. Le plus important pour notre pays c’est la stabilité. Lorsque l’on voit dans le Nord l’attaque que nous avons eu, que nous déplorons et condamnons fermement, ça doit consolider notre unité parce que certaines personnes cherchent à profiter de ces occasions de division pour nuire au pays et au bien-être de sa population. Pour le cas de la Somalie, c’est un engagement fraternel que nous avons fait pour venir en aide à notre voisin. On ne pouvait pas accepter que d’autres pays de la région comme le Kenya, l’Éthiopie, l’Ouganda, encore le Burundi, puissent envoyer des forces alors que nous, Djiboutiens, qui partageons la langue, la culture somalienne ne sommes pas présents. C’est la raison pour laquelle le président Guelleh a insisté pour que nos soldats soient aussi aux cotés de la force africaine pour combattre les shebabs. Récemment nous avons payé un lourd tribut humain en Somalie, ce sont des sacrifices qui nous touchent profondément dans notre chair, ces morts aux combats pour aider à libérer nos frères de l’autre côté de la frontière du joug de l’extrémisme armé. Nos soldats morts ne doivent jamais être oubliés. Cette solidarité doit contribuer à renforcer notre unité nationale et notre cohésion sociale.

Ali Yacoub Mahamoud, ancien ministre
J’ai accepté de partager mes impressions et mes commentaires car j’ai une longue expérience avec les mouvements associatifs et syndicaux. J’ai été le premier coordinateur national de la lutte contre la pauvreté, ce qui m’a amené à travailler longtemps avec le milieu associatif national. Ensuite, j’ai eu la chance d’avoir été secrétaire général du ministère du travail, ou j’ai collaboré avec le monde associatif dans la réforme du code de travail, les conventions collectives, le système des retraites. Et donc je fais un parallèle entre les associations, les mouvements syndicaux et les partis politiques, et malheureusement ce que j’ai constaté souvent c’est une désaffection de la politique de la part de nos concitoyens. On a parlé de neuf partis politiques, est-ce que vous pensez que par rapport à l’ancien parti unique il y a plus d’attraits ou moins d’attraits ? Est-ce que les partis politiques ont plus de militants ou moins de militants ? Est-ce qu’il y a plus de réunions ou moins de réunions ? Moi je me souviens, à Ali Sabieh, le président de l’annexe du RPP était aussi important que le préfet de la République. Dans toutes les cérémonies, il était devant. Après on a dit le parti unique ce n’est pas bien, il faut qu’il y ait le multipartisme, et donc on a suivi le chemin tracé après le sommet de La Baule. Comme cela a été souligné, cela a été limité à quatre parti, et à partir de 2002 on a dit que l’on aurait le multipartisme intégral. Très bien. Mais est-ce que vous pensez en votre âme et conscience qu’il y a plus de militantisme, plus d’attraits, je ne crois pas, je ne le vois pas. Durant ma maigre expérience de ministre, j’avais beaucoup de mal à convaincre les gens, parce qu’ils nous disaient : « vous ne venez nous voir que la veille des élections ». Dans le fond, ils n’ont pas tort, c’est rare de voir dans les partis en responsabilité organiser des évènements. À l’exception du RPP, les autres partis ont peu de contacts avec la population. Les autres partis membres de l’UMP je les vois beaucoup moins. Pourquoi cette situation ? Est-ce qu’ils ont moins de militants, donc moins de moyens. Ou est-ce que l’État les soutient moins ? Je ne critique pas les responsables de partis, je fais un constat. Ce constat, j’aimerai que l’on le partage ensemble. En toutes choses il faut considérer la finalité, le but ce n’est pas d’avoir un seul parti, ou quatre partis, ou une centaine. La question est de savoir dans le cadre du développement économique et social du pays, est-ce que ces partis contribuent ? Est-ce que les militants sont intéressés par la