Communiqué de la présidence.
La République de Djibouti se félicite de la sentence arbitrale rendue le 29 septembre 2025 par la London Court of International Arbitration (LCIA). Cette décision, qui n’est pas susceptible de recours, constitue une victoire particulièrement significative pour la République de Djibouti et pour la société Port de Djibouti SA (PDSA) dans le différend qui les opposent à la société DP World.
Dans cette procédure, DP World réclamait abusivement à PDSA des dommages et intérêts de près d’un milliard de dollars, « dommages » qui auraient été liés à la résiliation par la République de Djibouti de la concession du Terminal à conteneurs de Doraleh (février 2018). Le juge arbitral a confirmé que la société PDSA, entité de droit privé, n’avait aucun lien avec la fin de cette concession. Cette résiliation relevait d’une décision souveraine de la République de Djibouti, et PDSA n’était pas responsable des « pertes » invoquées par DP World. La demande de DP World a donc été jugée infondée et intégralement rejetée. Le tribunal a par ailleurs condamné DP World à assumer l’intégralité des frais d’arbitrage et a condamné cette dernière à rembourser les frais de défense de PDSA (1,85 million USD).
Cette décision réaffirme une nouvelle fois les droits légitimes de la République de Djibouti. Elle met en échec la stratégie de recours abusifs aux tribunaux et de pressions médiatiques engagée par DP World à l’encontre de l’État djiboutien et des sociétés opérant dans le secteur portuaire national.
Le gouvernement de la République de Djibouti réaffirme sa position, maintes fois réitérée : seul un accord direct entre la société DP World et la République de Djibouti, qui garantira les intérêts communs mais aussi la souveraineté́ de la nation sur ses infrastructures stratégiques, permettra de clore le conflit commercial avec DP World.
Communiqué de DP World [1]
2 octobre 2025
La Cour d’arbitrage international de Londres (LCIA) a rendu son jugement définitif dans l’affaire opposant DP World au Port de Djibouti (PDSA). La Cour a confirmé l’illégalité de la saisie du terminal à conteneurs de Doraleh (DCT) par Djibouti en 2018. Bien que la Cour ait refusé d’accorder des dommages et intérêts contre PDSA au motif que les dommages avaient été causés par le gouvernement djiboutien et non par PDSA, les réclamations de DP World, d’un montant total d’environ 1 milliard de dollars américains, contre le gouvernement et son partenaire, China Merchants Port Holdings, restent valables.
Les sentences arbitrales existantes de DP World, d’un montant total d’environ 685 millions de dollars américains, contre le gouvernement djiboutien, demeurent valables et exécutoires. Le gouvernement djiboutien a jusqu’à présent refusé d’exécuter ces sentences contraignantes, au mépris de l’état de droit et des normes commerciales internationales.
La Cour d’arbitrage international de Londres (LCIA) a également confirmé la validité et l’applicabilité du contrat de concession de cinquante ans de DP World pour le terminal à conteneurs de Doraleh, et l’illégalité de la tentative de résiliation. Cependant, le gouvernement continue d’empêcher DP World d’exercer ses droits sur le terminal.
Le Port de Djibouti (PD) s’est vu accorder les dépens dans cette action en justice. Cependant, des décisions antérieures de la LCIA ont démontré que la tentative de PD de résilier l’accord de coentreprise de 2006 pour le terminal à conteneurs de Doraleh était illégale. En fin de compte, PD reste endetté envers DP World pour une somme substantielle.
Cette décision met fin à la procédure d’arbitrage de la LCIA, mais ne met pas fin au litige plus large pour DP World. Le groupe continuera d’explorer toutes les voies juridiques disponibles pour obtenir une indemnisation équitable et faire valoir ses droits contre le gouvernement de Djibouti et China Merchants.
Suite à l’article publié par la République de Djibouti le 30 septembre, les faits de cette affaire doivent être réexaminés, compte tenu du récit mensonger avancé par le gouvernement de Djibouti : fausses allégations contre faits ;
1. La réclamation d’un milliard de dollars US de DP World a été « totalement rejetée ». Fait : Le tribunal a rejeté uniquement la réclamation contre le Port de Djibouti (PDSA), la responsabilité incombant au gouvernement de Djibouti. Les plaintes contre le gouvernement et China Merchants Port Holdings restent en suspens.
2. La décision « met fin au litige ». Fait : Les 685 millions de dollars de dommages et intérêts de DP World restent impayés. Des milliards de dollars de réclamations contre le gouvernement et China Merchants Port Holdings restent en suspens.
3. La saisie du terminal à conteneurs de Doraleh était légale. Fait : Plusieurs décisions de tribunaux indépendants ont confirmé que la saisie était invalide et illégale. DP World rejette également les fausses allégations formulées par le gouvernement djiboutien en réponse à la décision. La récente déclaration vidéo du président Ismaïl Omar Guelleh déforme les faits de l’affaire et ignore de nombreuses décisions contraignantes rendues par des tribunaux impartiaux.
Un porte-parole de DP World a déclaré : « Les allégations du président sont contraires à la réalité, comme l’ont prouvé à maintes reprises des tribunaux internationaux indépendants. Il est absurde que le gouvernement djiboutien continue de propager un faux récit malgré des preuves irréfutables. Ce comportement sape la confiance des investisseurs, nuit à la réputation de Djibouti et, en fin de compte, porte préjudice à sa population. DP World a investi avec succès des milliards de dollars en Afrique et dans le monde, créant des emplois, des infrastructures et une croissance significative, et nous défendrons toujours l’équité et l’État de droit. Mais ce problème dépasse DP World, car il s’agit de savoir si les gouvernements peuvent rompre des contrats contraignants et ignorer le droit international sans conséquence. Le comportement de Djibouti est un avertissement pour tout investisseur sérieux. »
[1] Voir en ligne sur mediaoffice.ae.