Inauguré en décembre 2018, le Centre de leadership et de l’entrepreneuriat (CLE) est la première pépinière d’entreprises de notre pays. Il est la consécration des efforts du gouvernement dans la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes à travers l’innovation technologique et la diversification du tissu économique.
Le chef de l’État, Ismail Omar Guelleh, n’a pas caché son enthousiasme et sa ferveur lors de la cérémonie d’inauguration du Centre : « Le Centre de leadership et de l’entrepreneuriat est un tremplin pour les porteurs de projets qui y trouvent un incubateur pour les aider à faire grandir une idée, jusqu’à ce qu’elle passe le cap de la gestation vers un produit qui est l’entreprise » avait-il expliqué devant un parterre d’officiels et d’invités triés sur le volet.
Il faut dire que le CLE est un bijou technologique, ouvert au public jeune qui doit y trouver toutes les facilités pour la création d’entreprises, avec un soutien technique et financier, des conseils et des services de toutes sortes.
Pour cela, le CLE dispose d’un incubateur, baptisé Mahatma Gandhi, qui fourni aux jeunes un espace et des ressources partagées d’exploitation, mais aussi des conseils de professionnels comme des comptables, des consultants en marketing et des conseillers commerciaux. Associés au centre d’incubation, ils jouent le rôle de mentors et sont précieux pour l’accompagnement des entreprises et donc leur viabilité.
Le CLE est le « chaînon manquant du dispositif d’aide à la création d’entreprise voulu par le gouvernement » selon le président de la République. Ismail Omar Guelleh assurait que cet incubateur devra « offrir l’écosystème favorable à même de faire éclore les génies, les idées et les projets innovants » de la jeunesse dont les « start-up pourront se distinguer parmi leurs paires sur le continent africain et même rivaliser avec les pays développés ».
Le CLE est donc un moyen de permettre aux jeunes de prendre leur destin en main. Ils doivent savoir prendre des risques et innover. Surtout que le chef de l’Etat a assuré de son soutien sans réserve pour « transformer le pays » des « startups [qui] développeront de nouveaux secteurs d’activités qui se présentent actuellement comme les plus dynamiques de l’économie mondiale ». Avec ce nouveau centre, « les jeunes entrepreneurs trouveront un espace approprié pour la valorisation de leurs projets et le maniement des équipements de pointe utilisant notamment la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle » concluait le président de la République.
Le CLE a été conçu pour servir de plateforme unique aidant les jeunes à créer des entreprises pérennes, sources de prospérité durable. C’est tout l’écosystème entrepreneurial réuni qui permet de créer une alchimie et une interaction des différentes composantes, à savoir les jeunes entrepreneurs et les partenaires ou acteurs financiers connectés. Le centre est donc parfait pour innover, moderniser et créer de la valeur ajoutée durable, selon le ministre de l’Économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh, qui a eu l’initiative du projet.
Le Centre de leadership et de l’entreprenariat présente aux jeunes entrepreneurs et aux porteurs de projets des valeurs cardinales comme le leadership, l’intégrité, l’éthique et la rigueur, indispensables dans le monde des affaires. Le CLE doit aussi renforcer l’écosystème entrepreneurial, dynamiser le secteur privé, promouvoir l’innovation et créer de la valeur ajoutée. Pour ce faire, le centre offre une série de services dont notamment ; un espace de coworking, un centre de ressources, un laboratoire de langues, un business center, un fablab et un istudio, mais aussi un parc industriel SMS. Des formations en entrepreneuriat sont également dispensées au centre.
La construction du CLE a été réalisée grâce à la contribution technique et financière du gouvernement indien, qui l’a aussi équipé d’instruments et d’outils technologiques de dernier cri. L’incubateur est le cœur du projet CLE où les jeunes porteurs de projets reçoivent un appui lors des premières étapes de la vie de l’entreprise : mise à disposition d’espace de travail, de conseils et de financement à travers des concours de business plan. Ce programme de développement de l’entrepreneuriat couvrira une durée de huit semaines. Le programme prévoit aussi de fournir une formation sur le leadership, la motivation, les opportunités, les compétences commerciales dans la mise en place d’une entreprise, la gestion financière et comptable, le marketing, etc.
Grâce au CLE, la jeunesse djiboutienne est maîtresse de son destin. Elle peut y trouver les infrastructures et les équipements numériques les plus modernes pour mener à bien les projets de création d’entreprise.
Mohamed Ahmed Saleh
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
En aparté avec… Amina Houmed Hassan, chef du département Communication et marketing du CLE
Fidèle à sa réputation de pôle d’innovation et de promotion de l’entrepreneuriat, mais aussi et surtout de modernisation de notre tissu économique, le Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE) s’est déplacé au plus près du public djiboutien. Du 18 au 26 septembre 2019, l’opération « Nous venons à votre rencontre ! » a conduit les cadres du CLE à la CAC international Bank puis à l’IAD, l’ISCAE et enfin au Bawadi Mall. Une tournée durant laquelle le public a pu mieux découvrir le CLE, mais aussi et surtout les procédures pour répondre à l’appel à candidatures permettant d’accéder à l’incubateur du Centre. Nous avons rencontré Mme Amina Houmed Hassan, chef du département Marketing et communication du CLE, pour en savoir davantage. Entretien…
Human Village : Dans quel but le CLE a-t-il organisé cette opération ?