politique ? Est-ce que lors des élections il y a un taux d’absentéisme élevé ou pas ? Parce que ce sont des critères qui nous permettent de prendre le pouls de la vie politique de notre pays. Est-ce que notre population s’intéresse à ces partis politiques ? Ou bien ne se reconnait pas à travers ces partis politiques parce que nous avons copiés des modèles importés d’ailleurs. Moi je n’ai pas les réponses, mais un constat s’impose, et j’aimerai que l’on se dise la vérité : il y a une désaffection des militants au sein des partis politiques. Donc posons les bonnes questions au cours de ce forum de dialogue : le problème est-il au niveau des moyens financiers, du leadership, de la stratégie, est-ce que c’est une question de cadre institutionnel règlementaire. Le débat reste ouvert.
A propos des réseaux sociaux je voudrai rappeler si vous le permettez des propos du président de la République a l’occasion du 60e anniversaire de la RTD. Il avait indiqué que la presse écrite a été dépassée par la radio, que la radio a elle-même été dépassée par la télévision, et il a prévenu les cadres de la RTD, que très bientôt ce sont les réseaux sociaux qui allaient prendre le dessus et que donc il fallait se préparer. C’est vrai que la chaine publique a fait des efforts, que le journal La Nation a aussi progressé, mais encore une fois je trouve qu’il y a encore pas mal de retard. Et le meilleur moyen de combattre les réseaux sociaux, c’est la transparence. Il faut que la RTD soit beaucoup plus transparente. Je trouve que les journalistes actuels de la RTD sont moins courageux que leurs ainés. Si vous vous rappelez les débats politiques conduits par l’ancien journaliste, ancien député Ismail Aptidon ou d’autres de la même génération, durant les années 1992 à 2002 : il ne craignait pas de poser des questions difficiles aux hommes politiques. Aujourd’hui il y a une telle proximité entre les hommes politiques et les journalistes de la RTD qu’ils ont peurs de poser les bonnes questions. Si nous voulons combattre les réseaux sociaux, la seule arme possible, c’est jouer le jeu de la transparence, en utilisant les mêmes plateformes, les mêmes outils, mais en opposant un langage de vérité.
Pour moi le plus important ce n’est pas qu’il y ait un parti unique ou quatre partis ou plusieurs partis. Le plus important, c’est la question de la représentativité au sein du Parlement au sein des conseil régionaux, parce que ce sont des mandats électifs et il faut que tous les Djiboutiens soient représentés. Fozia Abdi Osman a posé une question concernant la possibilité d’une représentation par circonscriptions, déconnectée de l’appartenance ethnique. Elle a, à la fois raison et tort, cela serait l’idéal mais malheureusement nous sommes dans une société toujours tribale, et ce n’est pas nous qui allons changer du jour au lendemain. Tout système politique doit tenir compte des réalités, déjà comme l’a rappelé le Premier ministre l’introduction de la proportionnelle concernant la question du genre a été extrêmement compliquée. […] La question du niveau scolaire : moi je ne peux pas comprendre aujourd’hui qu’il y ait des hommes ou femmes qui se disent parlementaires qui ne savent ni lire ni écrire : oui, oui, oui, ça existe, je connais même des parlementaires qui n’ont jamais mis un seul jour les pieds au Parlement. On parle de texte de loi, et ces individus ne savent même pas lire ou écrire… Ce n’est pas normal. J’ai constaté lors des précédentes échéances électorales qu’il y avait des candidats qui n’étaient même pas eux-mêmes inscrits sur les listes électorales. Des gens qui n’ont jamais milité, pas intéressés à la politique, et quelqu’un quelque part les a choisis… Ça aussi il faut revoir. Il faut que cela soit des vrais militants, des personnes qui aiment la politique, et qui se sentent concernées par la vie de la cité.

