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Fin du sommet de la finance islamique
septembre 2022 (Human Village 46).
 

D’après un communiqué de la présidence djiboutienne.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, est retourné ce jeudi matin en Éthiopie après un déplacement d’un jour à Djibouti durant lequel il a reçu le Global Islamic Finance Award (GIFA), qui soutient la promotion et le développement de la finance islamique. C’est le président de la République, Ismail Omar Guelleh, qui a remis mercredi soir cette distinction au Premier ministre éthiopien à l’hôtel Kempinski de Djibouti. Cette cérémonie a été suivie d’un diner officiel donné en l’honneur du Premier Ministre éthiopien et de l’importante délégation l’accompagnant dans notre pays.

Le Global Islamic Finance Award est attribué chaque année à un chef d’État ou de gouvernement qui se distingue par son rôle en faveur du développement de la finance islamique dans son pays. Dans une allocution faite à la tribune de cet évènement, le président djiboutien a fait état de sa « satisfaction de pouvoir remettre le prestigieux prix de l’édition 2022 » au Premier ministre éthiopien. « Cela souligne, si besoin est, votre leadership et votre soutien constant pour la promotion et le développement de la finance islamique en Éthiopie », a-t-il déclaré en substance.
Le président de la République a également mis à profit cet évènement pour se réjouir des « liens profonds et solides entre Djibouti et l’Éthiopie », qui partagent « une longue histoire de fraternité et de solidarité qui a façonné un modèle de coopération bilatérale ».
Il décrit la finance islamique comme un autre créneau de coopération entre Djibouti et l’Éthiopie, susceptible « d’attirer des investissements étrangers dans la région de l’Afrique de l’Est » et de servir « d’outil de développement économique et de croissance inclusive qui profite à tous ».

Le Premier ministre Abiy Ahmed a remercié Ismail Omar Guelleh et les responsables de l’événement pour le prix qui lui était décerné. Il a souligné sa foi en la vocation de la « finance islamique à œuvrer à la diversification de l’offre bancaire et financière dans son pays. […] Soyez sûr que nous n’aurons de cesse de fournir tout l’appui nécessaire au développement de la finance islamique en Éthiopie ».

Cette année, Djibouti accueillait cette édition du GIFA, en présence de son fondateur et président, Humayon Dar, et des représentants des pays membres et des institutions partenaires. De nombreux officiels djiboutiens ont assisté à cet événement, dont le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, et le gouverneur de la Banque centrale, Ahmed Osman. Ismail Omar Guelleh a reçu le Global Islamic Finance Award en 2017.


Discours d’Abddoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre djiboutien

Monsieur le président de l’Assemblée nationale
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
Honorables Parlementaires
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs
Mesdames et Messieurs les représentants du système des Nations-unies
Monsieur le président du Global Islamic Finance Awards
Monsieur le gouverneur de la banque centrale de Djibouti
Honorables invités

Assalam aleikhoum wa rahmatoulahi wa barakat

Ce 12e sommet mondial de la finance islamique et de remises des prix GIFA, comme les précédents, ne manquera pas d’atteindre ses ambitions. Djibouti est très honoré du choix porté sur lui et profitera pleinement de cette formidable opportunité réunissant un public d’acteurs de renommée mondiale et un parterre d’experts de la finance islamique issus du milieu universitaire et institutionnels pour débattre et échanger. Soyez les bienvenus à Djibouti, terre d’échange et de rencontre.
La finance islamique va certainement marquer de son sceau les années à venir qui risquent d’être jalonnées par des crises multidimensionnelles dont les prémices se font sentir dès à présent. Touchant transversalement les dimensions financières, sociales et économiques, ces crises ont tendance à fragiliser davantage les plus défavorisés. La finance islamique qui se base sur les principes d’égalité, de justice et d’équité semble donc offrir une alternative morale. Ainsi après avoir resté résilient en 2020, malgré les multiples défis de la Covid-19, les tensions internationales, les conflits, les flambées des produits alimentaires et la fluctuation intempestive des prix mondiaux du pétrole, le segment de la finance islamique affiche de bonnes performances selon l’agence de notation mondiale Standard and Poor’s. Il s’agit d’une performance solide à la lumière de la récession mondiale, et beaucoup voient dans la croissance positive du segment un signe de son fort potentiel futur.
D’ailleurs sur cette base, cette même agence de notation mondiale prévoit que le secteur mondial de la finance islamique connaîtra une croissance de 10 à 12 % au cours de l’année 2022, comme c’était le cas en 2021.
Aussi, face aux aléas des finances, les banques conventionnelles, sont-elles devenues vulnérables, moins profitables et à risque ! Les inquiétudes sont là et tangibles. Les banques Islamiques qui reposent sur des valeurs de responsabilité, d’équité, de justice sociale, de partage, de mutualité et d’équilibre, offre donc une alternative éthique en appliquant ces principes à l’activité financière de ses clients en utilisant des instruments innovants et compatibles à la charia. Prohibant l’intérêt, la finance islamique considère que la création des richesses réside principalement dans l’investissement de sommes d’argent dans des projets tangibles et productifs, au service de l’économie réelle. Dans ce contexte, l’islam considère la combinaison du capital et du travail comme le facteur de production idéal.

