D’après un communiqué de la présidence.
Le président de la République s’est rendu au Éthiopie pour participer au 36e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, les 18 et 19 février. Il sera consacré à la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange économique et commerciale inter-Afrique, à un bilan général des progrès du continent en matière de paix et de sécurité, de gouvernance politique et financière, de résilience aux chocs, et de sa capacité à tenir les délais de l’Agenda 2063.
Ce sommet fait suite à une réunion de l’organisation dédiée à la bonne gouvernance, mise en œuvre récemment par le Mécanisme africain d’auto-evaluation par les pairs (MAEP), qui s’est tenue en visio-conférence.
Ismaïl Omar Guelleh profitera de ce déplacement pour rencontrer plusieurs de ses homologues, dont les principaux responsables politiques éthiopiens, notamment le Premier ministre, Aby Ahmed Ali. Il est accompagné entre autres du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, et de l’ambassadeur djiboutien en Éthiopie, Abdi Mahamoud Heybe.
Discours d’Ismaïl Omar Guelleh devant l’UA
Je voudrais, de prime abord, remercier le gouvernement et le peuple éthiopiens qui, comme à l’accoutumé, nous ont accueilli avec chaleur et bienveillance. C’est avec un profond sentiment de satisfaction que je prends part à cette conférence annuelle dont le thème est déterminant pour le développement économique de notre continent.
Nous avons ouvert un nouveau chapitre de notre histoire avec l’entrée en vigueur de la Zlecaf en mai 2019 et le lancement des échanges en janvier 2021. Notre sommet, aujourd’hui, est donc l’occasion de faire avancer les discussions et d’aborder les questions pendantes. Cela est d’autant plus urgent que les récentes crises exogènes consécutives nous ont démontré la nécessité d’une résilience économique. Cela est d’autant plus nécessaire, également, que l’Afrique a le potentiel de ses ambitions de transformation et d’émancipation économique.
Comme vous le savez, les efforts consentis au cours des décennies passées par nos pays respectifs pour développer le tissu industriel de nos économies se sont heurtés à de multiples facteurs ayant handicapé l’essor industriel de notre continent.
L’avènement de la ZLECAf, nous en sommes convaincu, est la solution à cet handicap et nous permettra d’aborder ces questions sous un nouveau jour.
Toutefois, sa mise en œuvre intégrale reste un défi et ces obstacles ne seront jamais surmontés sans une volonté politique forte de notre part et sans notre détermination et unité.
Deux aspects clés devront être pris en considération pour une mise en œuvre efficiente de la ZLECAf :
1. Stimuler les capacités productives des entreprises africaines par le biais des chaines de valeurs africaines compétitives grâce au rôle catalyseur de la ZLECAF.
2. Promouvoir le développement des zones économiques spéciales (ZES) compatibles avec la ZLECAF.
Les zones économiques constituent d’ailleurs des instruments stratégiques pour lutter contre le chômage endémique de nos populations notamment les jeunes. A ce jour, 203 ZES sont opérationnelles et 73 projets ont été annoncés pour être réalisés dans 47 pays africains.
La République de Djibouti est plus que jamais attachée à une intégration économique plus approfondie, au niveau régional et continental. En effet, le commerce international reste fondamental pour Djibouti du fait de sa position géostratégique, situé sur la 2e ligne maritime la plus utilisée, un carrefour idéal pour le commerce des biens et services avec l’Europe, Asie et Afrique.
La Vision stratégique 2035 ainsi que le Plan national de de développement 2020-2024 ont réaffirmé dans leur axe stratégiques, l’objectif de positionner Djibouti comme une plaque tournante de l’économie régionale et continentale, offrant une plateforme multiservices des finances, du (e-)commerce et les nouvelles technologies de l’information et la communication.
Djibouti s’est, en outre, dotée d’une stratégie nationale sur la ZLECAf avec l’appui de la CEA et d’une stratégie régionale des pays de l’IGAD qui est en cours de validation et qui doit prendre en compte tous les domaines de mise en œuvre de la ZLECAf. Enfin, dans le cadre du commerce des services, les cinq secteurs prioritaires pour la ZLECAf ont été soumis par mon pays et les questions tarifaires sont en cours de préparations au niveau national.
En conclusion, nous sommes les catalyseurs et les bénéficiaires de cet organe. Nous devons à nous-mêmes ainsi qu’aux générations futures de résoudre le paradoxe d’une Afrique pauvre aux ressources abondantes et de créer un marché intégré, susceptible d’élargir nos possibilités de progrès socio-économiques.