Abdourahman Mohamed Allaleh, président du Parti national djiboutien (PND)
J’aimerais ici rappeler des propos de feu l’ancien président El Haji Hassan Gouled Aptidon. On l‘avait questionné en 1992, lors du référendum sur le multipartisme, sur sa perception de la démocratie. Il s’était exprimé à sa manière dans une figure imagée, en le comparant à « deux hommes à qui on aurait remis deux longs couteaux et que l’on aurait ensuite conduit dans une sorte de ring ». C’était la perception de l’époque mais aujourd’hui les gens ont évolué et la pensée a changé et nous sommes devant un nouveau monde qui avance à grand pas vers la démocratie.
Internet a révolutionné la communication des partis politiques et véhicule un flux ininterrompu d’informations qu’on ne peut plus freiner ni contrôler. L’alternance politique correspond au cheminement de l’eau qui ruisselle, creuse elle-même son chemin et suit différents courants, mais qui finalement parvient à atteindre le fleuve puis la haute mer. L’intérêt commun réside dans le changement et la tenue d’élections régulières.

Ilaya Ismael Guedi, présidente de l’Union pour la démocratie et la justice (UDJ)
Je suis très honorée que vous soyez aussi nombreux et que les panélistes aient accepté nos invitations. Vous savez, je suis présidente de l’UDJ depuis seulement 2016, mais j’ai toujours vécu dans le monde de la politique depuis mon jeune âge. Pour vous donner un exemple personnel, à quatre ans, j’ai eu l’occasion de parler au téléphone avec le président de la République de l’époque, Hassan Gouled Aptidon. Cela montre que la politique est ancrée en moi depuis ma naissance. En 2016, je n’avais pas prévu d’être là où je suis aujourd’hui. Suite au décès du père fondateur de notre parti, mon père Ismael Guedi Hared (Allah Yarhamu), les militants et surtout le bureau politique du parti se sont posé la question de savoir qui allait prendre le relais et surtout qui allait respecter les valeurs du parti. Ils ont tous décidé, à l’unanimité, que j’étais la plus apte à diriger le parti. En 2017, c’était la première fois qu’un parti d’opposition participait à une élection communale. Beaucoup émettaient des doutes, considérant que les élections communales n’étaient pas très importantes. Nous avons obtenu trois élus, ce qui a été une bonne expérience. Par la suite, nous avons participé aux élections législatives de 2018 et nous avons prouvé que nous pouvions grandir et qu’une opposition constructive pouvait réussir. Il est vrai qu’entre 2003 et 2013, c’était un autre code. C’était le choix des politiciens de l’époque de tenir entièrement la scène politique et de ne pas donner la parole aux militants. Finalement, nous avons mis en place ce forum aujourd’hui. Les politiciens sont souvent visibles, que ce soit à la télé ou à l’Assemblée nationale, et nous avons souvent la parole. Nous avons donc voulu partager la parole avec nos concitoyens, les chercheurs, les intellectuels, etc. pour montrer qu’à Djibouti, nous avons des professeurs, des intellectuels avec qui nous partageant une même vision des choses, mais aussi pour confronter nos idées. Ce forum est tombé à point nommé pour les vingt ans du multipartisme intégral. Dans tous les pays africains, il y a un parti qui domine et c’est généralement le premier parti. Nous ne sommes pas une exception, cela se produit dans tous les pays d’Afrique. Le multipartisme a permis de donner la parole à d’autres partis politiques, neuf partis au total. Monsieur Ali Yacoub posait la question de savoir s’il y avait suffisamment de partis à Djibouti. 200 000 votants, neuf partis politiques pour les représenter peut sembler suffisant. Nous avons une population très jeune, une autre question se pose : les jeunes s’intéressent-ils suffisamment à la politique ? Je vois face à moi beaucoup de jeunes, et c’est très intéressant car nous avons besoin de la jeunesse pour réussir dans notre mandat, c’est la raison pour laquelle il faut en faire un impératif et réfléchir à comment les inciter plus massivement à participer à la vie politique du pays.

