Il y a encore peu la Somalie semblait une tragédie grecque. Aujourd’hui tous les espoirs sont à nouveau possibles. Après avoir été un Etat failli, un radeau à la dérive, sans capitaine pouvant se targuer de faire l’unanimité, la fin du tunnel commence à poindre à l’horizon. La transition est enfin achevée. Des élections récentes ont redistribué, à la surprise générale, les cartes du jeu. De nouvelles personnalités issues notamment de la société civile ont émergé. Partisanes d’un authentique aggiornamento, elles incarnent pour beaucoup la rédemption de la Somalie, le dernier espoir. Le sentiment qu’un avenir meilleur est enfin possible, n’a jamais été mieux partagé par l’ensemble de la population somalienne : c’est cet espoir qui faut à tout prix continuer à faire vivre, si l’on ne veut pas briser l’élan retrouvé. Aden Omar Abdillahi livre ici une fine analyse des élections de septembre 2012 et de la nouvelle situation politique qui en résulte. Croisons les doigts pour que ses pronostics soient les bons.
Notre ami Jean-Francois Breton, dorénavant installé à Addis Abeba, dirige le Centre français des études éthiopiennes (CFEE). Des hauts-plateaux éthiopiens il continue ses chroniques. Dans cette édition il nous invite au voyage à travers des « notes de têtes, de coeur et de fond » à la recherche d’une matière sublimée : l’encens de Somalie…
Simon Imbert-Vier évoque des pages de notre histoire sans doute guère réjouissantes. Aurions-nous du taire ces sombres moments de l’historiographie coloniale de notre pays ? La question a été discutée au sein de l’équipe rédactionnelle. On a estimé que les faits relatés ne pouvaient créer en aucune manière ni le moindre amalgame ni le moindre ressentiment quelconque à l’égard des acteurs du temps présent.
Le fait que le logement soit au coeur de nombreux problèmes dont souffre notre société et qu’il reste pourtant absent du débat politique, a été une des raisons qui nous a conduit à rencontrer Amina Abdi Aden, Secrétaire d’Etat en charge du logement. Il faut souligner ce qui a été réalisé : l’effort public en faveur du logement est important et plutôt bien ciblé sur les ménages modestes. N’empêche crise du logement il y a ! Alors comment expliquer que l’Etat, malgré tous ses efforts, n’arrive pas à débloquer la situation ?
L’absence de pilote unique et cohérent à la politique foncière, de la ville et du logement, est sans doute le plus grand des maux dont souffre le secteur, générant blocage et incohérence. Le manque de terrains à bâtir, l’attentisme du privé, l’absence de financements adaptés aux particuliers constituent les autres afflictions qui frappent cruellement le logement. S’il l’on veut consolider le secteur du logement et répondre à l’énorme demande, sans doute faudra t-il, comme le suggère Amina Abdi Aden, « inventer des solutions et de nouvelles façons de penser aussi bien la question de l’habitat que celle de sa nécessaire régulation ».
La création d’un Secrétariat dédié au logement est manifestement révélateur de la détermination du gouvernement à prendre enfin le sujet à bras le corps. On peut s’en féliciter. Comme on dit, il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Mahdi A.