Hassan Ahmed Doualeh, président de l’Association des transitaires
« Evidemment l’impact est important pour les transitaires, il faut garder à l’esprit que le PAID, recouvrait à lui seul, le port vraquier, le port conteneur, le port pétrolier, et enfin le vrac… Et, le tout sur une surface limitée ! Je vous laisse imaginer les problèmes que cela pouvait occasionner.
Aujourd’hui les différentes activités portuaires ont été séparées et divisées en quatre, ce qui nous a permis d’ailleurs, en qualité de logisticien de mieux exercer notre activité. Rappelons que le port servait, jusqu’à la fin des années 90, au marché éthiopien et local pour l’importation des produits de consommation et l’exportation des produits agricoles essentiellement éthiopiens. C’est avec la forte croissance des conteneurs à Djibouti, vers le début des années 2000, qu’est apparue l’ambition, si je me rappelle bien, de séparer les différentes activités portuaires, notamment avec la création d’un terminal uniquement dédié aux conteneurs et un second aux produits pétroliers. C’est fondamentalement à ce moment là, que la notion de « hub » et de centre logistique a pris réellement forme et a permis d’entrevoir l’énorme potentiel de développement qui existait pour le port et pour les opérateurs logistiques que nous sommes. Le démarrage a été lent mais la réalisation du DCT prouve qu’il existe dorénavant une véritable prise de conscience des autorités pour consolider nos acquits et développer le port afin qu’il devienne une véritable filière économique qui attirera les investisseurs étrangers et augmentera la création d’emplois dans ce secteur. Le DCT est une perle pour atteindre nos objectifs. Globalement si je dois me prononcer sur le DCT, je dirais que c’est un succès, un bel écrin… Mais il reste également certaines choses à améliorer. A ce titre, je suggère qu’un effort conséquent soit opéré au niveau des ressources humaines. Il me semble important que le personnel du DCT comprenne que le client est roi…
Un jour, tout semble rouler sur des roulettes, la cadence est normale puis un autre jour, rien ne va plus et tout fonctionne au ralenti… comment expliquer ces variations ? Qu’est ce qui peut expliquer ces changements évolutifs de la qualité du travail ? Il faut instaurer une constance et de la rigueur, selon moi. Il faudrait arriver à ce que les opérations s’effectuent tous les jours à un niveau standard, et de préférence élevé si l’on souhaite marquer la différence avec nos concurrents régionaux et optimiser les infrastructures performantes du DCT ».
Mohamed Berihu, ministre conseiller, ambassade de la République fédérale et démocratique d’Éthiopie
« Les infrastructures de base du terminal conteneur de Doraleh sont performantes. Il offre des avantages indéniables : un emplacement de qualité, un bassin aux profondeurs requises pour accueillir les navires de dernières générations, un quai de plus de 1000 mètres de long et d’une capacité de plus de 1 200 000 EVP, des équipements de chargement perfectionnés et six portiques ultramodernes. La partie éthiopienne ne peut être que satisfaite par les investissements et les efforts consentis par la République de Djibouti pour améliorer la compétitivité de ses services. C’est très important pour nous, car il faut savoir que 90% de nos importations et de nos exportations transitent par Djibouti.
Mais je me dois également d’exprimer des remarques qui pourraient permettre d’améliorer d’avantage le service offert à la clientèle. Je voudrais signaler qu’il nous a été amené de constater des vols dans le fret que nous expédions en export à partir du DCT. C’est regrettable et je pense que le DCT devrait se pencher sur cette question criante de manière urgente.
Par ailleurs si l’on souhaite vraiment rendre le travail plus commode et surtout plus sécuritaire aux camionneurs éthiopiens, on devrait leur permettre de stationner, de 20 à 30 minutes à l’intérieur du DCT après leur chargement, afin de procéder eux-mêmes en toute sécurité aux bâchages de leurs véhicules. Ils sont en effet presque systématiquement harcelés, à leur sortie du DCT, par des manutentionnaires pour se voir confier cette tâche contre rémunération. Enfin et pour finir sur ce chapitre des suggestions, il me parait, comme un minimum que des services de courtoisie, à l’image de ce qui se fait dans tous les ports du monde, puissent être offerts aux conducteurs éthiopiens. Je pense évidemment à la mise à disposition à proximité du DCT, de sanitaires, de douches, ainsi que d’une large salle ouverte, conviviale et climatisée afin de permettre aux usagers de Doraleh de pouvoir se détendre et se rafraichir un peu, avant de reprendre la longue route qui les attend !