Mesdames et Messieurs
Eu égard à ces principes, il n’est peut-être pas surprenant que la croissance continue de la finance islamique se traduise par une plus grande importance sur les marchés financiers mondiaux, notamment dans les pays à majorité musulmane du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique. Le gouverneur de la banque centrale de Djibouti vient de nous l’affirmer en disant que les actifs des banques islamiques atteignent aujourd’hui 22,2 % de l’actif bancaire total contre 1,2 % en 2006.
La finance islamique s’est donc considérablement étendue et enrichie au cours des dernières décennies. Ses règles ont été adoptées par les institutions financières de la plupart des pays musulmans. Les banques occidentales implantées dans ces régions proposent également des produits financiers conformes aux principes de l’islam. Relativement récente, elle doit progresser dans l’homogénéisation de ses règles et gagner en transparence pour parvenir à pleine maturité.
De nos jours grâce aux experts ici présents et de par le monde et au faveur des encouragements soutenus des leaders politiques engagés, les banques islamiques deviennent de plus en plus sophistiquées et s’imposent dans les pays musulmans même si un système de dualité entre banques conventionnelles et islamiques coexiste.
Dans la sphère occidentale, ne voulant point rater cette opportunité, les régulateurs et les acteurs de marché ont commencé à réfléchir sur un lien potentiel et durable entre la finance conventionnelle et la finance islamique.

Mesdames et Messieurs,
Fort de ces constats, le président de la République de Djibouti, lauréat GIFA en 2017, croit fermement en l’émergence de la finance islamique et en ses valeurs de responsabilité largement universalistes. Notre gouvernement accorde un intérêt particulier à la modernisation des infrastructures et de l’architecture financière nationale. Notre pays a engagé des reformes en profondeur qui ont permis d’ouvrir et de bâtir un secteur financier diversifié, dynamique et performant avec la présence d’une multitude d’opérateurs aussi bien dans la finance conventionnelle qu’islamique. Le gouvernement et le chef de l’État sont volontiers à accompagner la banque centrale dans sa stratégie de modernisation et d’ouverture plus osée vers la finance islamique. La création, en 2011, d’un cadre réglementaire approprié en témoigne formellement.

Avant de conclure mon intervention, je tiens à remercier tous nos honorables hôtes de leur présence et leur souhaite un agréable séjour à Djibouti. Je voudrais adresser mes chaleureuses félicitations aux organisateurs de ce 12e sommet mondial de la finance islamique et de remise des prix GIFA.
Enfin mes vives félicitations anticipées vont aux récipiendaires des prix GIFA qui seront remis ce soir en présence du chef de l’État djiboutien.

Je vous remercie de votre aimable attention.