Concernant la pratique de l’opposition USN au Parlement, je vous le dis : en ce qui nous concerne à l’UDJ, nous sommes une opposition constructive. Pour ce qui est des comportements des autres, nous ne partageons pas les mêmes idéaux, les objectifs. Moi, je crois que c’est bien de se réunir, de faire alliance, mais un constat s’impose, l’USN a duré combien de temps ? Une année, juste 2013 ? Limite trois ans, jusqu’à 2016 ? A l’intérieur de cette union vous avez vu tous les membres ne partageaient pas les mêmes idées, les mêmes valeurs. Et donc, après concertation avec mon bureau politique, j’ai décidé d’avancer [et donc de quitter cette union]. Qu’est-ce que réellement nous pouvons apporter à nos concitoyens ? Comment pouvons-nous faire la différence ? Ce n’est pas une course au pouvoir : il s’agit de plus ! Qu’est-ce qu’incarne notre parti ? Peut-il changer le quotidien de nos concitoyens ? C’est ça les questions qu’il faut se poser lorsque l’on est politicien. Nous, nous ne sommes pas aveuglés par la quête du pouvoir. Alors que l’USN à l’époque, oui, c’est ça qu’elle recherchait. L’USN n’a duré que trois années, beaucoup de partis au sein de la coalition ont fait des concessions justes pour que cette union perdure, en dépit de leurs idéaux [divergents], en dépit du retard qu’engendrait cette différence [de ligne politique], vouloir s’unir pour ne pas avancer, ce n’est pas ma vision.
Je voudrais revenir sur la question de madame Fozia Abdi Osman. C’est vrai que l’on peut se sentir beaucoup plus proche d’un voisin de quartier, plutôt que d’un individu qui nous représenterait par lien ethnique. Parfois une personne que l’on n’a jamais rencontrée, mais, bon, il faut savoir que le mandat de député est national, que si un élu est un résident proche de notre voisinage, sans forcément appartenir à votre communauté, il vous représente aussi au Parlement. Vous pouvez le saisir directement pour une question qui vous concerne. N’empêche votre approche est intéressante, madame Fozia, elle peut contribuer à améliorer la démocratie et solidifier l’unité nationale, le débat est ouvert. À propos des réseaux sociaux ou la stigmatisation des militants de l’opposition par le pouvoir, personnellement en qualité de présidente de parti d’opposition, je ne vois pas cette stigmatisation à laquelle vous faites allusion, mais au niveau de mes militants et militantes surtout, le ressenti existe. C’est ancré, c’est depuis très longtemps que la population djiboutienne voit l’appartenance à un parti de l’opposition comme une barrière [pour réussir professionnellement], mais j’essaie en discutant avec les jeunes notamment, de leur montrer cette nouvelle image de l’opposition. Je leur dis vous pouvez intégrer l’UDJ sans que vous soyez stigmatisé. […]
Si nous sommes là, aujourd’hui réunis, c’est grâce au multipartisme. Pareillement nous lui devons d’occuper des sièges au Parlement. Si nous arrivons à nous concerter avec différents partis de convergences différentes, c’est grâce encore au multipartisme. C’est peut-être vrai que le multipartisme n’a pas encore atteint le niveau où les Djiboutiens voudraient qu’il soit, mais, je pense que le multipartisme a fait ses preuves.


L’analyse de la rédaction

Ilaya Ismael Guedi dit clairement ne pas vouloir s’enfermer dans une logique d’opposition radicale, à contrepied de la posture du fondateur de son parti, l’UDJ. C’est toute la difficulté de l’exercice : comment remettre en cause certains combats communs à l’opposition, et antérieurs à sa prise en main du parti de son père, sans passer pour des alliés, ou pire des complices de la majorité ? Puisque, dans le même temps, il s’agit d’annoncer, sans le dire explicitement, la rupture de l’alliance nouée aux élections législatives de 2018 avec le Parti démocrate djiboutien (PDD), présidé par Mohamed Daoud Chehem. Les virulentes dénonciations par ce dernier d’actes de corruption et de captures du patrimoine foncier et de biens bâtis de l’État par les plus hautes personnalités du pouvoir doivent probablement déranger. Cette décision de la présidente de l’UDJ de ne pas renouveler son alliance a eu d’importantes répercussions sur le paysage politique national. En effet, la liste conduite par le PDD n’a pas pu se présenter aux législatives du 24 février 2023, malgré un recours auprès du Conseil constitutionnel.