Amina Houmed Hassan : Le CLE a organisé cette opération dans le cadre des « sessions d’informations » pour l’appel à candidatures. C’était tout d’abord dans le but d’expliquer aux personnes intéressées la procédure de candidatures. Mais nous en avons également profité pour mieux faire connaitre le Centre, dans ses rôles et missions, ses prestations et offres de service.
Nous avons lancé l’appel à candidatures pour notre programme d’incubation il y a un peu plus d’un mois, nous avons donc voulu le promouvoir et mieux en expliquer les contours. Au cours de ces sessions d’information, nous avons eu l’occasion de rencontrer des jeunes et de répondre à leurs questions, et surtout de revenir en détail sur le formulaire de candidature que nous avons mis en ligne. Beaucoup avaient des difficultés à comprendre et compléter ce guide, aussi c’était important de prendre le temps de leur expliquer le process en détail.
Parlez-nous un peu du flot de candidatures que vous recevez et ce que le CLE pourra offrir aux futurs incubés…
AHH : Il est vrai que les candidatures nous parviennent de manière continue. Et nous sommes ravis de recevoir toujours plus de demandeurs avec des dossiers et des projets les uns plus valables et innovants que les autres. Ceux qui seront retenus pourront bénéficier d’une incubation au sein du CLE et auront accès à tous les services et prestations offertes, à commencer par des appuis multiformes, qu’ils soient techniques ou méthodologiques, mais aussi en conseil pour formaliser leurs projets et construire leur business plan.
Nos jeunes incubés pourront bénéficier de formations de différents types, d’un espace de travail mis à leur disposition, et d’un accompagnement dans leurs recherches de financement. Ils pourront également avoir accès au i-lab du CLE, qui d’ailleurs a été inauguré il y a peu. C’est un centre d’innovation qui offre une série de prestations, dont notamment le maniement des outils de découpage au laser, l’impression en 3D, la robotique, l’électronique et bien plus.
La liste est non exhaustive, mais globalement les incubés auront accès à un accompagnement personnalisé durant tout le process de création de leur entreprise, et bien au-delà. L’idée est de les préparer à être sur le marché et commencer leur activité de façon plus sereine.
Quel bilan faites-vous de l’opération du CLE dans les lieux de grandes fréquentations ?
AHH : Notre tournée nous a menés successivement dans des banques, des établissements scolaires et universitaires, des centres commerciaux de grande fréquentation. Et, je dois dire que nous sommes assez satisfaits de cette tournée. Ce fut un moment important de sensibilisation à l’entrepreneuriat qui est une des grandes missions du CLE.
Nous avons beaucoup échangé avec les jeunes sur les opportunités de l’entrepreneuriat et l’importance de prendre son destin en main et d’être son propre patron. Ils étaient assez réceptifs et se rendent compte de plus en plus que l’entrepreneuriat est une des solutions aux problèmes liée au chômage et au fonctionnariat.
Et concernant le CLE, quelles sont les retours de la part des jeunes ?
Globalement nous avons de bons retours, il y a de la part des jeunes un engouement autour du CLE. Même si, je dois l’avouer, le public est parfois réticent quant à cette nouvelle notion d’incubation. C’est important d’en parler aussi.
Les Djiboutiens sont assez sceptiques quand il s’agit d’un nouveau concept, et celui de l’incubation est encore nouveau à Djibouti. C’est pourquoi nous allons faire un travail de sensibilisation très important au niveau des jeunes à Djibouti ville et dans les régions.
L’idée est de changer les états d’esprits et d’inculquer à ces jeunes une culture d’entrepreneuriat. Le CLE se lance un énorme défi, mais nous sommes convaincus de l’impact positif que ce projet aura auprès des jeunes.
Propos recueillis par Mohamed Ahmed Saleh
Faux Archi faux, ce n’est qu’une usine à voler les idées des jeunes. J’avais déposé une très belle idée innovatrice en terme de développement humain, de création de millier d’emploi, d’une idée géniale... Mon projet ne demandait que 47 millions de francs avec en créant au contraire un modèle économique viable et circulaire en apportant un millier d’emploi. Mais leur réponse négative était que mon idée était bonne et le dossier était complet mais mais mais sans justificatif... Je n’avais pas compris leur réponse mais je me rappelle de mes proches qui me disaient :attention saad la CLE n’est qu’une entreprise à voler les idées des autres pour leur vendre à d’autres. Mais c’est triste la réalité