La France présente ses condoléances aux familles des soldats décédés… puis les retire dès le lendemain !
Voilà une information qui ferait très certainement les choux gras du journal satirique qui parait tous les mercredis, le Canard Enchainé !
De quoi s’agit-il ?
Dans un communiqué du 23 février 2024, le commandement du FRUD-armé revendique l’occupation du camp militaire de Daoudaouya pendant plusieurs heures. Selon la même source, le bilan serait de « plusieurs morts et blessés chez l’armée, aucune perte chez le FRUD ».
Cette attaque survient presque deux ans après celle menée contre les forces armées stationnées à Garabtisan (dans la région de Tadjourah) en octobre 2022, qui avait causé des pertes en vies humaines et des dommages matériels.
La population djiboutienne est dans l’attente, dans le flou, et doit se contenter des informations qui circulent sur réseaux pour se faire son opinion à défaut de source officielle confirmant ou infirmant ce fait d’armes avancé par le mouvement « terroriste » à Daoudaouya. Et voilà que la France met les pieds dans le plat en publiant un communiqué, sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères lundi 26 février 2024, dans lequel elle déplore le « décès de soldats djiboutiens lors de l’attaque d’un groupe armé (23 février 2024) ».
Il précise que « la France condamne l’attaque menée dans la nuit du 22 au 23 février par un groupe armé dans la région du Daoudaouya et exprime sa solidarité avec le peuple djiboutien.
La France présente ses condoléances aux familles des soldats qui sont décédés et exprime sa solidarité avec ses blessés ».
C’est fort aimable à l’ambassadrice de France à Djibouti, Dana Purcarescu, d’adresser les condoléances de la France à la population djiboutienne, bien que celle-ci ignore de quoi on lui parle. Aucune parole officielle nationale, ni aucun media public, n’a estimé nécessaire d’informer les habitants de cet événement…
Devant ce qui peut s’apparenter à un couac diplomatique, le communiqué a été retiré du site du Quai d’Orsay. Cependant, il suffit d’effectuer une rapide recherche sur Google en pianotant les mots clés : « France condamne attaque Djibouti », pour visualiser l’intitulé du communiqué supprimé et son résumé en haut de la première page du moteur de recherche.
Est-il possible que certains de nos officiels à l’esprit chagrin puissent se dire que les échanges avec la chancellerie française à Djibouti étaient plus fluides, plus efficaces, plus concertés entre les deux pays, lorsque des hommes seulement y participaient ?
Plus sérieusement, cette absence de communication par notre gouvernement ne manque pas d’interroger. Qu’arrive-t-il à notre très talentueux ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Mahmoud Ali Youssouf ? Peut-on imaginer que le membre du gouvernement, le plus précieux aux yeux d’Ismail Omar Guelleh, soit à court d’éléments de langage pour répondre au besoin de clarification indispensable ? Doit-il se concerter pour communiquer sur le sujet ? Le retard à la diffusion d’une réaction officielle pour informer la population sur cette situation s’expliquerait-elle par le nombre élevé de pilotes dans le cockpit ? Trop d’interférences dans la communication officielle alourdiraient-elles les rouages de la mécanique institutionnelle et donc nuiraient à la proactivité de nos institutions ?
Mahdi A.
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