Toutes ces questions auraient pu être discutées amplement et sans doute résolues rapidement si le forum de discussion des professionnels du secteur portuaire se réunissait plus souvent. Siègent, entre autres, les responsables des lignes maritimes, les représentants des transitaires, un représentant de l’ambassade éthiopienne, un représentant du ministère de l’Equipement et du Transport, l’Autorité des ports et des zones franches, et les principaux responsables des différents ports. L’objectif de cette instance est de rassembler les différents acteurs du secteur. Cette instance est très utile, car elle permet de recueillir les requêtes, les suggestions, et de permettre que les décisions importantes soient prises après consultation de toutes les parties, et donc de manière plus consensuelle que cela, ne l’est à l’heure actuelle. Elle devrait selon moi être réactivée !
Mais je ne pourrais pas finir sans rappeler que nos deux pays sont liés par des intérêts partagés, des liens ancestraux qui unissent nos deux peuples et nos deux pays : ces liens reposent sur des fondements solides, puisque nous partageons en commun un passé entremêlé : entremêlés par une histoire, des échanges commerciaux, culturels, religieux, et bien encore culinaires. C’est dire à quel point nous sommes imbriqués, voire interdépendants, l’un à l’autre… C’est pourquoi je ne doute pas que nous trouverons toujours, dans l’harmonie et l’amitié qui nous sied si bien, des solutions appropriées aux préoccupations des uns et des autres ».
André Massida, PDG de Massida Logistics
« La société Massida a été créée en 1964 par mon père. Je l’ai intégrée, pour la part en 1967 avant d’en prendre la relève en 1969. C’est pour vous dire que je connais très bien l’évolution du secteur portuaire à Djibouti. Je peux ainsi vous affirmer en toute connaissance de cause qu’il y a eu des améliorations notables avec la création de DCT. En effet, avec le PAID, il n’était toujours pas évident de retrouver son conteneur, il fallait parfois le chercher soi même… Le port dans son ancienne configuration n’était plus en mesure de répondre au trafic actuel. Je dois avouer que c’est une formidable réalisation, une véritable opportunité pour Djibouti. Cela ne fait aucun doute ! Un outil performant si l’on souhaite investir dans le transbordement. Notre entreprise n’est pas concernée par la transbordement.
C’est une activité complémentaire et stratégique pour le port que je crois indispensable. Pour Djibouti, c’est un beau coup à jouer et elle a raison de se positionner sur ce secteur pour lequel elle ne manque pas d’atouts compétitifs. Mais si vous me permettez, si je devais vous faire des remarques constructives, je m’exprimerai sur un ou deux points qui pénalisent selon moi l’ensemble des entreprises du secteur. Première chose : la gestion du temps. En effet, les camions perdent énormément de temps à l’entrée du terminal du fait des procédures administratives beaucoup trop longues. A cela il faut ajouter également une source importante de perte. Il s’agit encore une fois de temps perdu pour la couverture du trajet entre le DCT, PK12 et le siège des entreprises. Il faut bien comprendre que pour nous, une rotation plus rapide des camions, permettrait de réduire les pertes de temps et d’améliorer la satisfaction de nos clients. Vous conviendrez que cela fait beaucoup d’aller et de retour pour déposer les différents documents, faire les photocopies, préparer les paiements, etc. Je crois que tout le monde y gagnerait si toutes les étapes pouvaient être réalisées sur un seul lieu, de préférence en ville ou à proximité du port.
Enfin dans le même ordre d’idée, pourquoi ne penser à prolonger légèrement la durée de validité du gate-pass et supprimer la procédure des A-check pour le retour des vides ? »
Alemayehu Kebede Haile, directeur général (branche de Djibouti), Maritime et Transit Service Entreprise (MTSE)
« Je voudrais souligner que notre entreprise a été crée en 1968. Elle peut être considérée, comme une entreprise commerciale dont les activités commerciales entre la République fédérale d’Ethiopie et la République de Djibouti constituent un pilier fondamental en matière d’échanges commerciales et maritimes. Voilà 42 ans que MTSE sert avec abnégation et efficacité les intérêts entre les deux pays. Sa branche djiboutienne, représentant 80% des activités, et est par conséquent dotée des ressources humaines, techniques et infrastructurelles appropriées pour faire face aux missions qui nous sont dévolues.
Considérée comme un des fleurons économiques de l’Ethiopie, MTSE dispose d’atouts indéniables et offre aujourd’hui le visage d’une entreprise qui évolue en adéquation avec les transformations des activités portuaires notamment avec la création du DCT. C’est surtout sa diversifi cation qui fait la force de MTSE. En effet, nous disposons de services de shipping, de transits, de services douaniers, de services spécialisées dans le transport, d’un autre dédié spécifi quement aux conteneurs. Je dois dire que MTSE a la chance de travailler avec le Port international de Djibouti et le DCT. Ainsi nous sommes bien placés pour comparer les avantages comparatifs de chaque structure qui contribue chacune avec leurs avantages comparatifs aux échanges croissants entre la République de Djibouti et la République fédérale d’Ethiopie. La création de DCT constitue une avancée extraordinaire et a permis non seulement d’accroitre les échanges commerciales entre les deux pays mais améliore considérablement l’organisation de travail, ainsi que les performances économiques de notre entreprise.