Discours d’Ahmed Osman Ali, gouverneur de la banque centrale djiboutienne

Bismillahi al rahman al rahim,

Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Messieurs les gouverneurs des banque centrales
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs les élus locaux et régionaux,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants du corps diplomatique et des organisations internationales,
Monsieur le président du GIFA,
Messieurs les membres du panel d’experts,
Honorables invités,

Assalam ‘alaïkoum wa rahmatuAllahi wa barakatou,

Mesdames et Messieurs,

Soyez tous, les bienvenues à ce forum du Global Islamique Finance.
Notre pays a eu, au cours de cette dernière décennie, l’immense privilège de s’illustrer sur la scène internationale en devenant un des principaux pôles de pénétration de la finance islamique en Afrique, notamment, à travers les diverses éditions du sommet africain des banques islamiques.
Aujourd’hui, encore une fois, l’industrie financière islamique met à l’honneur notre pays avec la tenue de l’un de ses évènements phares, le Global Islamic Finance Awards 2022.
C’est donc pour moi, comme à chacun des évènements consacrant le rayonnement de notre place financière, une grande fierté et un réel plaisir de prendre la parole pour vous exprimer mes plus vifs remerciements d’avoir honoré de votre présence à ce sommet international de la finance islamique, et de souhaiter la bienvenue dans notre pays à nos frères et distingués invités qui nous viennent de l’étranger.
Saisissant cette opportunité, j’aimerais adresser ma reconnaissance à l’endroit du Premier ministre, des membres du gouvernement, ainsi qu’à l’ensemble de nos partenaires nationaux et internationaux pour le soutien constant en faveur de la promotion et le développement de notre secteur financier.
Mes remerciements appuyés s’adressent également à nos distingués hôtes que je salue publiquement, j’ai nommé sans être exhaustif :
Abdi Mohamed Abdulahi, gouverneur de la banque centrale de la Somalie ;
Ali Abdillahi Dahir, gouverneur de la banque centrale du Somaliland ;
Professeur Humayon Dar, président du GIFA.
Enfin, je tiens à remercier vivement tous les experts et éminents dirigeants de la finance islamique, dont certains, ont fait un long et difficile voyage pour prendre part à ce sommet.

Honorables invités,
Cet important sommet de la finance islamique qui nous réunit aujourd’hui se compose de deux volets. Dans la première moitié de la journée, se succèderont des séances sous forme de panels pour échanger autour de thématiques cruciales à propos de la finance islamique. Il s’agit notamment des questions ayant trait à la gouvernance, la technologie, à l’innovation et aux potentialités de la finance islamique dans le développement en Afrique.
Le second temps fort de l’évènement, placé sous le haut patronage du président de la République, Ismaël Omar Guelleh, qui débutera en fin d’après-midi et se clôturera en soirée par un dîner de gala, sera consacré à la cérémonie de remise des trophées de la finance islamique (GIFA), dont le plus prestigieux sera remis à Abiy Ahmed, le Premier ministre de notre pays frère, l’Éthiopie.
Le Global Islamic Finance Award, qui est à sa 12e édition, a été institué par Edbiz International Advisors, un groupe de réflexion basé à Londres et présidé par le professeur Humayon Dar qui est présent parmi nous, pour promouvoir le développement de l’industrie bancaire et financière islamique.
Organisé annuellement, le GIFA, dont le trophée le plus prestigieux est attribué aux chefs d’État et/ou de gouvernement, comprend également différents autres prix attribués aux banques et institutions financières islamiques les plus méritantes.
Comme vous le savez, le président de la République, Ismaël Omar Guelleh, a été gratifié du prix GIFA en 2017.

Monsieur le Premier ministre,
Distingués participants,
Il n’est peut-être pas nécessaire, devant cette auguste assemblée composée de praticiens et d’experts internationaux de la finance islamique, de brosser le développement spectaculaire de cette industrie à travers le monde, plus particulièrement au cours de ces deux dernières décennies. Je me contenterais donc de partager ces quelques remarques.
Les actifs gérés par la finance islamique, évalués à près de 200 milliards de dollars américains en 2001, dépassent actuellement les 3000 milliards (trois trillions) de dollars US.
L’industrie mondiale des services financiers islamiques a fait preuve de résilience face à la pandémie de Covid-19. Et en termes de rentabilité, ses rendements se sont améliorés en 2021, dépassant leur niveau d’avant la pandémie.
Son succès, la finance islamique le doit à ses fondements mêmes et à ses principes de fonctionnement, puisés dans la charia, qui la mettent à l’abri des chocs et des crises. En outre, son lien fort avec l’économie réelle et le caractère compétitif des banques islamiques et de leurs produits financiers innovants, expliquent les performances remarquables de l’industrie financière islamique. Ce sont ces deux valeurs qui lui sont intrinsèques qui fondent son attractivité et son succès au-delà de sa sphère naturelle.
Cependant, force est de constater que la pénétration de la finance islamique en Afrique demeure encore très timide, les actifs attribués au Continent sont estimés à seulement 2%, alors même que notre continent concentre la moitié des musulmans que compte la planète.

