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En aparté avec… Stéphane Gallet
 

A l’issue d’une semaine où la francophonie fut célébrée avec enchantement, nous avons rencontré le conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France à Djibouti, et directeur de l’Institut français de Djibouti, Stéphane Gallet. L’occasion de revenir sur les temps forts de cette belle semaine et d’annoncer la couleur pour les années à venir. Entretien…

Vous avez vécu et travaillé près de dix ans à Djibouti, il y a une vingtaine d’années, avant d’y revenir en qualité de conseiller à l’ambassade de France à Djibouti. Vous êtes un djiboutien dans l’âme en quelque sorte…
En effet, j’ai vécu et travaillé à Djibouti entre 1992 et 1999 en qualité de coopérant français mis à la disposition de l’administration djiboutienne où j’étais ingénieur au service du génie rural du ministère de l’agriculture, puis à la direction des travaux publics au ministère des travaux publics, de l’urbanisme et au logement. J’ai eu le privilège d’être également pendant deux années secrétaire général de la Fédération djiboutienne d’athlétisme. Et c’est avec un immense plaisir que je suis revenu en tant que conseiller à la coopération et l’action culturelle auprès de l’ambassadeur, Arnaud Guillois. Je me sens effectivement djiboutien dans l’âme.

La semaine de la Francophonie a été lancée avec un faste particulier cette année…
Absolument, cette année le ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens waqfs nous a fait l’honneur d’inaugurer la semaine de la francophonie aux côtés de l’Ambassadeur de France Arnaud Guillois et en présence d’un panel de personnalités djiboutiennes et françaises. La cérémonie inaugurale fut l’occasion de dévoiler une fresque murale réalisées par les étudiants de l’Institut djiboutien des arts et de la cinématographie et qui met en valeur plusieurs pans de la culture et des arts dont notamment la peinture, la lecture, l’écriture, la danse et la musique, etc. Cela permet de mettre en valeur les jeunes talents djiboutiens qui ont de la compétence à revendre.
Il faut dire que sous la houlette de l’ambassadeur, l’Institut français de Djibouti que je dirige a travaillé avec une série d’acteurs et de partenaires culturels dont le ministère de la culture et d’autres acteurs culturels pour organiser cette semaine de la francophonie à Djibouti.

Et la fête avait un goût et une portée particulière
En effet, cette année, le thème choisi pour la semaine francophone était « Bol d’air », ce qui a une résonnance particulière dans le contexte de la pandémie de la Covid-19. L’an dernier le confinement avait empêché la célébration de la fête de la francophonie. Aussi, et pour rattraper le coup, nous avons multiplié les partenaires et accrus en conséquence le volume d’activités et les événements inscrits à l’ordre du jour qui se sont déroulés sur plusieurs sites à Djibouti ville.

Une flopée d’activités ont émaillée cette longue et belle semaine…
Oui, j’ai été très heureux de retrouver le public nombreux et enthousiaste à l’IFD après une année difficile à cause de la pandémie. Cette semaine a été marquée par la dictée de la Francophonie qui a été préparée par une professeure agrégée de grammaire de l’École de la Nativité. Plus de 250 personnes ont composé cette dictée dans les différentes catégories comme les poussins, les juniors et les seniors. Grâce à un partenariat avec le MENFOP et le SEJS, cette dictée a eu lieu sur plusieurs sites dont notamment le lycée d’État de Djibouti, l’École d’excellence, le CDC de Wahlé Daba et l’IFD, où étaient présents des candidats du lycée français de Djibouti, de La Nativité de même que des abonnés à la médiathèque de l’IFD ou des amoureux de ce type d’exercice si valorisant. Nous avons remis les prix samedi dernier à l’IFD en présence de plusieurs participants. Une nouvelle dictée a été organisée à Obock et Tadjourah lundi 22 et mardi 23 mars 2021, avec des établissements scolaires. Cette volonté de délocaliser en région les activités de la semaine francophone est d’ailleurs prévue l’année prochaine où la dictée de la francophonie aura lieu sur l’ensemble du territoire national.
En plus de la dictée, nous avons organisé une scène ouverte où les jeunes participants ont pu s’amuser et profiter d’un spectacle de chants et de danses. Puis, un concours de nouvelles a été organisé par la librairie Victor Hugo et une pièce de théâtre intitulée Au rayonnement de la sagesse a été jouée par la troupe Orion. Le café littéraire Gafaneh a été de la partie avec une soirée consacrée à la place de la femme dans la littérature djiboutienne francophone. Quatre femmes de lettres ont animé cette magnifique soirée de rencontre littéraire, elles ont eu l’occasion de partager leurs passions en tant qu’écrivaines, dramaturges ou libraires.
Nous avons organisé également des activités de découvertes destinées aux plus jeunes, comme les ateliers de réalités virtuelles à la médiathèque. Nous avons aussi lancé un nouveau projet intitulé « la bibliothèque imaginaire de Djibouti » qui est porté par Martin Meilhan-Bordes que nous accueillons en résidence. L’idée est de rencontrer des gens et de recueillir des histoires ou des anecdotes qui seront partagées avec un jeune public lors d’ateliers organisés à la bibliothèque afin de leur donner l’envie de raconter leurs impressions et leurs perceptions de ces histoires personnelles. Cela dans le but de créer un catalogue qui témoignerait d’un imaginaire collectif.

Cela donne un avant-gout de la semaine francophone dans les années à venir…
En effet, nous prévoyons encore plus d’activités et d’animations en partenariat avec les acteurs culturels et les acteurs institutionnels qui seront impliqués davantage. Cette année, la semaine de la francophonie s’est déplacée à Obock et à Tadjourah où en plus de la dictée, des ateliers d’écriture, des séances de cinéma entre autres activités ont été parrainée par les préfets, les présidents de régions, la secrétaire général de la jeunesses et des sports et l’ambassadeur de France, Arnaud Guillois. Les élèves des lycées ont également bénéficié d’une présentation par l’espace Campus France de Djibouti sur l’accès aux études universitaires en France. L’année prochaine, les activités organisées dans le cadre de la fête de la francophonie couvriront l’ensemble du territoire national. Nous espérons toucher plusieurs milliers de personnes et d’amoureux de la langue française.
J’ajouterai que nous avons de nombreux projets à l’IFD et nous espérons retrouver l’ensemble de nos amis et de notre public à la fête de la musique en juin prochain, pour un festival de la cinématographie, des pièces de théâtre, mais aussi les cafés littéraires ou les conférences. Cette année est aussi celle de la mise en œuvre de plusieurs projets d’embellissement et de transformation de l’institut dont la réalisation d’une cafeteria.
Cela représente une somme de travail importante, et l’ensemble des équipes de l’IFD seront mobilisées avec la collaboration des bénévoles et de nos partenaires que nous remercions. Nous remercions chaleureusement l’ensemble de nos sponsors et souhaitons accueillir au mieux notre fidèle public qui vient partager des moments de convivialité à l’IFD. Nous les invitons d’ailleurs à nous suivre sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. Je vous remercie.

Propos recueillis par Mohamed Ahmed Saleh

 
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