Human Village - information autrement
 
Inquiétude des salariés des bases françaises
juin 2024 (Human Village 51).
 

Extrait d’un article du journal de Force ouvrière [1].

Bases à l’étranger : Les personnels de recrutement local dans l’expectative des restructurations annoncées
Quatre représentants des personnels civils de recrutement local étaient présents au 42e congrès de la FEDIASA-FO. Ils ont témoigné de leurs craintes, fortement concernés par les restructurations liées au retrait des troupes stationnées en Afrique.

« Nous sommes présents à chaque congrès, explique Youssouf Houssein, secrétaire général du syndicat des forces françaises stationnées à Djibouti. Cela nous apporte du soutien, des idées et contribue à notre formation. » Ces personnels de recrutement local sont majoritaires parmi les travailleurs civils des bases de défense et des services du ministère positionnés à l’étranger. Ils sont donc concernés au premier chef par les restructurations : « Entre 2024/2025 près de 600 personnels locaux seront concernés en Afrique, précise Patrick Daulny, chargé de mission Afrique à la FEDIASA-FO qui accompagne les personnels civils recrutés localement à l’étranger. Nous cherchons à obtenir pour eux la meilleure indemnisation possible car le droit du travail local est peu protecteur et il leur sera difficile de retrouver un emploi équivalent. » A titre d’exemple, le droit du travail sénégalais n’accorde que trois mois d’indemnités aux travailleurs licenciés.

Selon les pays il sera plus ou moins difficile de retrouver un emploi comparable. « Il y a très peu d’opportunités au Gabon », s’inquiète ainsi le militant. « Et même si des reclassements sont proposés nous aurons besoin de formation », observe Eunice Massangui, déléguée du personnel des établissements français au Gabon qui ne possèdent pas encore de syndicat. « Longtemps l’employeur n’a pas accepté qu’un syndicat se mette en place. Résultat, la précédente restructuration à Port-Gentil s’est très mal passée. » Les établissements français du Sénégal ont déjà connu une restructuration en 2011. « Et malgré l’apport du syndicat, d’anciens salariés se retrouvent aujourd’hui à faire la manche, s’inquiète Djibril Ndiaye, secrétaire général de la section syndicale des personnels civils des établissements français de droit local. Et 80 à 85 % n’ont pas réussi à se réinsérer convenablement. »

« Nous n’avons plus qu’à négocier un plan de départ »

Surtout les salariés des forces françaises ont beaucoup à perdre puisqu’ils bénéficient d’acquis sociaux qui n’existent pas dans les entreprises locales. « Au Sénégal, les Forces françaises ont signé avec nous un accord d’entreprise, observe Djibril Ndiaye. Nous bénéficions de négociations salariales annuelles, d’avancements, de primes, d’indemnités de fin de carrière améliorées, d’une mutuelle d’action sociale, d’une prévoyance maladie, d’une retraite complémentaire… »

Pour l’instant ces personnels sont dans l’expectative : « On nous a dit que d’ici 2025 il n’y aurait plus de personnel de recrutement local, résume Elvis Kouame, secrétaire général du syndicat des employés civils des établissements français en Côte d’Ivoire. Donc nous n’avons plus qu’à négocier un plan de départ. Nous demandons que le ministère manifeste sa reconnaissance au moyen d’un plan social d’accompagnement. » Une indemnité qui permette de créer sa propre entreprise sera la bienvenue. « Mais nous allons également rencontrer un gros problème avec nos emprunts bancaires garantis par l’employeur, poursuit Elvis Kouame. Sitôt notre licenciement prononcé et les indemnités versées, les banques seront en effet en droit de se servir sur ce capital. »
Le dossier de ces personnels doit avancer prochainement puisqu’un rapport rédigé doit être remis début juillet.


 
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