Mesdames et Messieurs,
A Djibouti, où la première banque à caractère islamique s’est installée en 2006, l’activité financière islamique connait, depuis lors, une forte expansion. Les banques islamiques, au nombre de trois actuellement au côté de dix banques conventionnelles, ont vu rapidement croître leurs activités, ainsi que leurs parts de marché, grâce à leur capacité d’adaptation et d‘innovation, pour répondre à la demande du marché.
En termes de poids, les actifs des banques islamiques représentent aujourd’hui avec 136,5 Milliards de nos francs, 22,2% de l’actif bancaire total, contre seulement 1,2% en 2006. Les dépôts collectés par ces banques, (110,8 Mds) en progression annuelle de 20%, représentent actuellement 25% de l’ensemble des dépôts du système bancaire, tandis que le volume des crédits octroyés par ces banques (33,9 Mds) se situe en proportion à 14,7% du total des engagements bancaires.
En parallèle, les banques islamiques participent activement à l’amélioration de l’offre de services bancaires et à l’inclusion financière, détenant à elles seules 44% du nombre d’agences bancaires, 37% du nombre de comptes bancaires et 47% du nombre de distributeurs automatiques de billets.
Ces banques s’illustrent également dans le domaine de la digitalisation des services financiers à l’échelle nationale (E-banking, mobile banking, mobile money, etc.) et s’investissent sur le plan régional en y élargissant leurs activités et leur implantation. Elles pourvoient, par ailleurs, à 37% de l’effectif salarial du secteur bancaire actuel et, cela, malgré leur nombre limité à trois sur les treize qui composent la profession.
Le secteur des assurances n’est pas demeuré en reste et a vu l’ouverture récente de la deuxième société d’assurance islamique (Takaful), après la première mise sur pied en 2021. Il importe en outre de souligner l’apport de la première académie dédiée aux sciences financières islamiques, mise sur pied quelques années auparavant, à l’initiative d’une des banques islamiques de la place, j’ai nommé la Salam African Bank, en matière de formation dans le domaine et les métiers de la finance islamique. Ces solides performances de la finance islamique ne sont pas le fruit du hasard, mais sont rendues possibles grâce au train de réformes que nous avons initié et menons en continu pour aménager un environnement et un cadre réglementaire propices au développement des activités bancaires islamiques dans notre pays.
Ainsi, avec le soutien de nos partenaires au développement, notamment le groupe de la BID, nous nous sommes progressivement dotés du cadre juridique nécessaire, en phase avec les standards internationaux et les normes de l’IFSB (Islamique Financial Standard Board) en particulier, pour encadrer les activités bancaires islamiques. Qu’il me soit permis, au passage de saluer l’excellente coopération que nous entretenons avec ces deux institutions.
Les efforts sont, d’autre part, orientés dans le renforcement permanent des capacités de supervision de la banque centrale et des besoins en formation des salariés des banques islamiques.