L’ancien Premier ministre Dileita ne manque pas de saluer sa position et d’indiquer qu’Ilaya Ismael est quelqu’un de raisonnable avec qui la majorité peut travailler. On conviendra qu’en politique, assurément, rien n’est jamais blanc ou noir, les choses ne sont pas aussi évidentes.

On notera que des sujets ont été soigneusement oubliés lors du débat… comme les avancées qui tardent à venir : la liberté de la presse, l’accès des mouvements politiques d’opposition aux médias publics, la libéralisation des ondes radios ou télévisuelles au secteur privé ou aux partis d’opposition, la réorganisation du fonctionnement du CENI (disposition pourtant phare de l’accord du 30 décembre 2014 entre le gouvernement et l’USN), l’instauration d’une proportionnelle permettant la juste représentation des sensibilités qui s’expriment dans le pays, la question du financement public des mouvements d’opposition, ou le respect du droit à manifester librement et pacifiquement pour exprimer des revendications syndicales et politiques… Bref, de réfléchir pour faire en sorte que le droit encadre un peu plus la politique dans notre pays, sans éluder les difficultés actuelles rencontrées pour y parvenir.

Enfin, comme l’a indiqué Dileita Mohamed Dileita, l’alternance possible en 2026 inquiète la majorité. Cette situation explique le ballon d’essai lancé par Ismail Omar Guelleh, en septembre 2022 lors de son interview télévisée par François Soudan, d’introduire un système de parrainage pour les candidatures. La mise en œuvre de cette proposition nécessiterait une modification de la loi électorale qui restreindrait - pour ne pas dire verrouerait - les possibilités de candidatures à la fonction présidentielle, en plus de l’interdiction de la double nationalité introduite en 2010. Si cette hypothèse devait être confirmée, cela reviendrait sans aucun doute rendre encore plus difficile la participation de candidats indépendants à la présidentielle de 2026, tout en favorisant « l’accompagnement » de l’alternance tant souhaité par l’ancien Premier ministre. Il s’agit probablement d’écarter tout risque de jurisprudence du cas Kaïs Saïed, candidat sorti de nulle part, novice en politique que nul n’attendait, qui est parvenu sans moyens, ni ressources, uniquement par son aura, et une campagne axée sur un message d’intégrité et de lutte contre la corruption - ce qui a largement plu aux jeunes -, à réunir l’adhésion du plus grand nombre.

Mahdi A.

 
Commentaires
Conférence sur le multipartisme intégral à Djibouti
Le 21 février 2023, par Abdo.

"Moi je ne peux pas comprendre aujourd’hui qu’il y ait des hommes ou femmes qui se disent parlementaires qui ne savent ni lire ni écrire : oui, oui, oui, ça existe, je connais même des parlementaires qui n’ont jamais mis un seul jour les pieds au Parlement. On parle de texte de loi, et ces individus ne savent même pas lire ou écrire… Ce n’est pas normal. J’ai constaté lors des précédentes échéances électorales qu’il y avait des candidats qui n’étaient même pas eux-mêmes inscrits sur les listes électorales. Des gens qui n’ont jamais milité, pas intéressés à la politique, et quelqu’un quelque part les a choisis… Ça aussi il faut revoir. Il faut que cela soit des vrais militants, des personnes qui aiment la politique, et qui se sentent concernées par la vie de la cité." ALI YACOUB.

Il semble malheureusement que le niveau des élus sera encore plus faible qu’au cours de la législature précédente. Le nivellement par le bas continue.

 
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