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L’ONU espère une reprise de l’aide humanitaire au Tigré
juillet 2021 (Human Village 42).
 

Conseil de sécurité : les délégations saluent le cessez-le-feu humanitaire décrété par le gouvernement éthiopien dans la région du Tigré, une chance d’intensifier l’aide humanitaire

Après près de huit mois de conflit, le gouvernement fédéral éthiopien a annoncé le 28 juin dernier, un cessez-le-feu unilatéral au Tigré, en invoquant la nécessité de répondre à la crise humanitaire, a rappelé cet après-midi Rosemary DiCarlo,  secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et de la consolidation de la paix, devant le Conseil de sécurité. L’annonce de ce cessez-le-feu offre une chance que toutes les parties au conflit doivent saisir pour que les Nations Unies puissent se concentrer sur l’aide humanitaire, a fait valoir Mme DiCarlo, appuyée en cela par M. Ramesh Rajasingham, secrétaire général adjoint par intérim aux affaires humanitaires qui a fait le point sur les besoins humanitaires « énormes », le spectre de la famine et les obstacles à l’accès humanitaire au Tigré.

Aujourd’hui au Tigré, deux millions de personnes sont toujours déplacées et près de 5,2 millions de personnes ont encore besoin d’une assistance humanitaire, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants. La faim s’aggrave de manière alarmante et plus de 400 000 personnes ont franchi le seuil de la famine alors que 1,8 million d’autres la frôlent. Le secrétaire général adjoint par intérim aux affaires humanitaires a salué le cessez-le-feu humanitaire, annoncé le 28 juin par le gouvernement éthiopien et a demandé la fin de tous les combats, un accès humanitaire sûr vers et à partir du Tigré et des parties les plus reculées de la région, et des autorisations de vols humanitaires vers Mekele et tous les aéroports du Tigré. Il a aussi salué l’annonce, par le gouvernement éthiopien, d’un mécanisme de haut niveau pour résoudre les problèmes d’accès « en temps réel », espérant son opérationnalisation dans « les 48 heures » pour ne pas perdre de temps, ni de vies.

Le conflit étant le fruit de griefs politiques profondément enracinés qui ne peuvent être résolus que par le dialogue et un processus politique crédible, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques a indiqué que ce matin, lors d’une réunion d’information du corps diplomatique à Addis-Abeba, le  vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie a déclaré qu’une fois que les résultats des élections seront annoncés, le nouveau gouvernement prendra les mesures nécessaires pour organiser un processus de dialogue inclusif.

En attendant, si la Force de défense éthiopienne et l’administration provisoire se sont retirées de Mekele, les Forces de défense du Tigré (TDF), qui contrôlent la capitale, sont entrées dans d’autres grandes villes, refusant pour le moment d’accepter le cessez-le-feu. Ce cessez-le-feu, a souligné le Kenya, au nom des A3+1, permettra de déployer tous les outils de l’architecture africaine de paix et de sécurité. Il a prié l’Éthiopie d’utiliser les instruments de dialogue et de réconciliation forgés par les Africains, au cours des dernières décennies, et a invité le Conseil à laisser « une marge de manœuvre » au continent et à appuyer les solutions africaines, à commencer par les solutions éthiopiennes. Ce débat, a prévenu le Kenya, ne saurait se transformer en une plateforme « pour saper » les efforts du peuple et de l’État éthiopiens.  

Ce qu’il nous faut, a renchéri l’Éthiopie, c’est un encouragement au dialogue et à la désescalade, d’autant que le gouvernement vient de prendre des mesures « courageuses » en faveur de la paix. « Les pressions ne contribueront en rien à la situation », a-t-elle tranché, craignant que le retrait de la Force nationale du Tigré et le cessez-le-feu unilatéral ne soient « gâchés » par le Front populaire de la libération du Tigré (FPLT) qui a commencé à recruter, dans la droite ligne de sa « politique ethnique », contraire à l’harmonie de la société éthiopienne.

L’Éthiopie a aussi demandé au Conseil de sécurité de tenir compte des menaces « externes », alors qu’elle s’attèle à l’élaboration d’une feuille de route pour le dialogue inclusif.   Nous sommes tout à fait capables de relever les défis et nous rejetons toutes les pressions politiques et les mesures unilatérales qui « nous poussent au bord du gouffre alors que le pays est dans un moment d’introspection ». Pour résoudre ce conflit « intra-éthiopien », a acquiescé la Fédération de Russie, le rôle décisif  doit revenir aux Éthiopiens eux-mêmes avec l’aide, en premier lieu, de la  communauté africaine.

Les parties au conflit doivent savoir « que nous les surveillons », ont prévenu les États-Unis, en justifiant la tenue de cette réunion. Maintenant qu’il a décrété un cessez-le-feu humanitaire, ont-ils dit, le gouvernement de l’Éthiopie doit démontrer son engagement. La France en a profité pour appeler les pays de la région à résoudre leurs différends par un dialogue sincère et à répondre de manière constructive aux efforts de médiation de l’Union africaine. 

2 juillet 2021
Voir le texte complet des interventions sur le site de l’ONU.

 
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