Cela a permis d’accroitre considérablement le volume d’activités, donc les performances techniques et commerciales, si bien que le volume manipulé de marchandises est passé de 300 000 tonnes dans l’ancien port à 1,2 millions de tonnes par an dans le nouveau. C’est considérable. Il y a donc de quoi « booster » le volume d’échanges entre nos deux pays et de contribuer de manière déterminante au développement de nos économies respectives. Le DCT constitue un atout considérable pour toute la région avec ces équipements parmi les plus modernes. Je voudrais mettre l’accent sur la gestion informatisée des activités portuaires, elle nous a permis de gagner un temps considérable, car le temps pour une entreprise comme la nôtre, c’est aussi de l’argent. Cela permet de mieux gérer le flux des camions, leur séjour à Djibouti et améliore considérablement l’organisation de travail à la base de la compétitivité économique. Cette gestion informatisée constitue en elle-même, une performance remarquable du DCT. Elle est un atout qui donne tout un sens à la localisation stratégique, pour nos activités, du Port de Doraleh. Il s’agit d’une excellente localisation pour les camions qui, dans leurs activités de déchargement et chargement, profi tent de cette organisation spatiale. Nous sommes par conséquent très satisfaits des services offerts par le DTC et apprécions très positivement l’interaction entre cette structure et notre entreprise.
Quant aux améliorations souhaitées, je peux dire que tout est à notre satisfaction concernant le DCT. J’ai quelques suggestions à faire mais cela ne concerne pas que les autorités portuaires. Je me dois d’abord d’exprimer les attentes et d’être un peu le porte voix de nos camionneurs qui sont les piliers humains des échanges préférentiels entre nos deux pays frères. Au vu de la distance parcourue par trajet, plus de 1000 kilomètres, ils expriment des besoins de base concernant l’aménagement des aires de repos. Ils souhaitent bénéficier également d’endroits appropriés pour se restaurer et récupérer de leur long voyage avant de reprendre à nouveau le chemin du retour.
L’amélioration de ces conditions d’accueil des camionneurs constitue une perspective extrêmement importante car elle est un point crucial des performances des hommes. Il s’agit de les motiver, de prendre en compte leurs besoins et ainsi d’améliorer les conditions dans lesquelles ils exercent un travail éprouvant. On sait que ces améliorations peuvent avoir un impact positif sur leur moral, sur leur santé physique, sur les accidents de la circulation, sur les relations humaines même, car il ne faut pas oublier que ces camionneurs exercent une activité parmi les plus difficiles.
Je voudrais aussi dire quelque chose sur les défis à venir pour les responsables du DCT et notre entreprise. L’Éthiopie vient de se doter d’un Plan quinquennal ambitieux dont l’objectif majeur est de transformer les exportations du pays : le DTC a une place importante dans cette stratégie qui prévoit une augmentation de la croissance éthiopienne d’au moins 15 %. Le DCT est au centre de nos ambitions et il serait judicieux que nous préparions ensemble de manière étroite, sous l’autorité de nos gouvernements respectifs, les moyens humains et techniques à la hauteur de ce défi.
On peut dire que l’avenir appartient, dans le domaine commercial et du développement en général, à ceux qui anticipent les réponses aux défis tels qu’ils se posent aujourd’hui, à nos deux pays respectifs dont la croissance économique est interdépendante. Nous sommes confiants que nous allons prendre en charge ce défi et donner à nos deux pays l’opportunité d’améliorer les conditions socioéconomiques à la base de l’amélioration du bien-être de nos populations.
Pour l’Éthiopie, il s’agit d’une responsabilité considérable puisqu’elle fait face à une explosion démographique sans précédent. Sa population aujourd’hui avoisine les 80 millions d’habitants et le pays veut mettre les famines chroniques, la pauvreté et les exodes des plus démunis dans les musées de l’histoire.
Je voudrais profiter de l’occasion pour souhaiter aux responsables et à tout le personnel du DCT nos meilleurs voeux de Ramadan, de santé et de prospérité ainsi que pour la nouvelle année 2012. Que notre collaboration soit toujours à son apogée pour concrétiser ensemble les espérances de nos peuples ».
Nalin Khotari, président du Conseil d’administration de PIL DJIBOUTI LTD
« PIL Singapour constitue un armateur mondialement connu qui se place parmi les 20 meilleurs armateurs mondiaux.
Il s’agit d’une place enviable dans ce classement mondial. C’est une ligne fidèle au port de Djibouti. PIL Djibouti est une SARL créée en 2003 qui veille aux intérêts de PIL Singapour. Depuis la création de Doraleh Containers Terminal (DCT), PIL Singapour est très satisfait de ce nouveau terminal parce que c’est le port terminal le plus moderne de la mer Rouge et qu’il dispose incontestablement des équipements et des technologies de pointe.
