D’après des communiqués de la présidence.
Ismail Omar Guelleh s’est rendu ce jeudi à Dubaï, aux Émirats arabes unis pour participer aux travaux de la 28e édition de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 28). Cet événement de deux semaines réunit environ 70 000 personnes dont près de 200 dirigeants politiques de premier plan.
Les discussions sont consacrées d’abord aux modalités de la mise en œuvre de protocoles contraignants permettant de limiter à 1,5°C l’augmentation moyenne de la température mondiale. Tous les pays participant à ce processus doivent présenter un plan détaillé permettant d’atteindre cet objectif. Le deuxième point est la mise en œuvre de fonds de solidarité. Le premier, de 100 milliards de dollars, est destiné aux pays en voie de développement. Le second, de 200 milliards de dollars, vise à dédommager les pays du Sud des conséquences du désordre climatique causé par l’action des pays du Nord.
Djibouti, pour sa part, tient ses engagements à l’horizon 2030. La création d’infrastructures modernes, comme l’Observatoire régional de la recherche pour l’environnement et le climat (ORREC), la mise en œuvre de nombreux projets d’énergie propre (géothermie, parc éolien, centrale solaire), permettent d’envisager une transition énergétique durable.
Dans son intervention à la tribune de la COP 28, le président djiboutien a plaidé en faveur d’une plus grande solidarité des nations du monde face aux conséquences du réchauffement climatique. Il a rappelé les projets engagés par son pays pour participer à cet effort commun. En particulier, « Djibouti a accompli des progrès significatifs dans la réduction des émissions depuis la mise en œuvre de l’interconnexion électrique avec l’Éthiopie il y a plus d’une décennie. […] Nous avons récemment inauguré une ferme éolienne de 60 mégawatts pour renforcer notre production nationale d’électricité et avons des projets de construction d’une centrale solaire, avec pour objectif d’atteindre 100% d’énergie propre d’ici 2035 ». Il a aussi évoqué l’Observatoire régional de la recherche pour l’environnement et le climat qui « utilisera des méthodes de recherche innovantes pour éclairer les décisions politiques en matière d’adaptation au climat et de résilience, non seulement à Djibouti mais aussi dans la région élargie ».
La nature transversale des problématiques posées par le phénomène de changement climatique a conduit Djibouti à mettre en place « une stratégie de protection sociale d’adaptation à la crise afin de renforcer la résilience des ménages touchés par le changement climatique ». Le président a également évoqué les nouvelles pathologies dont, « des maladies infectieuses, l’émergence de nouveaux virus provoquant des fièvres inexpliquées et la présence endémique de vecteurs du paludisme même pendant la chaleur intense de l’été djiboutien », liées au phénomène du dérèglement climatique.
Le président a enfin alerté sur la paupérisation que ce phénomène entraîne et « l’arrivée de migrants fuyant les sécheresses et les conflits régionaux » qui compromettent les équilibres des systèmes de santé publique. C’est pourquoi le « financement promis pour l’adaptation au changement climatique, tel que prévu dans l’Accord de Paris » est important. « Nous croyons fermement que les nations développées doivent respecter leurs engagements, en particulier en ce qui concerne la fourniture de financements adéquats pour l’adaptation au changement climatique, la prise en charge des pertes et des dommages, et la garantie d’une transition juste » a plaidé le chef de l’État, qui a appelé à la réalisation rapide d’un « principe des responsabilités communes » en vertu duquel l’ensemble de la communauté internationale souscrirait à l’éthique d’une « action complète, inébranlable et urgente, avec la mobilisation consciente et unie de tous les pays, développés et en développement, pour sauver notre planète ».
Une importante délégation comprenant notamment le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mohamed Abdoulkader Moussa Helem, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, le président de l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (APZFD), Aboubaker Omar Hadi, et l’ambassadeur djiboutien auprès des Émirats arabes unis, Moussa Mohamed Ahmed, accompagne le président de la République dans ce déplacement.
Ce samedi 2 décembre, à midi, le chef de l’État a pris part à un sommet de l’Alliance des pays en développement et la Chine dévolu au climat. Il a porté sur un examen des conséquences du réchauffement climatique pour ces pays, et des moyens à mettre en œuvre pour peser sur les décisions mondiales en matière de climat.
Dans son intervention, le président djiboutien a estimé que « le G77 et la Chine ont constamment montré leur engagement à lutter efficacement contre le changement climatique et à faire face à ses impacts négatifs qui se font déjà sentir dans le monde entier ».