Honorables invités,
L’expansion de la finance islamique à Djibouti n’est pas un phénomène isolé, mais s’inscrit en réalité dans un environnement où l’ensemble du secteur financier djiboutien connait un essor tout aussi marqué.
En effet, sous l’impulsion du chef de l’État, Ismaël Omar Guelleh, la République de Djibouti, très faiblement dotée en ressources naturelles, a misé dans sa stratégie de développement dans les activités de service à forte valeur ajoutée (transports, logistiques, services financiers, etc.). L’objectif visé de faire de Djibouti un hub logistique, commercial et financier international, est en passe de devenir une réalité. Ainsi, sur le plan financier, les réformes menées depuis le début des années 2000 ont permis de transformer en profondeur le paysage financier national qui s’est vu intensifié par le nombre d’opérateurs et diversifié en termes d’activités financières.
Ce secteur en plein développement se compose aujourd’hui d’une quarantaine d’institutions financières, dont treize banques, une vingtaine d’agences de change et de transfert de fonds, trois institutions de microfinance, un fonds public de financement des PME/PMI, d’un fond de garantie, et d’ un fonds souverain, auxquels sont venus s’ajouter les opérateurs de mobile money.
Le dynamisme du secteur financier a permis, par ailleurs d’améliorer le taux de pénétration des services financiers, en portant la bancarisation du public de moins de 5% à 29%, au cours de cette période.
Enfin, en vue d’accompagner et de renforcer la transformation du secteur financier, un vaste chantier de modernisation du système national des paiements est en voie de parachèvement. Les améliorations attendues devront accroitre l’utilisation des moyens de paiement modernes et innovants, tels que les paiements mobiles et les cartes prépayées, et fournir au système national une plus grande interactivité en temps réels (RTGS, CCA, …).
Dans le même temps, la banque centrale œuvre sans relâche pour continuer d’asseoir la crédibilité et la stabilité du secteur financier, en renforçant de manière permanente ses outils et dispositifs de contrôle et plus particulièrement celui de LBC/FT à l’aune des normes et standards internationaux en la matière.

Chers participants,
Mesdames et Messieurs,
En ces temps particulièrement difficiles marqués par des crises internationales multiples (Covid-19, conflits armés, inflation, dérèglement climatique), les besoins en termes de recherche de solutions financières diverses et pérennes s’amplifient partout dans le monde.
Cette question de recherche de financement se pose encore avec plus d’acuité à nos pays africains fortement impactés par ces crises, majoritairement endettés et mal notés par les instituts de notation pour accéder à des financements de marché à des conditions économiquement et socialement acceptables.
Nous nous réjouissons des progrès réalisés ces dernières années en matière de pénétration de la finance islamique en Afrique. Mais nous sommes, cependant encore loin de capturer l’énorme potentiel de la finance islamique sur le continent. Pour ce faire, nous devons relever tous ensemble un certain nombre de défis.
A Djibouti, bien que l’ancrage de la finance islamique dans le paysage financier national soit désormais acquis, tant auprès de la clientèle de professionnels que des particuliers, il n’en demeure pas moins qu’il nous faut agir impérativement sur l’ensemble des faiblesses persistances pour donner à la finance islamique sa véritable dimension et la place qu’est la sienne dans un pays majoritairement musulman, comme le nôtre. Il s’agit pour l’essentiel de :
 Accroitre la diversification au niveau de l’offre de produits financiers islamiques et au niveau de la pénétration géographique du marché ;
 Améliorer la communication pour sensibiliser la population sur les produits et services financiers islamiques qui demeure encore peu informé, malgré la tenue d’un Sommet annuel de la Finance Islamique à Djibouti depuis 2012 ;
 Harmoniser les standards et les pratiques de la finance islamique nées des divergences des courants de pensée islamique ;
 Étoffer l’arsenal juridique encadrant les activités de finance islamique, avec notamment l’adoption du cadre réglementaire pour les Sukuks ;
 Enfin, combler les déficits en formation et en ressources humaines qualifiées dans le domaine de la finance islamique.
Au niveau des institutions financières islamiques internationales, il y a lieu de revenir aux fondamentaux afin de rester en cohérence avec l’éthique et les principes de la finance islamique pour une plus grande inclusion du public, notamment africain. En outre, les institutions multilatérales devraient davantage mettre l’accent pour soutenir les projets en matière d’innovations technologiques afin de promouvoir le développement de la finance islamique à travers le monde et, en particulier, sur le continent africain. L’Afrique regorge de nombreuses opportunités et potentialités encore inexploitées qui ne demandent qu’à être exprimées et valorisées par les investisseurs.
L’organisation d’évènements, comme le sommet qui nous réunit aujourd’hui ici, constitue une réelle opportunité pour discuter des voies et moyens de promouvoir la finance islamique. Elle constitue en outre, une formidable plateforme de communication autour de la finance islamique pour sensibiliser nos populations et les opérateurs économiques.
En ce sens, les thèmes des panels de cette journée seront, j’en suis convaincu, riches d’enseignements et de recommandations pour nous indiquer la voie à suivre.
Je vous remercie pour votre attention.

Assalam aleikoum wa rahmatulah wa barakatuh.

 
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