Aussi, au mois de septembre 2010, il a été convenu avec la DCT de transférer ses activités de transbordement du port d’Aden vers Djibouti. Il faut dire que l’infrastructure de l’ancien port ne répondait pas du tout aux besoins des services et à l’époque PIL Singapour avait transféré ses activités de transbordement (en 2004, ndlr) à Aden, port qui disposait à cette époque de services de qualité. Le retour de PIL Singapour au DCT est une démarche négociée avec les autorités du nouveau port d’un contrat de transbordement exclusif. Cette démarche a consisté également à mettre fin aux services offerts par le port d’Aden.
Les raisons en sont multiples mais elles peuvent être résumées en trois points :
Premièrement, le nouveau terminal à conteneurs est doté des tous les outils et équipements nécessaires pour gérer la nouvelle génération de navires. En second lieu, la rapidité de l’accostage est un atout décisif par rapport au temps d’attente qui existait au port d’Aden. Et enfin, la disponibilité des infrastructures modernes est un autre atout parce qu’elles offrent une meilleure cadence des opérations de déchargement et chargement des conteneurs. Ces opérations se déroulent dans un rapport temps/départ des navires, très favorable aux différentes parties prenantes. Avec ces trois arguments, nous avons pu convaincre aisément PIL Singapour de revenir au port de Doraleh, retour effectif depuis septembre 2010. En contrepartie, PIL Singapour a assuré le DCT d’un volume important puisque 12 000 conteneurs environ par mois transitent par ce port, et depuis cette date, PIL Singapour a maintenu sans faillir son engagement avec ce volume élevé d’échanges. Si ces échanges concernent uniquement le transbordement, il y a lieu de mentionner le transport de conteneurs de PIL Singapour vers le voisin éthiopien.
Une autre donnée importante à signaler se trouve dans des échanges gagnant-gagnant : le nombre de navires affrétés ou appartenant à PIL Singapour, depuis ce transfert d’activités, oscille entre 22 et 25 navires par mois en moyenne. De même, pour une meilleure compréhension du partenariat stratégique PIL Singapour/DCT, l’entité singapourienne dispose de deux services performants, très connus et dénommés : « Red Sea Service » et le « Red Sea Golf Service ». Le premier couvre exclusivement le DCT à partir des pays asiatiques, principalement de l’Extrême Orient, à savoir : la Chine, Hong Kong, Singapour, le Japon, la Malaisie, etc. Il s’agit des ports importants reliés à Djibouti. Les marchandises sont principalement destinées à Djibouti, à l’Arabie saoudite, à l’Éthiopie, à la Jordanie, au Yémen et au Somaliland. Le second service couvre les ports du sous-continent, à savoir l’Inde, le Pakistan, les pays du Golfe, etc.
Aussi je peux dire que PIL Singapour est très satisfait de la qualité des services offerts par le DCT et travaille constamment pour que cette collaboration profitable aux deux parties continue et s’accentue davantage notamment par la création d’emplois au niveau du pays.
A la question « que faut-il améliorer ? », je répondrais que nous sommes en contacts permanent avec les autorités de DCT et fiers de mentionner que beaucoup d’efforts sont entrepris pour améliorer les cadences. Les navires accostent à temps et les opérations de chargement et déchargement s’effectuent également en un temps très satisfaisant. Ainsi les navires évitent les retards et sont capables de sortir à temps pour se diriger vers d’autres destinations. Nous nous concertons régulièrement avec les responsables de DCT et faisons en temps réel nos propositions et suggestions qui sont appréciées. Cela évite non seulement des retards mais contribue aussi à maintenir toute l’efficacité du dispositif en faveur des navires concernés. Il s’agit d’un avantage comparatif très appréciable.
Sur le plan opérationnel, les atouts restent entiers : il n’y a aucun problème en matière de manipulation. Nous avons des suggestions en matière de fourniture de services par exemple en ce qui concerne le ravitaillement en eau. Cette opération est coûteuse parce qu’elle est réalisée par camions citernes alors que l’ancien port possédait un avantage comparatif certain puisqu’il utilisait un pipeline. Il s’agit d’un service majeur et nous sommes persuadés que les autorités du DCT vont concourir à son amélioration.
Nous voudrions profiter de cette occasion pour formuler au nom de PIL Singapour et de PIL Djibouti, nos voeux de bonheur, de santé et de prospérité aux autorités du DCT et à l’ensemble de son personnel, pour cette nouvelle année 2012 qui s’annonce. Qu’elle nous donne à tous et à toutes un élan nouveau et une harmonie continuelle tant dans nos échanges intenses que dans notre collaboration fructueuse. »
Propos recueillis par Chehem Watta et Mahdi A.